La Mauritanie a célébré, à l’instar des autres pays du Monde, la Journée internationale de lutte contre le diabète, cette maladie qui gagne du terrain et dont le taux de prévalence en Mauritanie est d’environ 7,2%. À côté des efforts des pouvoirs publics, quelques ONG dont SOS Diabète se battent pour inverser cette tendance. Sa présidente, madame HabibataCissé a bien voulu évoquer les actionsqu’entreprend son organisation dans la lutte contre cette maladie.
Ayant contracté le diabète il y a plus de dix ans, Habibata Cissé a décidé, avec des amis,de monter l’ONG SOS Diabète Mauritanie. Son objectif est de contribuer à soulager les patients de cette pathologie qui fait des ravages dans le pays et dans le Monde. Ses fréquents séjours à l’étranger pour des études et autres missions l’ont confortéedans l’idée que seule une prise de conscience des patients et la synergie des actions entre les pouvoirs publics et les organisations internationales travaillant dans le domaine de la santé peuvent permettre de prendre en charge les patients dont certains ne disposent pas de moyens pour s’en assurer par eux-mêmes. Depuis, cette boghéenne de 32 ans, titulaire d’une licence en communication d’entreprise, se bat avec son organisation pour sensibiliser et soulager tous les diabétiques du pays.
Le Calame : Vous avez célébré, le 14 Novembre dernier, la Journée internationale du diabète. Quelle est la signification de cette manifestation ?
Habibata Cissé : Depuis sa fondation en 1991, la Journée mondiale contre le diabète est célébrée chaque 14 Novembre. Elle est le symbole d’une mobilisation collective pourfaire connaître cette maladie et réunir des moyens pour y faire face.
- Quelles les actes qui ont marqué cette journée?
- Cette année, la journée a été marquée par la mobilisation de tous les diabétiques membres de SOS Diabète, venus en grand nombre pour la célébrer. Avec, à leurs côtés, le docteurFofana, diabétologue venu de Bamako ; le docteur Bâ, cardiologue ; madame DiengAminata, nutritionniste ; la marraine de cette année, Aminetou Ly, et la présidente de la région de Nouakchott, madame Fatimétoumint Abdel Maleck qui nous a soutenus depuis la fondation de SOS Diabète. C’est d’ailleurs dans ses locaux que la manifestation a été organisée.
- La célébration de cette journée est l'occasion de dresser le bilan de vos activités. Pouvez-vous nous brosser brièvement ce que SOS Diabète a mené au profit des malades du diabète ?
- Très bonne question. Depuis sa fondation,SOS Diabète s’est attelé à améliorer la prise en charge de ses membres. C’est dans ce cadre que nous avons mis à leur disposition des cartes leur permettant de payer à coûts réduits des médicaments dans certaines pharmacies, effectuer des examens médicaux au laboratoire Maurilab et acquérir, toujours à prix réduits,des glycomètres, les bandelettes et des lancettes auprès d’un partenaire fournisseur de la place. Comme les diabétiques ont besoin de communiquer – l’aspect psychosocial esthyper important – nous avons mis en place une plateforme leur permettant d’échanger entre eux, partager leurs expériences respectives etbénéficier aussi des conseils prodigués par les spécialistes partenaires de SOS diabète.
- Le diabète gagne du terrain. Quelles en sont les causes ? Que faites-vous pour sa prévention ? Avec quels partenaires ?
- Parmi les causes du diabète, on peut citer principalement une alimentation déséquilibrée, le surpoids et le manque d’activité physique. Comme je l’ai dit tantôt, nous avons mis en place une plateforme avec des spécialistes qui répondent aux questions de nos patients et donnent, en même temps, de précieux conseils sur l’alimentation, les risques à éviter, la nécessité de faire du sport. Nous faisons donc de la prévention qui demeure extrêmement importante pour les diabétiques.
- Quels sont les différents types de diabète qu'on rencontre en Mauritanie ?
- Comme vous le savez, il y a plusieurs types de diabète dans le Monde. En Mauritanie, on rencontre le diabète de type 1 qui apparaît dans l’enfance et l’adolescence ; le type 2, fréquent chez nous, qui se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est à dire un taux élevé de sucre dans le sang ; et le type gestationnel qui, comme nom l’indique, intervient pendant la grossesse.
