Le Calame : Suite à la récente flambée des prix des produits de première nécessité, vous avez organisé une manifestation de protestation. Avez-vous le sentiment que ce coup de gueule a été entendu par le gouvernement ?
Haby Bâ -Merci de m’avoir offert cette opportunité de m’adresser à vos lecteurs et à travers eux, l’opinion mauritanienne. Je tiens à dire que nous ne pouvions pas rester indifférentes à cette hausse inattendue et inexpliquée des prix des produits alimentaires, et comme vous le savez, la pandémie de la COVID 19 est venue accentuer la précarité des ménages démunis. Après cette sortie, j’estime que notre coup de gueule ou je dirais notre ras-le bol a été entendu par les autorités ; le train de mesures arrêté par le gouvernement via le ministère du commerce peut être considéré comme une réponse à la forte demande des citoyens, frappés de plein fouet par la par la crise sanitaire et qui ne savent plus à quel saint se vouer.
-Au lendemain de cette augmentation, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour faire baisser les prix. Avez-vous senti une baisse depuis ?
- Les mesures prises par le gouvernement pour endiguer la spirale de la hausse des prix des denrées de première nécessité n’ont pas été suivies d’effet ; il suffit de faire un tour dans les marchés pour le constater. Rien n’a changé au niveau du commerce de détail dans les marchés, pour s’en convaincre, il suffit d’acheter n’importe quel produit. On avait pensé que les mesures arrêtées en concertation avec les importateurs allaient être appliquées mais hélas, aujourd’hui, force est de constater que les ménages continuent à souffrir.
-En tant que femme et activiste de la société civile, pouvez-vous nous dire comment les ménages ont vécu cette hausse des prix ?
- En tant qu’activiste et militante des droits humains, je puis vous affirmer que les femmes souffrent davantage, elles sont en première dans le combat pour la vie et aujourd’hui la survie des ménages. La hausse des prix des denrées de base affecte fortement les maigres bourses dont la plupart sont plongées dans une grave insécurité alimentaire. La majorité des familles ne peuvent plus choisir ce qu’elles veulent manger au quotidien, elles se contentent tout simplement de se remplir le ventre. C’est une situation particulièrement difficile et nous profitons de l’occasion que vous nous offrez pour lancer un appel pressant au gouvernement afin de veiller à l’application sur le terrain des mesures qu’il a bien voulu arrêter. Il en va de la survie des citoyens.
Propos recueillis par Dalay Lam
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