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un grain de sable pour secouer la poussière...

Procès Ould M’Khaïttir

Mardi 7 Novembre 2017 - 11:37

Manifestations de rue interdites...Manifestations quand même !
La police a réussi à disperser après la prière de vendredi, une foule de plusieurs milliers de personnes qui s’étaient donné rendez-vous devant la mosquée Ibn Abass et qui avaient décidé de marcher en direction de la Présidence de la République pour exiger l’exécution du blogueur Mohamed Ould M’Khaïttir condamné à mort dont le procès en appel, prévu cette semaine a finalement été reporté au mois de décembre prochain.


Procès Ould M’Khaïttir
5000, selon les manifestants ! 1000 selon la police ! Les manifestants étaient en tout cas nombreux, vendredi dernier, aux abords de la mosquée Ibn Abass sis au centre-ville de Nouakchott. Immédiatement après la prière du jour, ils étaient en effet, très nombreux les manifestants (hommes et femmes, jeunes et moins jeunes) à se dresser devant la mosquée pour lancer la marche prévue à l’occasion, qui devait s’ébranler en direction des grilles de la Présidence de la République. La veille, une demande d’autorisation de marche avait été déposée par le « Forum de soutien au Prophète Muhhammed (PSL) » qui avait été rejetée par les services du ministère de l’Intérieur. Face à ce refus, les membres du bureau dudit regroupement (composé d’imams, de jeunes prêcheurs, d’acteurs de la société civile et d’étudiants) a décidé de maintenir la manifestation. Dans la foulée, une campagne de sensibilisation avait été menée dans l’ensemble des quartiers de Nouakchott. L’objectif était de démontrer au gouvernement que l’engagement à la cause du jour était inébranlable et que l’attente des populations était de voir la sentence prononcée en première instance contre Ould M’Khaïttir exécutée !
 
Vers 15 Heures, alors que les rangs des manifestants commençaient à grossir et que les banderoles étaient brandies aux quatre vents, réclamant l’exécution immédiate du condamné, la police décida de charger. En un laps de temps, la vue ambiante fut brouillée par la fumée dégagée des grenades lacrymogènes. S’ensuivit un interminable chassé croisé entre manifestants et éléments des forces de l’ordre qui dura près de trente minutes et au terme duquel la police procéda à plusieurs arrestations. Près d’une dizaine de personnes blessées, furent conduites dans les centres de santé de Nouakchott par leurs camarades alors que les forces de police bouclaient tous les chemins menant vers la mosquée Ibn Abass initialement choisi comme lieu de regroupement des manifestants. 
 
Pendant toute l’après-midi du jour, la police maintint ses positions, pendant que ses patrouilles dispersaient tout noyau de regroupement dans le centre-ville. Il a fallu attendre le début de soirée, pour voir les derniers manifestants quitter définitivement les lieux.
 
Leur obstination à manifester, leur détermination à rester sur place malgré tout, et leur fort engagement déclaré à la cause du jour, auront prouvé qu’ils comptent bien user de leurs forces et de leurs moyens pour maintenir la justice voire le pouvoir exécutif sous pression. Il s’agit pour eux, d’appliquer la loi islamique en la matière qui condamne à mort, toute personne reconnue coupable d’apostasie.
Est-ce à dire que Nouakchott et même, Nouadhibou vivront des vendredis troubles d’ici le procès en appel de Ould M’Khaïttir prévu le 9 décembre prochain ? Certainement. 
 
Faut-il rappeler que c’est la Cour suprême de Nouakchott qui a demandé que le blogueur soit rejugé par une nouvelle Cour d’appel. En avril 2016, la Cour d’appel de Nouadhibou (Nord) avait confirmé la peine de mort pour Mohamed Cheikh Oud M’Keitir laquelle avait été prononcée par la Cour criminelle. Les avocats du blogueur avaient réagi estimant que la cour d’appel a ignoré le repentir de leur client, ce qui devait lui épargner la peine capitale.
Cette condamnation à mort fait suite à la publication par Oud M’Keitir d’un article d’opinion dans lequel il estime que sa communauté – « les Moualamine (les forgerons) » – est marginalisée. Le blogueur a aussi comparé la situation de sa communauté à celle des esclaves et des Juifs à l’époque du prophète Mohammed. Depuis, des manifestations publiques éclatent chaque fois que le dossier est remis à l’ordre du jour.
 
JOB
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