- Vous êtes diabétique depuis des années. Comment vivez-vous cette maladie ?
- Effectivement, je suis diabétique de type 1 depuis plus de dix ans. Et c’est vrai qu’au début, ça été très difficile, j’avais du mal à comprendre cette maladie, je n’en avais aucune information. J’ai traversé plusieurs étapes avant de la comprendre et donc de m’adapter. Aujourd’hui, je la vis plutôt bien. Je suis croyante, c’est la décision du bon Dieu. Enfin et comme j’ai l’habitude de dire, le diabète, il faut d’abord l’accepter pour ensuite bien vivre avec ; c’est ce que je fais et conseille aux personnes atteintes de diabète d’en faire de même.
- Les diabétiques sont des personnes à risques. Quelles mesures avez-vous prises face au COVID?
- C’est vrai que les diabétiques, comme certaines catégories de malades chroniques, sont des personnes à risque pour le coronavirus. C’est pour cette raison que nous avons très tôt entrepris de mener une campagne de sensibilisation, à travers notre plateforme, des affiches et des flyers, mais,aussi et surtout, nous avons conseillé de limiter et éviter les déplacements et attroupements à haut risque. Aussi avons-nous demandé à nos membres de se faire vacciner, car la vaccination reste, à ce jour, le moyen de protection le plus sûr.
- Certains malades de diabète recourent à la médecine traditionnelle pour s’en débarrasser. Qu'en pensez-vous ?
- Une patiente a raconté, sur notre plateforme, sa mésaventure en recourant à ces pratiques.Elle a fait remarquer que son diabète ne faisait qu’empirer et face aux risques qu’elle encourait, elle a décidé d’en arrêter les produits. Je crois que c’est assez édifiant : il faut éviter de s’aventurer sur certains terrains qu’on ne maîtrise pas, la médecine traditionnelle peut avoir certaines vertus mais,pour les diabétiques, je conseille de rester prudent, de se faire dépister et de suivre les conseils de spécialistes. SOS diabète est là pour les aider dans la prise en charge de leur maladie, qui reste une maladie comme presque toutes les autres. Pourvu qu’on s’y prenne à temps, qu’on suive correctement les conseils et éventuellement le traitement.
lecalame
Propos recueillis par Dalay Lam
Ayant contracté le diabète il y a plus de dix ans, Habibata Cissé a décidé, avec des amis,de monter l’ONG SOS Diabète Mauritanie. Son objectif est de contribuer à soulager les patients de cette pathologie qui fait des ravages dans le pays et dans le Monde. Ses fréquents séjours à l’étranger pour des études et autres missions l’ont confortéedans l’idée que seule une prise de conscience des patients et la synergie des actions entre les pouvoirs publics et les organisations internationales travaillant dans le domaine de la santé peuvent permettre de prendre en charge les patients dont certains ne disposent pas de moyens pour s’en assurer par eux-mêmes. Depuis, cette boghéenne de 32 ans, titulaire d’une licence en communication d’entreprise, se bat avec son organisation pour sensibiliser et soulager tous les diabétiques du pays.
Le Calame : Vous avez célébré, le 14 Novembre dernier, la Journée internationale du diabète. Quelle est la signification de cette manifestation ?
Habibata Cissé : Depuis sa fondation en 1991, la Journée mondiale contre le diabète est célébrée chaque 14 Novembre. Elle est le symbole d’une mobilisation collective pourfaire connaître cette maladie et réunir des moyens pour y faire face.
- Quelles les actes qui ont marqué cette journée?
- Cette année, la journée a été marquée par la mobilisation de tous les diabétiques membres de SOS Diabète, venus en grand nombre pour la célébrer. Avec, à leurs côtés, le docteurFofana, diabétologue venu de Bamako ; le docteur Bâ, cardiologue ; madame DiengAminata, nutritionniste ; la marraine de cette année, Aminetou Ly, et la présidente de la région de Nouakchott, madame Fatimétoumint Abdel Maleck qui nous a soutenus depuis la fondation de SOS Diabète. C’est d’ailleurs dans ses locaux que la manifestation a été organisée.
