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un grain de sable pour secouer la poussière...

Tenez-vous bien : voilà ce que pensait Lo Gourmo en 2006 du verrou constitutionnel…

Lundi 24 Avril 2017 - 22:51

 
En continuant mes recherches, j’ai retrouvé deux documents qui rappellent les positions juridiques du Pr Lo Gourmo à la veille de la révision constitutionnelle du CMJD en 2006. 
 
Le premier est un article écrit par un des plus sérieux journalistes du pays, notre ami Khalilou Diagana qui cite le professeur qui s’exprimait à l’université devant des étudiants.  L’article a été repris sur le site officiel du parti politique UFP dont le professeur est actuellement le premier vice-président. C’est dire que personne ne saurait accuser le journaliste d’avoir mal entendu le célèbre juriste.
 
Le titre de l’article c’est « Cours du professeur Lo Gourmo à la Fac de Nouakchott ».
 
Il faut lire l’article entièrement. A l’époque déjà le pointilleux professeur avait vu que cette constitution pouvait déboucher sur un Taya-bis comme il dit. Il n’est pas dupe de la « transition » ; terme qui signifie chez les civils « transition d’un régime militaire vers un régime civil » alors que chez les rusés militaires à la tête de la parenthèse cela signifiait certainement « transition entre un régime et un autre… ».
 
Après avoir critiqué cette constitution et cette révision, le journaliste rapporte que les étudiants ont été ébahis de voir le professeur quitter ses habits de juriste pour ceux du politique en disant qu’il votera « oui ! » pour des raisons de compromis. Les fameux compromis de l’UFP qui tourneront vite aux compromissions jusqu’à la table du président militairement élu.
 
Ce jour-là à l’université, le professeur a dit quelque chose qui ruine aujourd’hui toutes ses positions face à la révision constitutionnelle.  Non seulement il estime qu’il est contre la limitation des mandats mais en plus il estime que le peuple étant souverain, il est impossible de sacraliser ces dispositions car en la matière il n’y a pas de supra-légalité…
 
 

Lisons le journaliste : « Pour le Professeur Gourmo, " il a été tiré de la constitution française de 1958 ce qui est bien pour Ould Taya. " et " l'objectif des reformes constitutionnelles semble être d'enlever cette constitution Taya ses aspects les plus inacceptables. " Cet objectif a-t-il été atteint? Pour Monsieur Gourmo, les verrous entourant le principe de l'alternance posent problème. Il a martelé " Je comprends que parce que tous les pouvoirs antérieurs ont abusé qu'on veuille limiter les mandats, mais je suis contre la sacralisation car c'est le peuple qui décide souverainement. " Ensuite, selon lui, sur le plan juridique, il est impossible de dire " telle disposition ne peut être changée "car, en la matière, il n'y a pas de supra légalité. »
 
Il faut lire tout l’article...
 

Le second document aussi instructif que le premier, est tout aussi disponible sur le site officiel de l’UFP. Le professeur donne son analyse de juriste sur les dispositions de la constitution à l’heure de la révision. Il énumère les articles qui l’inquiètent et pas une fois, il ne cite l’article 38, le plus tyrannique de tous…
 
Comment n’a-t-il pas vu ça ?  Pas plus qu’il n’a vu toutes les incohérences qui éclatent au grand jour aujourd’hui.  Peut-être qu’il les a vues sans oser en parler car alors c’eût été attaquer la compétence des pères fondateurs de la constitution de Taya or ils sont pour la plupart agrégés de droit et pas lui non pas à cause de sa compétence mais juste parce que le pouvoir lui a mis des bâtons dans les roues avant qu’il puisse passer l’agrégation et il a dû partir en exil en France.
 
Le fait de n’être pas agrégé en droit, lui coûte certainement beaucoup, le complexe l’empêche d’attaquer les bricoleurs de la constitution de Taya à base de copier-coller un peu partout car alors ils pourraient médiatiquement jouer de ça pour dire publiquement que le Pr n’a pas terminé ses études pour oser critiquer le bon sens des agrégés et le noyer dans une rhétorique assassine de parfaite mauvaise foi.
 
Toujours est-il que personne ni en 1991, ni en 2006 ni en 2012 n’a dénoncé cet article 38 qu’on ne retrouve que chez les régimes autoritaires militarisés à savoir l’Algérie et la Guinée de Sékou Touré.
 
Il faut lire la sortie du professeur en 2006 pour voir ce qui arrive quand le devoir juridique rencontre la nécessité politique. Il a voté oui pour cette chinoiserie sans jamais voir l’article tyrannique 38 ou sans oser le dénoncer...
 
Titre « Ultimes observations sur le projet de reforme de la constitution » publié à Nouakchott info du 31 mai 2006.
 
 
Aujourd’hui encore il parle des pères fondateurs de la constitution de Taya comme d’esprits cohérents. S’ils ont été cohérents, vu qu’ils étaient compétents, c’est dans leur volonté abusive de bricoler une constitution pour servir Taya. 
 
Quant à moi, je tiens à dire au professeur Lo Gourmo que j’ai pour lui une sincère estime car je le trouve un brillant avocat, un féroce politique et un homme sympathique. Je donne quelques éclairages que j’espère d’utilité publique sur ses positions et celles des pères fondateurs en tant que citoyen lambda soucieux de la seule vérité vu qu’ils sont des hommes publics engagés dans des affaires qui concernent tous les mauritaniens.
 
Voilà tout.

Vlane

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