La Mauritanie, représentée par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a assumé la présidence de l’Union Africaine, un honneur mais aussi une responsabilité que nos frères africains ont placé dansle pays et qui a été du reste à la hauteur du défi.
Dès le premier instant, lors de son discours d’investiture à la Présidence de l’organisation continentale, le Président a clairement identifié les problèmes majeurs dont souffre l’Afrique, criblée de nombreuses blessures. Il a évoqué le problème de l’éducation en Afrique et comment des dizaines de millions d’enfants d’aujourd’hui, les bâtisseurs de demain, sont en dehors des salles de classe.
Il a également évoqué les conflits armés qui sévissent dans plusieurs pays africains et la manière dont ils sapent les efforts de paix et de développement et gâchent les opportunités de construction. Le Président a, en outre, évoqué les ressources de l’Afrique, soulignant la nécessité d’en tirer parti pour bâtir des économies fortes, capables de résister aux crises.
Dans son discours de diagnostic sur la réalité de l’Afrique et ce qu’elle devrait être, le Président a abordé la question de la sécurité alimentaire, car le continent africain possède la plus grande superficie agricole au monde, mais il ne peut pas produire sa propre nourriture.
Face à ces problèmes et à d’autres, la Mauritanie a laissé une empreinte particulière lors de sa Présidence de l’Union africaine.
En matière d’éducation, la capitale, Nouakchott, a accueilli un sommet, auquel ont participé un certain nombre de présidents africains, des dizaines de ministres concernés par l’éducation sur le continent, ainsi que des experts du domaine et des partenaires au développement. Ce sommet a abouti à un diagnostic précis de la réalité de l’éducation et de ses défis, et a proposé des solutions pour la faire progresser, ce qui permettra à l’Union africaine de commencer à l’avenir à mettre en œuvre ces solutions, afin de construire un continent éduqué. Il va sans dire que les nations non éduquées ne peuvent prévaloir, c’est pourquoi tirer la sonnette d’alarme en matière d’éducation a été un choix stratégique important pour l’Afrique, et c’est à la Mauritanie qu’est revenu ce rôle.
Concernant le dossier de la paix et de la stabilité, le Président de la République, Président en exercice de l’Union Africaine, a effectué une visite dans la capitale libyenne, Tripoli, au cours de laquelle il a rencontré diverses parties libyennes et reçu d’autres parties au Palais présidentiel à Nouakchott, dans le cadre des efforts visant à mettre fin à l’instabilité dans ce pays pivot de l’Afrique du Nord, où la situation a, par ailleurs, des répercussions directes sur les pays du Sahel africain.
Ainsi, le dossier libyen a connu une évolution remarquable au niveau de l’Union africaine pendant la présidence mauritanienne, après que les discussions à son sujet se soient quasiment confinées aux Nations unies et à certaines capitales occidentales.
Cette nouvelle dynamique a joué un rôle important en donnant à l’Afrique la confiance nécessaire pour résoudre ses problèmes par elle-même, sans recourir à un médiateur ou à quelqu’un agissant en son nom. Les Nations Unies semblent avoir accepté cet état de fait, puisque son secrétaire général, Antonio Guterres, a nommé la diplomate ghanéenne Hannah Serwaa Tetteh comme envoyée spéciale en Libye.
Concernant la situation au Soudan, où l’on n’entend plus que le sifflement des balles et le rugissement des explosions depuis avril 2023, en raison de la guerre qui fait rage entre l’armée et les Forces de soutien rapide, Nouakchott a abrité une conférence sur la crise soudanaise, et le Président de la République a reçu le commandant de l’armée et président du Conseil de souveraineté de transition soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, et a appelé à l’occasion à cesser les combats pour épargner le sang des Soudanais, et pour sauver le pays et son avenir, exprimant la disposition de la Mauritanie et de l’Union africaine à tout mettre en œuvre pour y parvenir.
A la lumière de la récente reprise des combats dans l’Est de la République démocratique du Congo entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, des répercussions humanitaires majeures du conflit au niveau interne et des craintes de ses éventuelles répercussions régionales, le Président a fermement appelé à un cessez-le-feu et à la recherche d’une solution pacifique, et le Conseil africain de paix et de sécurité a pris l’initiative de tenir une réunion consacrée à la discussion de la crise congolaise.
Ainsi, si la Mauritanie est présente là où elle doit l’être, pour contribuer à la résolution des conflits du continent, et pour appeler à la nécessité de miser sur le développement, c’est précisément parce que c’est pour ce développement- là que tous les combats doivent être menés.
Dans ce contexte, sous la présidence mauritanienne de l’Union africaine, un sommet sur l’économie africaine s’est tenu à Abidjan et la Tanzanie a accueilli un sommet sur l’énergie. A l’ouverture des deux sommets, le Président a prononcé deux discours dans lesquels il a identifié les principaux problèmes auxquels l’économie du continent est confrontée et les moyens de les surmonter.
Sur le plan diplomatique, l’Union Africaine a connu un rayonnement international remarquable sous la présidence mauritanienne, et le Président a participé, en son nom, à de nombreux sommets et réunions onusiennes et internationales, et a défendu avec force la nécessité de rendre justice à l’Afrique et de renforcer la coopération avec elle.
Tout ce qui précède et plus encore montre clairement que la présidence mauritanienne de l’Union africaine n’a pas été éphémère, mais a plutôt laissé un grand impact et un héritage important de performances et de réalisations au profit d’un continent qui mérite mieux que sa réalité actuelle et qui dispose de la capacité d’y parvenir. La Mauritanie est passée par là, et voici son impact.
AMI