Découverte d’un cadavre au Ksar, un meurtre troublant
Vendredi 16 Février, vers sept heures du matin, au quartier SOCOGIM Ksar, des prieurs au retour de la mosquée font une macabre et triste découverte : le cadavre d’un jeune homme d’une vingtaine d’années. Apparemment froidement exécuté d’une balle en pleine tête. Une énorme foule se presse autour de la scène du crime et la police se rend sur place. Une jeune fille sort de la maison voisine et éclate aussitôt en sanglots. Et pour cause : c’est son propre frère, Yacoub ould Ali Jean, qui gît là. Vers minuit, le jeune footballeur avait appelé leur mère, raconte la demoiselle éplorée, en lui demandant de laisser son téléphone ouvert car il voulait rentrer tard. Vers trois heures, le portable de la maman sonne. C’est le numéro de son fils. « Tu reviens tard… », commence-t-elle.
Une voix inconnue lui répond : « Yacoub est mort », avant de couper. Elle rappelle mais le portable de son fils sonne en vain… Sans indice qui puisse lui permettre d’envisager autre chose qu’une mauvaise plaisanterie, elle se recouche. Le cadavre du jeune homme est évacué à la morgue du CHN, après le constat du substitut du procureur de la République. Meurtre crapuleux ? Le correspondant de la maman connaissait, en tout cas, le nom du garçon. Les parents ont demandé une autopsie et la police ouvre une enquête.
Voiture suspecte et témoignage spontané
Le même jour, à l’aube, une Mercedes 190 vide, de couleur bleue, immatriculée : 2647 AA 06, est repérée non loin du carrefour Ten Soueïlim. Le siège du chauffeur est couvert de sang. Les enquêteurs tentent d’établir un lien entre les deux affaires… La voiture a été déclarée volée, voici quelques jours, en plusieurs commissariats de police. Mais aucun indice ne permet d’avancer plus avant. Quelques récidivistes et plusieurs amis du défunt sont alors interrogés pour les besoins de l’enquête.
La Direction régionale de la police de la wilaya Nouakchott-Ouest confie les investigations au CSPJ. La fameuse Brigade des recherches du banditisme (BRB) entre en scène. Ses limiers commencent par fouiner dans les proches relations du défunt. Concours de circonstances, un jeune homme, Cheikh ould Moine, domicilié à Cité-plage, se présente soudain au commissariat. Il déclare avoir eu affaire à une bande de malfaiteurs qui a déjà dévalisé, à plusieurs reprises, sa villa située un peu à l’écart. « La nuit passée », déclare-t-il, « j’ai été réveillé par le bruit de la porte d’entrée qu’on était en train de forcer.
Je me suis penché au balcon pour apercevoir quatre voyous, dont un tenait un pistolet en main, pénétrant dans la concession. Je saisis aussitôt mon pistolet mitrailleur, de marque Seminov, et leur intime l’ordre de sortir. Pour toute réponse, on me tire dessus. Heureusement, la balle ricoche sur le mur. Instinctivement, je tire à mon tour. L’un d’eux tombe aussitôt. Ils l’embarquent à bord de leur véhicule et s’enfuient… »
Ould Moine est aussitôt mis aux arrêts pour meurtre et port d’arme non autorisée. Entre-temps, les éléments de la BRB appréhendent trois jeunes hommes. Un récidiviste appelé Brahim et deux autres, Ould Beyrouck et Yacoub. Leur audition permet d’apprendre qu’ils étaient bien les compagnons du défunt. Ils avouent avoir été informés de l’existence d’un coffre-fort contenant de grosses sommes d’argent, chez Ould Moine. Voilà pourquoi avaient-ils décidé de cambrioler sa villa. Mais ils nient détenir la moindre arme à feu. Constatant le décès de leur complice, ils l’avaient abandonné près de son domicile, avant de se débarrasser, à Ten Soueilim, du véhicule maculé du sang de la victime et de se disperser.
Notons que beaucoup de contre-vérités ont été véhiculées par des media trop prompts à réagir, sans vérifier leurs sources. Certains ont parlé de deux meurtres la même nuit. D’autres ont avancé que le cadavre d’Ould Ali Jean avait été découvert à El Vellouja, d’autres encore à TevraghZeina. Avançant que le jeune homme avait été tué par des malfaiteurs qui avaient réussi à fuir, après avoir l’avoir dévalisé. On conclura, sobrement, que la dépouille du jeune Ould Ali Jean a été enterrée, alors que ses complices et Ould Moine attendent d’être déférés au Parquet de la Wilaya-Ouest.
Mosy