Selon le directeur général de la Télévision officielle mauritanienne « Al Mauritania », Mohamed Mahmoud Ould Abou El Maaly, le leader du Baathisme en Mauritanie, Mohamed Yehdih Ould Bredelil, décédé mercredi 13 janvier 2021, préparait avec lui une émission qui allait être dénommée ” En marge de l’Histoire”.
Selon le directeur de la TVM, cette émission avait été décidée à la Présidence par le directeur de cabinet du Président de la Republique, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ce dernier était “très enthousiaste” à l’idée que “ce grand acteur politique et témoin de l’histoire de la Mauritanie puisse revenir et éclairer sur quelques facettes de l’histoire du pays.” Pour El Ghazouani, ecrit Abou El Maaly, dans un long article en hommage à Bredelil, ” il s’agissait d’un immense projet pour la documentation et l’écriture de l’histoire contemporaine de la Mauritanie par une référence culturelle et une personnalité politique, témoin de toutes les étapes de la création de la République”.
Ould Abou El Maaly a indiqué que le Directeur du cabinet du président de la République se chargeait personnellement de suivre l’évolution du projet. Ce dernier, alors en déplacement à Paris avec le président El Ghazouani, l’avait appelé à plusieurs reprises pour s’enquérir de l’évolution et des derniers réglages de l’émission.
De son côté, la figure de proue du Baathisme en Mauritanie, Ould Bredelil avait désigné, Daoud Ould Mohamed Aiché, chef du parti des supremacistes beidanes ( Nida el wadan- appel de la National) , comme son coordinateur de ce projet avec le DG d’Al Mauritaniya.
Cette émission, “En marge de l’histoire” devrait aborder trois grandes périodes historiques. En premier lieu, elle devait traiter la période allant de 1957 à 1977. En second lieu, celle allant de 1978-1991. Et en dernier, celle allant de 1991 à nos jours. Ce qui correspond des premières années de l’indépendance du pays à la guerre du Sahara contre le front Polisario, de l’arrivée des militaires au pouvoir avec la destitution du président Mokctar Ould Daddah, aux exactions et déportations des Noirs durant les années 89-90 pour finir avec l’avènement du multipartisme, la transition de 2005, la parenthèse démocratique de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, la décennie d’Aziz et l’arrivée d’El Ghazouani au pouvoir.
Plusieurs conseillers du Président de la République ont écrit des articles pour rendre hommage au leader de du Baathisme mauritanien.
Rappelons, enfin, que parmi les nombreuses émissions sur l’histoire de la Mauritanie, diffusées aussi bien sur la chaîne nationale que sur les chaînes privées, aucune personnalité negro-africaine n’a été interrogée. On a plutôt vu défiler des « acteurs » de tout acabit exclusivement maures sur les écrans, interrogés par les journalistes tels que Abdel Magid Ould Brahim (Chinguitty puis Al wataniya TV) ou Cheikh Ould Sidi Abdallah (Al Mouritaniya).
Certains s’interrogent de savoir si le déni historique de la contribution des noirs dans la construction de ce pays était une politique officielle parrainée par l’Etat?
La rédaction
rmi-info