Le Mécanisme national de prévention de la torture, en coopération avec le Bureau du Représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a organisé, lundi à Nouakchott, un colloque régional en commémoration de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, sous le thème : “La garde à vue, ses conditions légales et son impact sur les droits des détenus.”
A travers ce colloque auquel participent plusieurs instances onusiennes et internationales de la sous-région et d’Europe, le mécanisme national vise à souligner l’importance de cet événement dans le contexte des récents succès obtenus par notre pays dans le domaine des droits de l’homme et autres des domaines.
Le président du Mécanisme national de prévention de la torture, M. El Bekkaye Ould Abdel Malek, a souligné, dans une allocution qu’il a prononcée pour circonstance, que la Mauritanie est l’un des premiers pays à avoir ratifié la plupart des traités internationaux relatifs à la prévention de la torture, et a également pris un certain nombre de mesures visant à prévenir la torture.
Il a noté les bonnes relations basées sur la coopération et le dialogue continu entre le mécanisme en tant qu’organe indépendant et le gouvernement, soulignant que cette coopération vise à préserver les droits des personnes privées de liberté.
Il a salué les réformes réalisées dans le département de la justice, telles que la restructuration de l’administration pénitentiaire, la construction d’une grande institution pénitentiaire à Nouakchott sud, ainsi que la construction et l’équipement d’un nouveau centre pour l’accueil des enfants en conflit avec la loi.
Il a souligné que le colloque constitue une occasion importante d’échange d’expertise et d’expériences entre les différents participants.
De son côté, le président de la Commission nationale des droits de l’homme, M. Ahmed Salem Ould Bouhoubeini, a loué le choix du thème de ‘’la garde à vue’’, car il s’agit d’une étape sensible et décisive pour les détenus.
Il s’est dit satisfait des changements intervenus dans les lois, en particulier la loi relative à la lutte contre la torture et la loi réglementant la profession d’avocat.
Il a souligné la nécessité d’œuvrer à informer les prévenus de leurs droits reconnus dans les conventions internationales, ajoutant que les juges doivent se méfier des contenus des rapports de police, car ceux-ci sont seulement à titre indicatif.
Au cours du colloque, la signature d’un protocole de partenariat entre le Mécanisme national de prévention de la torture et l’Observatoire national sénégalais des lieux de privation de liberté a constitué l’occasion d’un échange d’allocutions entre le président du mécanisme et son homologue sénégalais, Madiam Diaw. Es deux responsables ont exprimé leur satisfaction de la signature d’un tel accord, qui fait suite aux recommandations de la conférence régionale tenue à Dakar par les Nations Unies en partenariat avec l’Observatoire sénégalais à l’occasion du 20ème anniversaire de la création du Protocole facultatif.
Les deux hommes ont indiqué que ces recommandations comprenaient la conclusion d’accords bilatéraux et multilatéraux entre les mécanismes africains dans 16 pays. Ils ont également indiqué que l’accord constitue une opportunité pour l’échange d’expériences et la coopération entre les deux mécanismes en Mauritanie et au Sénégal et prélude à la conclusion d’un certain nombre d’accords entre les instances nationales des deux pays frères.
Les activités du colloque comprenaient également la remise d’un bouclier honorifique au commandant de l’unité de sécurité de la prison Nbeika dans la wilaya du Tagant, Bah Mohamed Ghali, commandant de la Garde nationale, en reconnaissance de ses efforts considérables en vue de la bonne gestion de cette institution.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de la présidente de l’Observatoire national des droits des femmes et des filles, du responsable de l’Autorité nationale de lutte contre la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants, du chef d’état-major de la Garde nationale et de bien d’autres personnalités.
AMI