Jusqu'à la décennie 80-90, notre capitale comptait parmi les villes les plus paisibles et sûres du Monde. On pouvait sortir faire une ballade ou un tour à n'importe quelle heure de la nuit sans risque. La plupart des commerces restaient ouverts. On pouvait laisser des biens dans la rue sans que de personne ne mette la main dessus. Ce n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. Le crime et la délinquance ont atteint des sommets. Les autorités font pourtant de leur mieux pour y mettre terme ou du moins les diminuer. Malgré toutes les mesures sécuritaires prises en ce sens, la dernière fête d'El Fitr fut chaude et mouvementée.
Des dizaines de personnes braquées, agressées et délestées de ce qu'elles détenaient dans la majeure partie des quartiers de la ville, les jours passés ; plusieurs viols ; personnes poignardées et blessées, parfois gravement, voitures volées… À Dar El Barka, c’est un jeune épicier seul au petit matin de la fête qui reçoit une visite indésirable. Trois voyous, visage masqué et machette au poing, le blessent grièvement et emportent sept cent mille MRO. À Teyaret, Abdallahi marche dans une rue très tôt la nuit quand un type l'interpelle et lui met une machette à la gorge. « Suis-moi sans hésiter, sinon, couic ! » Et de passer son doigt au cou pour le lui signifier, avant de l'emmener dans une ruelle sombre où trois autres bandits les attendaient. Et voilà Abdallahi délesté de son argent et ses téléphones ! Ils s'emparent aussi de ses habits et chaussures, le laissant en simple caleçon. L'un d'eux propose de le tuer et de le jeter dans un tas d'ordures proche. Heureusement, celui qui semble être le chef refuse l’invite qui a terriblement effrayé le pauvre homme...
À Arafat, l'hôpital de l'Amitié a reçu la veille de la fête plusieurs blessés à l’arme blanche, certains en état critique. Ils disent tous avoir été attaqués par des motards qui frôlent les gens pour les poignarder sans s'arrêter ni rien leur prendre. Un seul but, semble-t-il : terroriser. La police enquête... À El Mina et Sebkha, le reste de la bande des soixante a repris ses activités les jours précédant la fête. Plusieurs commerçants des divers marchés braqués et parfois agressés. Les bandits ont subtilisé un million des poches d'un boutiquer qui a eu cette malchance de garer son véhicule à côté d’eux, dans une ruelle loin du marché pour éviter l'encombrement de la circulation. Les auteurs de ce braquage ont fini par être retrouvés mais pas l'argent. À Tin Soueïlim, de jeunes voyous sèment la terreur dans les quartiers Zaatar et Dispensaire. Ils ont failli tuer le jeune Brahim qui passait la veille de la fête dans une ruelle jouxtant l'enceinte de l'ancienne poste. Un gosse l'interpelle. « Hé, les jeunes te disent de les attendre ! » Brahim continue son chemin sans répondre. Le gosse le frappe au dos. Il réagit en le giflant violemment. Sept djenks surgissent alors et commencent à le tabasser. Il résiste vaillamment et distribue généreusement ses coups. Mais le voilà pris au cou par derrière ! On lui met à la gorge un long poignard qui le blesse légèrement, puis on lui vide les poches qui contenaient deux mille MRO et son téléphone. « File sans se retourner ! » Cette bande continue à sévir dans le coin malgré l’accumulation des plaintes à la police.
Mosy
lecalame