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Saleck ould Jiddou, secrétaire fédéral du parti INSAF à Nouakchott-Sud: ‘´Le choix du premier ministre est bon et adapté au contexte et à la volonté de changement ‘

Jeudi 29 Août 2024 - 12:15

Le Calame : Votre parti vient d’élire son nouveau président en la personne de l’ex-ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et l’aménagement du Territoire, Sid’Ahmed ould Mohamed, directeur de campagne du candidat-président réélu. Que pensez-vous de ce choix ? Que pensez-vous de la proposition de dialogue lancé par le président de la République et de l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale ?

Saleck Jiddou : Effectivement, le parti a élu son nouveau président : l’ancien étant nommé ministre, on devait procéder à son remplacement. Le choix du parti a porté sur un ex-ministre directeur de campagne du président de la République, lors de la dernière présidentielle. C’est un bon choix. Ould Mohamed est un grand cadre, issu d’un des plus importants bastions électoraux du pays. Beaucoup avaient pensé qu’il allait être nommé Premier ministre mais le président a préféré lui confier la direction du parti. C’est une marque de confiance et l’homme dispose de sérieux atouts pour accomplir cette mission. Nous lui adressons toutes nos félicitations et lui souhaitons plein succès en celle-ci. Nous ne doutons pas de ses capacités à bien mener la tâche que le président de la République lui a confiée, dans un contexte où le parti va entamer de grandes manœuvres, notamment le renouvellement de ses structures. Le nouveau président a déjà rencontré les différents organes du parti et nous avons en perspective des journées de réflexions autour des enjeux de celui-ci. Nous sortons d’une élection présidentielle, le parti doit tirer les enseignements nécessaires et utiles afin de s’atteler à bien accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des engagements électoraux du président de la République, sous la houlette du nouveau Premier ministre.
 

En ce qui concerne l’hypothèse d’une dissolution du Parlement, je n’ai aucune information là-dessus. Il ne s’agit, à mon avis, que de simples supputations, des rumeurs de salon et de bureaux auxquelles, vous le savez bien, les Mauritaniens sont habitués.  Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que rien ne la justifie: nous ne traverserons aucune crise politique, nous venons de sortir des élections locales il y a un peu plus d’une année et le gouvernement dispose d’une large majorité pour gouverner. Cela dit, la décision appartient bien évidemment au président de la République. 

 

Après son investiture, le président de la République a constitué le premier gouvernement de son second quinquennat. Comment avez-vous apprécié son discours d’investiture et la composition du gouvernement ?

- Le discours d’investiture a été à la hauteur des espoirs et attentes, les Mauritaniens s’y sont retrouvés et en ont apprécié le contenu. Notre parti s’en félicite vivement. Ce discours a été l’occasion pour le président de la République de réitérer ses engagements électoraux : renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale, la lutte contre la gabegie, la promotion de la jeunesse…Ces engagements étaient très forts et nous attendons qu’ils soient traduits dans les faits. Le Président avait promis le changement : le choix du Premier ministre Ould Diay en est un. C’est un jeune cadre expérimenté et bosseur, nous pensons que le choix est bon et adapté au contexte et à la volonté de changement ainsi prôné par le Président.  Je suis convaincu qu’il peut exécuter honorablement la mission qui lui est confiée et qu’il apportera des réponses aux nombreuses attentes des Mauritaniens.
 

Par rapport au dialogue préconisé par le président de la République monsieur Mohamed Cheikh Ghazouani dans son discours d’investiture, il vient conforter la position de celui-ci depuis son élection en 2019 ; à savoir conduire le pays dans la paix, la stabilité, l’ouverture et la concertation avec l’ensemble des acteurs politiques de l’opposition. Comme vous le savez, une des grandes réussites de son premier quinquennat aura été la normalisation des rapports entre la majorité et l’opposition, de manière générale ; l’apaisement de l’arène politique nationale, de manière particulière. Tous les acteurs politiques ont salué cette posture et c’est dans cette optique que le président de la République a proposé la tenue d’un dialogue politique ouvert à l’ensemble des acteurs politiques du pays. Une occasion pour tous de débattre de toutes les questions qui préoccupent l’ensemble des Mauritaniens. Notre parti apportera sa précieuse contribution et contribuera, avec le gouvernement, à la réussite de telles assises.
 

