Mauritanie: une stratégie pour le journalisme d'investigation

Treize journalistes de différents médias se sont reunis à Nouakchott, capitale mauritanienne, pour deux jours de formation autour du journaliste  Zied Dabar, membre du réseau des formateurs à la sécurité des journalistes du Monde-Arabe et du Moyen-Orient de la FIJ.

" Cette formation fut l'occasion d'affiner nos compétences pour mieux nous protéger contre les différentes menaces (numériques ou physiques) et de prendre conscience de l'importance de développer une stratégie préalable sur les risques auxquels on peut être confronté sur le terrain lors d'un reportage", a indiqué la journaliste Sabah Muhamed.

La formation, menée en collaboration avec les deux affiliés de la FIJ, le Syndicat des Journalistes Mauritaniens (SJM) et l'Association des Journalistes Mauritaniens (AJM), portait sur trois aspects: la sécurité physique, numérique et psychologique. L'objectif étant d'apprendre à  gérer les risques liés au travail d’investigation et à identifier les précautions à prendre avant une mission.

La formation s’inscrit dans le cadre du projet Aman 360 lancé par l’organisation ARIJ (réseau des reporters arabes pour le journalisme d’investigation) et l’Unesco en partenariat avec la FIJ et le ministère norvégien des affaires étrangères (NMFA).

Depuis le début de l'année, quatre formations similaires ont été organisées à Erbil (Kurdistan irakien) les 25 et 26 mai, à Eden (Yémen) les 13 et 14 juin, à Tunis (Tunisie) les 29 et 30 juin et à Ramallah (Palestine) les 2 et 3 juillet, Chaque formation était animée par un membre du réseau de formateurs à la sécurité constitué dans la région par la FIJ.

Le projet répond au besoin croissant de compétences et de connaissances pour effectuer une réelle évaluation des risques et mettre en place des mesures préventives afin de promouvoir un environnement médiatique sûr.

Au cours des quinze dernières années, la FIJ a identifié la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord comme l'une des plus dangereuses au monde pour la sécurité des journalistes, en raison du nombre de personnes tuées, blessées ou contraintes de fuir leurs foyers et leurs pays. La région figure également parmi les plus mauvais élèves en matière de garanties juridiques et réglementaires pour une presse indépendante . Journalistes et médias sont également confrontés à des poursuites judiciaires, emprisonnements, fermetures d’institutions médiatiques et censure.

En février 2022, la FIJ a coopéré avec l'expert palestinien Sami Abu Salem afin d'élaborer des directives sur la sécurité au travail des journalistes d'investigation, après avoir recueilli les expériences et les témoignages de journalistes et de spécialistes.

IDJ.org