Agression à Capitale
L’insécurité à Nouakchott a-t-elle atteint un point de non-retour ? On croyait le quartier Capitale où se trouvent, notamment, la Présidence et le siège du gouvernement, épargné par la situation d’insécurité quasi-permanente dans les quartiers populaires de la ville. Il s’avère malheureusement que c’est loin d’être cas. Nous relations déjà, dans les colonnes de l’une de nos dernières éditions, l’agression d’un pauvre boutiquier à l’îlot L. Des malfaiteurs l’avaient poignardé avant de s’emparer d’une somme d’argent et de s’éclipser, laissant leur victime baignant dans son sang.
Il y a quelques jours, le célèbre poète Ahmed ould Ewah accomplit, avec son frère cadet et une autre personne, l’office d’El ‘icha a la mosquée de l’Institut Supérieur des Etudes et Recherches Islamiques (ISERI). Invités à assister à une soirée culturelle à l’ancienne Maison des jeunes toute proche, ils empruntent, en suivant, la rue qui sépare le Lycée arabe du Collège des garçons. Cinq gaillards de teint foncé arrivent en sens inverse. Une situation banale, en cette zone encore passante à cette heure, et d’autant moins stressante que la présence, à proximité, de deux casernes de la Garde et de la Direction Générale de la Sûreté semble assurer la sécurité des lieux. Le groupe des cinq se partage en deux, sans que cela n’attire l’attention des trois amis. Deux passent à leur gauche, tandis que les trois autres approchent par la droite, sans un regard. Mais, à peine dépassés, ils se retournent soudain pour leur planter des poignards au dos. Ahmed, récemment opéré à l’abdomen, reçoit deux coups, à l’omoplate gauche et en bas du dos.
Son frère, qui souffre, lui aussi, d’une maladie chronique, en prend également et s’écroule, aussitôt, sans connaissance. Leur compagnon n’en reçoit qu’un et jette une pierre à l’un des assaillants, l’atteignant au pied et le faisant ainsi chuter. Ses comparses le relèvent immédiatement et s’enfuient, en le soutenant, vers la SOCOGIM-PS. Les trois blessés attendent presque une heure de temps avant que des agents de police ne viennent les évacuer au CHN. L’étonnant, en cette affaire, c’est que cette bande n’a pas cherché un seul instant à s’emparer des téléphones de valeur et autre sommes d’argent que détenaient leurs victimes. Un crime raciste, donc, comme cela tend à se reproduire un peu partout dans la ville ? Les autorités doivent enquêter sérieusement et prendre leurs responsabilités envers ce phénomène qui pourrait prendre de l’ampleur…
Campagne contre les réseaux pervers
Nouakchott est devenue une vraie métropole où la prostitution se développe considérablement, malgré notre religion et nos tendances conservatrices. Les réseaux de rencontres clandestines et autres passes se sont généralisés dans tous les quartiers. Nouveauté toute récente, certains de ceux-là sont même mobiles. Ils opèrent, aux Sud-est et Nord-est, notamment sous des tentes officiellement dressées pour servir méchoui et lait frais.
Les autorités mènent, de temps à autre, des descentes en ces lieux malsains, y raflant toute personne présente. Dans la plupart des cas, celles-ci sont relâchées, après un bref séjour au commissariat ; les étrangers, plus souvent expulsés ; les tenanciers de ces réseaux, fréquemment déférés et écroués. A titre d’exemple, les fameuses Fatou Mar et Mariem « 4 heures » ont ainsi accompli de longs séjours en prison, à l’instar de Rabah du Ksar.
Les commissariats de Sebkha et El Mina mènent actuellement de telles opérations de nettoyage. Sebkha 2 a arrêté, samedi, huit étrangères surprises en flagrant délit. Elles seront prochainement déférées en compagnie de leurs conjoints, nous assure une source de la police.
Mosy