Voilà plus d’une semaine que la campagne électorale pour la présidentielle du 29 juin est lancée. Et le moins qu’on puisse dire est que les candidats n’ont pas fait dans la dentelle : déplacements à l’intérieur du pays, meetings, réunions, initiatives de soutien, soirées musicales, tentes, banderoles, rien n’est épargné pour convaincre les électeurs indécis. C’est la course à qui mobilise le plus, organise initiative de soutien, s’affiche le plus possible lors des rassemblements en faveur de son candidat, fait preuve de plus de flagornerie… Rien que du déjà-vu et entendu.
Le candidat-président draine certes plus de monde lors de ses meetings dans les capitales régionales et c’est somme toute normal dans un pays où les chefs traditionnels, les notables et les fonctionnaires se rangent systématiquement derrière le candidat du pouvoir. Mais ses challengers n’en mobilisent pas moins un électorat non négligeable. Malgré le peu de moyens dont ils disposent, comme en atteste, rien qu’à Nouakchott, le peu de sièges de campagne ouverts en leur nom, ils sont en train de sillonner le pays et battre le rappel de leurs troupes.
Cela se répercutera-t-il sur le vote ? S’achemine-t-on vers une élection pliée d’avance comme en 2009, 2014 et 2019 ? Ou va-ton obliger le Président sortant à un deuxième tour dont l’issue paraît pour le moins incertaine ? Si, comme on dit, on n’organise pas une élection pour la perdre, les autres candidats peuvent aller se rhabiller… Mais sait-on jamais ? C’est tout de même seulement au soir du 29 que notre cru 2024 pourra être jugé tout cuit… ou non.
Ahmed ould Cheikh
lecalame