"L'argent ou la mort!": mécontents après l'annonce télévisée faite par un groupe de militaires sur le "renoncement" à leurs revendications financières, les soldats qui avaient ébranlé la Côte d'Ivoire en janvier, ont repris les mutineries vendredi en tirant en l'air et en paralysant plusieurs villes du pays.
Dans le quartier du Plateau à Abidjan, les mutins se sont positionnés autour du vaste camp militaire Gallieni où est situé l'état-major des armées.
Kalachnikov à la main, bonnets ou bandeaux de camouflage sur la tête, ils tiraient sporadiquement en l'air, bloquant les routes autour du camp.
Un mutin exhibe fièrement un lance-roquette, un autre porte une mitrailleuse avec une impressionnante ceinture de balles sur l'épaule, rappelant le célèbre film "Rambo".
"Notre réponse à l'annonce d'hier, c'est ça", explique un mutin sous couvert d'anonymat.
La veille, une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara, d'un sergent mutin et plusieurs soldats avait acté la fin des contestations.
Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l'évènement se voulait visiblement un point final à la protestation de l'ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est durement touché par l'effondrement des cours du cacao vital pour son économie et dont il est le premier producteur mondial.
le sergent Fofana-là
"On devait payer +la suite+ maintenant et un groupuscule se lève et dit qu'il ne veut plus l'argent. Le sergent Fofana-là (le nom du sergent à la cérémonie), on le connait d'où?", souligne un mutin.
Les mutins avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis de payer les 7 millions restants par tranche à partir de ce mois de mai.
Les soldats mutins sont des anciens rebelles qui avaient aidé Ouattara à prendre le pouvoir après la crise post-électorale de 2010-2011 lorsque le président Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite électorale.
"On restera, 2 jours, 2 mois, 2 ans", assure un autre mutin, montrant une photo de sa maison inachevée achetée avec la prime des 5 millions. "Pour le reste, je vais où pour l'emprunt?".
Les nombreux tirs effrayent les passants faisant aussi s'envoler des milliers de chauves-souris habituées à dormir dans les arbres du Plateau.
Des femmes passent en courant. Les mutins les calment: "Ne courez pas: on n'a pas de problème avec vous".
Peur
"Les populations n'ont pas à payer. On ne leur veut pas de mal. On tire en l'air pour qu'elles partent et ne soient pas blessées", promet un mutin, qui refuse les explications sur la pauvreté générale du pays: "Si Ouattara est au pouvoir c'est pour l'argent. Lui, il en a. Il a promis, il paie".
"Ce n'est pas bon pour le pays. On ne sait pas ce qui va se passer, on a très peur", raconte un professeur venu retirer un document à la Cité administrative, à côté du camp Gallieni.
"S'ils veulent tirer, ils n'ont qu'à aller tirer à la présidence, c'est là-bas que cela se passe", lance un badaud.
Un important dispositif militaire encadrait la présidence, située à quelques centaines de mètres du camp Gallieni.
A Akouedo, à l'est d'Abidjan, les militaires ont aussi tiré en l'air alors que les mutins ont investi le centre de Bouaké, deuxième ville du pays et épicentre de la mutinerie de janvier.
La plupart des commerces, écoles et l'université et même un commissariat et la préfecture de police ont fermé alors que des balles tirées en l'air retombent régulièrement dans des concessions de maisons, selon plusieurs témoins et un journaliste de l'AFP. La situation était semblable à Korhogo et Odienné (nord).
Début janvier, la mutinerie avait paralysé plusieurs villes, notamment Abidjan. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro. Le président Ouattara a rappelé jeudi que la "stabilité de la Côte d'Ivoire a été mise à mal" et les événements avaient "effrayé les Ivoiriens, ceux qui veulent investir et visiter le pays".
source (©AFP / 12 mai 2017 16h11)
Dans le quartier du Plateau à Abidjan, les mutins se sont positionnés autour du vaste camp militaire Gallieni où est situé l'état-major des armées.
Kalachnikov à la main, bonnets ou bandeaux de camouflage sur la tête, ils tiraient sporadiquement en l'air, bloquant les routes autour du camp.
Un mutin exhibe fièrement un lance-roquette, un autre porte une mitrailleuse avec une impressionnante ceinture de balles sur l'épaule, rappelant le célèbre film "Rambo".
"Notre réponse à l'annonce d'hier, c'est ça", explique un mutin sous couvert d'anonymat.
La veille, une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara, d'un sergent mutin et plusieurs soldats avait acté la fin des contestations.
Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l'évènement se voulait visiblement un point final à la protestation de l'ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est durement touché par l'effondrement des cours du cacao vital pour son économie et dont il est le premier producteur mondial.
le sergent Fofana-là
"On devait payer +la suite+ maintenant et un groupuscule se lève et dit qu'il ne veut plus l'argent. Le sergent Fofana-là (le nom du sergent à la cérémonie), on le connait d'où?", souligne un mutin.
Les mutins avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis de payer les 7 millions restants par tranche à partir de ce mois de mai.
Les soldats mutins sont des anciens rebelles qui avaient aidé Ouattara à prendre le pouvoir après la crise post-électorale de 2010-2011 lorsque le président Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite électorale.
"On restera, 2 jours, 2 mois, 2 ans", assure un autre mutin, montrant une photo de sa maison inachevée achetée avec la prime des 5 millions. "Pour le reste, je vais où pour l'emprunt?".
Les nombreux tirs effrayent les passants faisant aussi s'envoler des milliers de chauves-souris habituées à dormir dans les arbres du Plateau.
Des femmes passent en courant. Les mutins les calment: "Ne courez pas: on n'a pas de problème avec vous".
Peur
"Les populations n'ont pas à payer. On ne leur veut pas de mal. On tire en l'air pour qu'elles partent et ne soient pas blessées", promet un mutin, qui refuse les explications sur la pauvreté générale du pays: "Si Ouattara est au pouvoir c'est pour l'argent. Lui, il en a. Il a promis, il paie".
"Ce n'est pas bon pour le pays. On ne sait pas ce qui va se passer, on a très peur", raconte un professeur venu retirer un document à la Cité administrative, à côté du camp Gallieni.
"S'ils veulent tirer, ils n'ont qu'à aller tirer à la présidence, c'est là-bas que cela se passe", lance un badaud.
Un important dispositif militaire encadrait la présidence, située à quelques centaines de mètres du camp Gallieni.
A Akouedo, à l'est d'Abidjan, les militaires ont aussi tiré en l'air alors que les mutins ont investi le centre de Bouaké, deuxième ville du pays et épicentre de la mutinerie de janvier.
La plupart des commerces, écoles et l'université et même un commissariat et la préfecture de police ont fermé alors que des balles tirées en l'air retombent régulièrement dans des concessions de maisons, selon plusieurs témoins et un journaliste de l'AFP. La situation était semblable à Korhogo et Odienné (nord).
Début janvier, la mutinerie avait paralysé plusieurs villes, notamment Abidjan. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro. Le président Ouattara a rappelé jeudi que la "stabilité de la Côte d'Ivoire a été mise à mal" et les événements avaient "effrayé les Ivoiriens, ceux qui veulent investir et visiter le pays".
source (©AFP / 12 mai 2017 16h11)