- La célébration de cette journée est l'occasion de dresser le bilan de vos activités. Pouvez-vous nous brosser brièvement ce que SOS Diabète a mené au profit des malades du diabète ?
- Très bonne question. Depuis sa fondation,SOS Diabète s’est attelé à améliorer la prise en charge de ses membres. C’est dans ce cadre que nous avons mis à leur disposition des cartes leur permettant de payer à coûts réduits des médicaments dans certaines pharmacies, effectuer des examens médicaux au laboratoire Maurilab et acquérir, toujours à prix réduits,des glycomètres, les bandelettes et des lancettes auprès d’un partenaire fournisseur de la place. Comme les diabétiques ont besoin de communiquer – l’aspect psychosocial esthyper important – nous avons mis en place une plateforme leur permettant d’échanger entre eux, partager leurs expériences respectives etbénéficier aussi des conseils prodigués par les spécialistes partenaires de SOS diabète.
- Le diabète gagne du terrain. Quelles en sont les causes ? Que faites-vous pour sa prévention ? Avec quels partenaires ?
- Parmi les causes du diabète, on peut citer principalement une alimentation déséquilibrée, le surpoids et le manque d’activité physique. Comme je l’ai dit tantôt, nous avons mis en place une plateforme avec des spécialistes qui répondent aux questions de nos patients et donnent, en même temps, de précieux conseils sur l’alimentation, les risques à éviter, la nécessité de faire du sport. Nous faisons donc de la prévention qui demeure extrêmement importante pour les diabétiques.
- Quels sont les différents types de diabète qu'on rencontre en Mauritanie ?
- Comme vous le savez, il y a plusieurs types de diabète dans le Monde. En Mauritanie, on rencontre le diabète de type 1 qui apparaît dans l’enfance et l’adolescence ; le type 2, fréquent chez nous, qui se caractérise par une hyperglycémie chronique, c’est à dire un taux élevé de sucre dans le sang ; et le type gestationnel qui, comme nom l’indique, intervient pendant la grossesse.
- Vous êtes diabétique depuis des années. Comment vivez-vous cette maladie ?
- Effectivement, je suis diabétique de type 1 depuis plus de dix ans. Et c’est vrai qu’au début, ça été très difficile, j’avais du mal à comprendre cette maladie, je n’en avais aucune information. J’ai traversé plusieurs étapes avant de la comprendre et donc de m’adapter. Aujourd’hui, je la vis plutôt bien. Je suis croyante, c’est la décision du bon Dieu. Enfin et comme j’ai l’habitude de dire, le diabète, il faut d’abord l’accepter pour ensuite bien vivre avec ; c’est ce que je fais et conseille aux personnes atteintes de diabète d’en faire de même.
- Les diabétiques sont des personnes à risques. Quelles mesures avez-vous prises face au COVID?
- C’est vrai que les diabétiques, comme certaines catégories de malades chroniques, sont des personnes à risque pour le coronavirus. C’est pour cette raison que nous avons très tôt entrepris de mener une campagne de sensibilisation, à travers notre plateforme, des affiches et des flyers, mais,aussi et surtout, nous avons conseillé de limiter et éviter les déplacements et attroupements à haut risque. Aussi avons-nous demandé à nos membres de se faire vacciner, car la vaccination reste, à ce jour, le moyen de protection le plus sûr.
- Certains malades de diabète recourent à la médecine traditionnelle pour s’en débarrasser. Qu'en pensez-vous ?
- Une patiente a raconté, sur notre plateforme, sa mésaventure en recourant à ces pratiques.Elle a fait remarquer que son diabète ne faisait qu’empirer et face aux risques qu’elle encourait, elle a décidé d’en arrêter les produits. Je crois que c’est assez édifiant : il faut éviter de s’aventurer sur certains terrains qu’on ne maîtrise pas, la médecine traditionnelle peut avoir certaines vertus mais,pour les diabétiques, je conseille de rester prudent, de se faire dépister et de suivre les conseils de spécialistes. SOS diabète est là pour les aider dans la prise en charge de leur maladie, qui reste une maladie comme presque toutes les autres. Pourvu qu’on s’y prenne à temps, qu’on suive correctement les conseils et éventuellement le traitement.
lecalame
Propos recueillis par Dalay Lam