À propos enfin de la composition du gouvernement, elle ne peut, comme vous le savez, satisfaire tout le monde ni donc faire l’unanimité. Certains trouveront toujours à chicaner sur la représentativité des uns et des autres. Mais je pense que celui de Moctar Ould Diay a respecté les équilibres et dosages traditionnels ; il compte des hommes, des femmes et des jeunes de toutes les sphères, couches et compétences…  Le Premier ministre leur a confié des missions claires et nous attendons qu’ils les exécutent correctement, pour le bien-être des Mauritaniens. Des jeunes ont été promus ministres, secrétaires généraux et directeurs généraux. C’est un grand signal. À eux de faire leur preuve. 

 

Moctar Diay s’est engagé à traduire dans les faits les engagements du président de la République, notamment la lutte contre la gabegie/corruption. Que dites-vous de ses premiers pas ? Satisfont-ils les attentes des Mauritaniens ?

- Au risque de me répéter, laissez-moi vous dire que les premières orientations sont bonnes et bien accueillies au sein de l’opinion ; les instructions données par le président la République aux secrétaires généraux des ministères et celles du Premier ministre aux membres de son  gouvernement  sont claires, nous espérons qu’elles seront traduites dans les faits pour éradiquer  la gabegie qui ne doit plus être un slogan ; les ministres ont tous repris les propos et les intentions de leur chef au cours de leur première prise de contact dans les démembrements de leur département respectif : « La corruption doit disparaître de notre administration ! », ont-ils tous clamé. En plus de cette lutte, le gouvernement doit favoriser la cohésion sociale, promouvoir l’emploi des jeunes, lutter contre le chômage, encourager l’entreprenariat, penser aux couches les démunies, etc. Ce sont là les très grands chantiers du gouvernement de monsieur Ould Diay. Il est très attendu sur le terrain du changement de gouvernance. Il doit rompre rapidement avec les pratiques éculées et dénoncées par tous les Mauritaniens. Nous espérons qu’il ne décevra pas. 

 

Les problèmes d’eau et du prix du ciment ont été des premiers marqueurs du nouveau gouvernement. Les mesures prises sont-elles satisfaisantes ?

- A propos des problèmes sociaux dont vous parlez, ils sont préoccupants et le gouvernement semble leur accorder une attention claire. La nouvelle ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement a, par exemple, bien reconnu les difficultés d’approvisionnement en eau dans certains quartiers de Nouakchott. Elles sont d’ordre technique et madame la ministre a  promis d’y trouver rapidement des solutions idoines. On note déjà que les délestages enregistrés un peu partout sont moins importants que ceux de l’an dernier. Nous attendons rapidement la prise de mesures efficaces pour juguler les problèmes d’approvisionnement en eau des populations de la capitale.
 

Par rapport à la spéculation enregistrée récemment au niveau du ciment, produit très demandé dans le pays, le gouvernement a rapidement réagi. Le Premier ministre en a ordonné la baisse du prix, tout en exigeant un point régulier sur les prix des autres produits dans le marché. Nous saluons ces réactions rapides et salutaires pour les consommateurs ; c’est un signal fort à l’endroit des commerçants. Les Mauritaniens espèrent la fin des valses incontrôlées et injustifiées des étiquettes des produits vitaux. Nous restons optimistes, tout en demandant au Premier ministre d’avoir une pensée particulière à l’endroit des fonctionnaires de l’État qui sont, comme vous le savez, particulièrement affectés par la valse des prix des denrées de première nécessité. Il le sait bien, lui qui fut directeur général des Impôts puis ministre de l’Économie et des finances de la République. Il saura donc prendre les mesures les plus appropriées.

 

Propos recueillis par Dalay Lam
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