Nous sommes préoccupés par les troubles qui précèdent le référendum sur les modifications constitutionnelles prévu samedi en Mauritanie, en particulier l'apparente suppression de certaines voix dissidentes et l'utilisation rapportée d'une force excessive par les autorités contre les dirigeants qui protestent contre le referendum.
Des manifestations pacifiques ont lieu quotidiennement depuis le 21 juillet, dirigées par des politiciens de l’opposition appelant au boycott du vote. Les autorités n’auraient pas répondu à la majorité des demandes d’autorisation pour les manifestations et auraient procédé activement à la dispersion des rassemblements. Dans plusieurs cas, des dirigeants d’opposition auraient été brutalisés et un certain nombre d'entre eux ont été arrêté.
Des manifestations différentes sont prévues cet après-midi à Nouakchott et des rapports ont parvenus selon lesquelles le bâtiment du Sénat a été encerclé par la police et la gendarmerie. Nous exhortons le gouvernement à veiller à ce que sa réponse aux protestations soient gérées en conformité avec leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et à s’assurer que le droit de réunion pacifique, à la liberté d’opinion et d’expression soient entièrement respectés. Ces droits sont particulièrement importants dans un contexte préélectoral. Nous appelons à toutes les parties à s’abstenir de recourir à la violence et à prendre des mesures pour empêcher la situation de dégénérer.
Le gouvernement est responsable d’assurer que les élections se déroulent en conformité avec les obligations internationales des droits de l’homme de la Mauritanie. Le gouvernement devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer des élections libres, transparentes et crédibles.
source lecalame.info