Témoignage d'un trafiquant d'or en Mauritanie
L’or de Mauritanie ne reste pas dans le pays la plupart du temps : il est exporté vers l’étranger, notamment à Dubaï, où la demande est extrêmement forte. Une sortie du territoire de la richesse aurifère, qui profite à des grossistes : ils achètent sur les lieux d’extraction aux petits exploitants, et font passer cet or par des voies non officielles vers Dubaï. Qui paye mieux.
Un trafic à grande échelle, subi mais accepté par les autorités, difficile à maîtriser sur le plan légal, et sans traçabilité. Un trafiquant nous raconte en détails le chemin de l’or.
Nous avons rencontré l’un des trafiquants d’or de Mauritanie, dans un quartier de Nouakchott. Il n’a pas souhaité nous montrer son visage, mais a accepté de nous raconter en détails le chemin de l’or, après son extraction.
Entretien avec un Conseiller du gouvernement mauritanien
Les autorités mauritaniennes ont été surprises en 2016 par la ruée dans le désert de milliers de jeunes, attirés par l’or. Depuis plusieurs années, elles tentent de mettre en place un cadre législatif, un cadre logistique, pour conserver la main sur les zones aurifères. Sur le terrain, des accueils de santé gratuits sont mis en place, une sécurité sur les sites a été créée, avec présence policière discrète, et société d’Etat dédiée (Maaden). Dans la réalité des faits sur le terrain, les orpailleurs gèrent eux-mêmes et en collectivité une grande partie de l’organisation sur place.
Les risques de morts et de maladies pour les orpailleurs sont élevés : ils sont dus aux descentes dans les puits, à l’utilisation massive de mercure, aux conditions de vie sur les sites… Tous ces risques sont connus des autorités, et parfois combattus ; mais l’Etat laisse beaucoup de libertés aux exploitants, aux hommes d’affaires. Il voit dans l’orpaillage une chance pour ses jeunes : avoir un emploi et des revenus. Malgré les risques.
Pour le gouvernement, la Mauritanie n’est qu’au début du chemin, et les objectifs sont ambitieux.
« L’or est un moyen de subsistance après tout… Il reste beaucoup à faire, mais avec un bon encadrement, les perspectives sont là pour tous les jeunes ». Entretien avec Ahmed Taleb, conseiller du ministre des Mines et de l'Énergie
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