La majeure partie des tribus connaît aujourd’hui cette perte du pouvoir exécutif qui glisse lentement entre les doigts des chefferies légitimes au profit d’autres familles devenues riches ou bien assises dans les bureaux du makhzen. Ainsi le pouvoir législatif d’apparat, sans avantages, ne sert absolument à rien à notre époque où l’on ne respecte que l’argent. Voilà certainement l’une des principales causes du déchirement de la plupart de ces entités qui arrivent à se subtituer à l’état mais restent fort dépendantes de prérogatives en échange d’un vote. À chaque élection présidentielle, les tribus sont hantées par le ressentiment d’être à nouveau victimes d’une démocratie qui bouscule leurs hiérarchisations ancestrales jugées incompatibles avec un présent où le mot égalité est au milieu de chaque discours d’un gouvernement pas écouté par tous.
Cette égalité qui donne la parole même à celui qui n’a pas hérité le droit de la prendre en public. Un droit contesté comme tant d'autres que les conservateurs n’arrivent ouvertement pas à concevoir tellement les choses allaient mieux avant toutes ces lois importées de l’occident chrétien donc totalement incompatibles avec notre culture conservatrice.
Mais le principe même de la démocratie étant l'égalité, ces derniers montrent une étonnante résilience en révisant quelques coutumes pour suivre et prospérer dans cette société à la mentalité en constante évolution. À chaque campagne, les tribus se divisent entre ceux fidèles aux choix des chefferies et d’autres qui suivent leurs propres intérêts en marchant derrière un candidat aux promesses rassurantes. Les séparatistes, si prolétaires ou repêchés dans d’autres tribus, sont tout de suite reniés voire exclus par coutumace en ramenant le doute sur leur réelle appartenance au groupe. Il n’est pas rare qu’une famille change de tribu pour occuper ailleurs un statut plus honorifique et avantageux que le précédent. D’autres arrivent à recoller les morceaux ralliant ensemble le même parti sous réserve bien sûr de figurer parmi l’entourage prestigieux du futur président de la république. Au cours de cette campagne présidentielle ces cousinades, dans un rapport de forces, exhiberont leurs larges électorats que chaque parti essayera d’inscrire sur la liste de ses adhérents temporaires. Nous assistons visiblement à une recrudescence de la tribu, que notre système a finalement intégré dans le fonctionnement de sa démocratie remodelée, juste parce qu’elle s’adapte à chaque époque et son régime en perdant sa forme primaire tout en gardant son fond traditionnel identitaire.
La tribu n’a pas encore révélé combien elle sera solide devant toute tentative de la faire disparaître, le fort sentiment d’appartenance que lui voue chaque membre confirmé lui ouvre l’horizon de jours meilleurs en tant qu’acteur principal dans le jeu politique mauritanien. On dirait qu’elle se démocratise de l’intérieur tout en conservant son rôle culturel vital à l’existence de cette culture menacée d’être engloutie par l’océan de la mondialisation. Elle a survécu en symbiose avec toutes les formes de gouvernance dans l’entraide et la solidarité au sein de sa vie tribale. Les tribus en conservant leurs diversités et en protégeant leurs droits nous préservons non seulement une richesse culturelle inestimable mais aussi des leçons sur la vie l’harmonie et la communauté. Malgré leur paradigme incompatible avec l’idée de la démocratie, elles restent debout en préservant ce qui leur reste de plus précieux et vital, l‘identité culturelle.
Scheine
Cette égalité qui donne la parole même à celui qui n’a pas hérité le droit de la prendre en public. Un droit contesté comme tant d'autres que les conservateurs n’arrivent ouvertement pas à concevoir tellement les choses allaient mieux avant toutes ces lois importées de l’occident chrétien donc totalement incompatibles avec notre culture conservatrice.
Mais le principe même de la démocratie étant l'égalité, ces derniers montrent une étonnante résilience en révisant quelques coutumes pour suivre et prospérer dans cette société à la mentalité en constante évolution. À chaque campagne, les tribus se divisent entre ceux fidèles aux choix des chefferies et d’autres qui suivent leurs propres intérêts en marchant derrière un candidat aux promesses rassurantes. Les séparatistes, si prolétaires ou repêchés dans d’autres tribus, sont tout de suite reniés voire exclus par coutumace en ramenant le doute sur leur réelle appartenance au groupe. Il n’est pas rare qu’une famille change de tribu pour occuper ailleurs un statut plus honorifique et avantageux que le précédent. D’autres arrivent à recoller les morceaux ralliant ensemble le même parti sous réserve bien sûr de figurer parmi l’entourage prestigieux du futur président de la république. Au cours de cette campagne présidentielle ces cousinades, dans un rapport de forces, exhiberont leurs larges électorats que chaque parti essayera d’inscrire sur la liste de ses adhérents temporaires. Nous assistons visiblement à une recrudescence de la tribu, que notre système a finalement intégré dans le fonctionnement de sa démocratie remodelée, juste parce qu’elle s’adapte à chaque époque et son régime en perdant sa forme primaire tout en gardant son fond traditionnel identitaire.
La tribu n’a pas encore révélé combien elle sera solide devant toute tentative de la faire disparaître, le fort sentiment d’appartenance que lui voue chaque membre confirmé lui ouvre l’horizon de jours meilleurs en tant qu’acteur principal dans le jeu politique mauritanien. On dirait qu’elle se démocratise de l’intérieur tout en conservant son rôle culturel vital à l’existence de cette culture menacée d’être engloutie par l’océan de la mondialisation. Elle a survécu en symbiose avec toutes les formes de gouvernance dans l’entraide et la solidarité au sein de sa vie tribale. Les tribus en conservant leurs diversités et en protégeant leurs droits nous préservons non seulement une richesse culturelle inestimable mais aussi des leçons sur la vie l’harmonie et la communauté. Malgré leur paradigme incompatible avec l’idée de la démocratie, elles restent debout en préservant ce qui leur reste de plus précieux et vital, l‘identité culturelle.
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