Neuf accusés d’homosexualité en prison
Dans les colonnes de notre dernière édition, nous évoquions l’arrestation d’un groupe suspecté d’avoir organisé une cérémonie de mariage entre deux personnes de même sexe. Couverte par divers réseaux sociaux, la réunion s’est tenue dans une salle de fêtes de Nouakchott. Le tollé de condamnations qu’elle a provoqué a amené les autorités à ouvrir une enquête. Une quinzaine de personnes furent mises aux arrêts pour ses besoins et neuf d’entre elles déférées, à sa clôture, au Parquet de la wilaya-Ouest.
La rumeur de mariage dénuée, à l’analyse des faits, de tout fondement, il restait cependant plusieurs délits intolérables à l’islam : maquillage et parures à l’imitation des femmes, facilitation de rencontres entre sexes, notamment. En tous cas, assez, aux yeux du procureur, pour justifier l’incarcération, sans autre forme de procès, des neuf prévenus à la grande maison d’arrêt de Dar Naïm. Des rafles dans les milieux homosexuels sont, dans la foulée, menées par la police. Nombre de membres de cette communauté auraient fui vers des cieux plus cléments.
La salope du Carrefour
La cinquantaine bien tapée et marié, S.A. conduisait son véhicule, vers vingt-deux heures, il y a quelques jours de cela. Arrivant de Toujounine, le voici bloqué à cent mètres du fameux carrefour Tin Soueïlim. Toute parfumée et maquillée, une jeune fille ouvre soudain la portière et s’assoit à côté de lui. Surpris, il n’en accepte pas moins de la déposer un peu après ledit carrefour, ainsi qu’elle le lui demande. Arrivée au dit lieu, la demoiselle pose problème : « Je ne descendrai qu’après avoir reçu le contenu de tes poches. Sinon, je vais crier et prétendre que tu m’as enlevée de force pour me violer. Tu sais bien ce que cela te coûtera… ». S.A. ne veut pas s’engager dans une situation dont il est toujours difficile de se disculper et obtempère. La roublarde empoche le pactole, claque la portière et disparaît dans la circulation.
Le lendemain, un autre homme quitte son domicile au quartier Carrefour pour acheter des médicaments à la fameuse pharmacie Enejah. Arrivé là-bas, il oublie de fermer à clé sa voiture et y retrouve, à son retour, une jeune femme assise sur le siège passager. « Assalam aleykoum », minaude-t-elle, « je n’ai pas trouvé de taxi. Amène-moi, s’il te plaît, juste un peu plus loin, tout droit. – Pas de problèmes » répond galamment l’homme…très bientôt obligé de subir le même traitement que S.A. Plusieurs autres victimes de cette jeune voyou ont déposé des plaintes contre elle les jours suivants. La police est à ses trousses, sans parvenir encore à l’identifier. Elle aurait déjà connu la prison, prétendent certains, avant d’émigrer vers les pays du Golfe d’où elle aurait été expulsée tout dernièrement.
Les baronnes du vieux métier
La première femme à ouvrir un lieu spécial de rencontres intimes à Nouakchott s’appelait « Mama Rasta ». Cette vieille sénégalaise tenait une petite maison jouxtant les jardins maraîchers. Actif depuis les années soixante-dix, l’hôtel de passes reçut quotidiennement des visiteurs et visiteuses jusqu'à la mort de la défunte en 1996. Depuis 2001, c’est carrément un réseau qu’a organisé la fameuse Fatou Mar à partir d’El Mina. Gérant plusieurs lieux de rencontres en plusieurs quartiers, elle a effectué plusieurs séjours en prison, le dernier datant déjà de quelques années. Non moins importante, Mariem « quatre heures » détient, elle aussi, des maisons closes dans la ville et connut, de même, plusieurs fois la prison. Quant à la fameuse Habi, elle détient ses lieux de rencontres à El Mina et Sebkha. Comme ses concurrentes, elle a été incarcérée à maintes reprises.
Mosy
lecalame