La bande de la môme
La zone Nord-est de Teyaret n’a cessé d’être une des plus chaudes, du point de vue délinquance et crime. Le taux de la criminalité selon les statistiques de la police y est très élevé. Les braquages et agressions sont presque quotidiens, en certains de ses quartiers. El Hay Sakin est notamment connue pour ses bandes qui y font la loi. Le tristement célèbre « El Eidhadh » y sévit souvent.
Tout dernièrement, le quartier Mgeizira fut le théâtre de nombreux cambriolages et vols à main armée. La police reçut des dizaines de plaintes et autres déclarations. Le commissariat de Teyaret 1 dépêcha plusieurs de ses éléments de recherche, pour tenter d’y voir clair dans ce dossier. Après quelques jours d’investigation, une piste est levée : elle mène à une dangereuse bande de malfaiteurs. Le Lundi 23 Juillet, vers trois heures du matin, une patrouille remarque un véhicule suspect, garé en pleine rue. Les quatre portières du véhicule sont entrouvertes. Les policiers s’approchent mais voilà qu’on brandit un fusil, de l’intérieur du véhicule. L’un des policiers tire en l’air mais aucune riposte ne vient de la voiture suspecte. On ordonne alors à ses occupants de descendre. Deux jeunes hommes et une femme en sortent aussitôt, les mains en l’air. Les policiers perquisitionnent le véhicule pour découvrir pas mal de choses, dont une petite carabine à plomb.
Parmi les trois suspects, la fameuse Sweilka. C’est le numéro un du gang, ainsi que le révèle l’audition du trio, bientôt rejoint par le reste de leurs complices. Ils ont avoué beaucoup de délits, notamment l’usage de la carabine, pour braquer les gens.
La bagarre du poteau 11
Arafat, la nuit, est toujours mouvementé et pas du tout sûr. En certains de ses quartiers, le flux des passants se tarit brutalement, dès vingt-deux heures. De temps à autre, on voit une Toyota Land Cruiser de la Garde arpenter les rues principales et éclairées. Au quartier poteau 11, de rares boutiques n’ont pas encore tiré les rideaux. Un groupe de « djenks » passe, en dansant, écouteurs aux oreilles. Soudain, un jeune homme de teint foncé portant un teeshirt et une culotte est interpellé par deux autres. Une chaude discussion commence. De jeunes curieux s’approchent pour voir de quoi s’agit-il. L’altercation tourne maintenant en bagarre. Les coups pleuvent, entre le jeune et ses deux antagonistes. Il cogne dur et résiste bien, quoique ses assaillants le bourrent de coups. Au lieu de les séparer, les « djenks » les encouragent, supportant chacun une partie. Une grande foule de badauds s’attroupe, bloquant la circulation. Aïe ! Les poignards sont tirés ! Heureusement, une patrouille de la garde intervient pour embarquer les trois protagonistes. Au commissariat de police Arafat 4, on identifie aussitôt un grand récidiviste, connu sous le sobriquet de Yahya Jammeh, recherché pour divers braquages et agressions. Les deux autres sont aussi des récidivistes connus et fichés. Régleront-ils mieux leurs vieux comptes en prison qu’en public ?
Une mosquée cambriolée
La délinquance et la criminalité ont malheureusement atteint leur comble chez nous. Voici les maisons de culte, ordinairement sacrées pour tout musulman, sans plus aucune considération auprès de nos malfaiteurs. Phénomène courant dans toutes nos mosquées, le vol de chaussures est inconnu ailleurs, même en des pays voisins dont le taux de criminalité dépasse le nôtre. À Nouakchott, les maisons d’Allah sont considérées par les malfaiteurs comme n’importe quelle autre demeure. Deux mosquées, non loin du commissariat de police Arafat 2, subissent régulièrement la visite de personnes non grata qui n’y viennent manifestement pas pour prier.
La mosquée verte, derrière la fameuse clinique Najah, a été cambriolée, voici quelques nuits. Les voleurs ont forcé l’une des portes d’entrée, pour dévaliser la petite caisse mensuelle et rafler ainsi la modeste somme destinée à la paie du muezzin et à l’entretien de la maison de culte. Rappelons que cette même mosquée avait reçu, il y a quelques années, la visite de deux hommes qui s’y étaient installés, à une heure tardive, pour dormir. Lorsque le muezzin était revenu, vers quatre heures du matin, ils les avaient réveillés pour constater leur état d’ivresse. Heureusement qu’ils n’avaient pas souillé les lieux de leurs urines !
Mosy