A. Des faits sans équivoque
Après une longue journée au parquet de Nouakchott-sud, le substitut du procureur de la république a fini, le 10/10/2017 par camoufler une affaire d'esclavage au premier degré.
En effet, Amadou Ousmane Diallo, jeune Peulh, travaillait dans la zone de Chami, au nord de la capitale Nouakchott ; marié à une Hartania, c’est-à-dire une femme descendante d’esclaves de maures, appelée Meimouna Mint Breika, ils élevaient, ensemble, 3 enfants, dans la commune populaire de Elmina (Nouakchott).
L’époux fut alerté par son frère Mamadou, qu'un policier répondant, au nom de Jaeffar Ould Moctar est venu, le 4 /10/2017 à la maison, pour enlever Meimouna Mint Breik et deux de ses rejetons mineurs, Khadjetou et Samba. L’agent de la force publique, auteur de la séquestration, n'est autre que le fils des maîtres de la susdite. Après l'avoir kidnappée, il l’installait à Aghchorguit, localité située à 200 km au sud de Nouakchott, la capitale ; elle y passe quelques jours, malgré l'insistance du mari, au travers d’une plainte en bonne et due forme, auprès du commissariat 2 d'Elmina.
B. La contrefaçon habituelle
Le maître ramène son esclave, au commissariat de police Elmina 2 (Nouakchott) ; après audition, ils rentrent ensemble, au mépris du conjoint. Le lendemain, Amadou Ousmane Diallo et son frère Mamadou Ousmane Diallo sont déférés devant le procureur de la république, qui se contente de camoufler les actes avérés d’esclavage, par l’inculpation du policier, pour des « menaces » téléphoniques à l'égard du mari ; le magistrat, au nom d’un sens précaire de l’équilibre, poursuit le frère de Ousmane Diallo, de « coups et blessures et d'atteinte aux bonnes mœurs ».
Ainsi, l'affaire à été vidée de son contenu juridique, requalifiée sur le fond et la forme afin de soustraire, de la rigueur de la loi, les justiciables de pratiques de servitude ; ce faisant, il fallait, comme d’usage récurrent dans le pays, rejeter la responsabilité sur les victimes. Actuellement, le dossier se trouve entre les mains du juge d'instruction qui a mis Mamadou Ousmane Diallo et Jaeffar Ould Moctar sous contrôle judiciaire.
Il convient de le relever, l’agent de police plaçait le mari de Meimouna, en demeure de choisir, entre trois options : divorcer, laisser son épouse s’installer à Aghchorguit durant une année de pension versée par lui, sinon s’exposer, lui-même, au risque d’un emprisonnement à vie. A la faveur de l’évènement, les témoins assistaient, en plein jour, au spectacle d’une famille d’esclavagistes, s’efforçant d’arracher une femme à son mari, sur les marches du Palais de justice.
D. Conclusion
Nous lançons un appel aux forces vives mauritaniennes espérant un lendemain meilleur, la concorde social et la paix civile, représentées par les organisations civiles et politiques, à s'exprimer sur cette propension du régime de Ould Abdel Aziz a blanchir inexorablement les crimes contre l'Humanité que sont les pratiques esclavagistes.
Nous appelons la communauté internationale: organisations non-gouvernementales de défense de la dignité humaine et les organismes sous-régionaux et internationaux: Commission Africaine des droits de l'Homme et des Peuples, Union Africaine, Union Européenne, les Nations Unies et leurs différents rapporteurs spéciaux sur tous les compartiments des droits humains, a mettre en accusation publique le régime mauritanien réfractaire aux principes élémentaires de la dignité humaine, un régime méprisant ses propres lois et piétinant les engagements et conventions internationales qu'il a lui même ratifié.
Le régime du général Mohamed ould Abdel Aziz a atteint le stade suprême d'impunité des crimes inhumains qui justifie sa mise au banc des Nations.
Nouakchott le 12/10/2017 La commission de communication
source lecalame.info