Une femme et ses filles braquées
Cela fait des années que l’Est de Nouakchott – surtout Toujounine - n’est plus une villégiature de tout repos pour ses habitants. Des bandes de malfaiteurs y sévissent, en dépit des nombreuses patrouilles de la gendarmerie et de la police. Le taux de la criminalité y est un des plus élevés, notamment dans les quartiers Charé Aziz, N’beyet Achra et Leegueila, les moins sûrs la nuit. Chaque jour emporte son lot de crimes et délits et les violons de ses commissariats sont le plus souvent bondés.
Quartier Bil Wajhar, il y a quelques jours vers vingt heures, un père de famille quitte sa maison pour la mosquée voisine. Le voici à peine éloigné qu’on frappe à la porte. Âgée de seize ans, la fille aînée ouvre l’huis. Trois « djenks » enturbannés font irruption. Pointant des poignards, ils referment aussitôt la porte d’entrée, intimant l’ordre à la femme et ses enfants de ne pas broncher. « Passe-nous vite l’argent, les téléphones et les habits de valeur ; sinon, on te tue et viole tes filles ! » Effrayée, la femme s’exécute aussitôt. Elle leur remet une grosse somme, quelques téléphones et des boubous de bazin. Les truands se retirent sur la pointe des pieds, sans manquer de réitérer leur décision d’accomplir leurs menaces, si quiconque émet le moindre bruit. Informé dès son retour de la prière, le père part illico faire sa déclaration à la police qui envoie des éléments dresser un constat et interroger les victimes. La famille est plus tard informée que leurs agresseurs sont de jeunes charretiers qu’on voit d’habitude se présenter de jour, sous prétexte d’évacuer les ordures ménagères ; en fait dans le but de découvrir l’intérieur des maisons avant de planifier leur pillage. Aux dernières nouvelles, ces bandits n’ont toujours pas été arrêtés.
Le chef de la bande accusée de viol relâché
Il y a deux semaines, une bande forçait un domicile particulier au quartier Carrefour, à une heure tardive de la nuit. Ces truands ligotaient tout d’abord le père de famille, avant de se relayer, un à un, à violer son épouse, sous ses yeux, puis de s’éclipser après avoir enfermé et bâillonné le couple. Celui-ci finit par se libérer et court porter plainte. La police ouvre une enquête qui ne tarde pas à porter fruit. Cinq suspects sont coffrés et confrontés avec les victimes qui en reconnaissent certains. Celui qui semble le chef est un élément de la sécurité routière déjà lourd d’antécédents judiciaires. La police les défère, la semaine suivante, au parquet du tribunal de la wilaya de Nouakchott-Sud. Mais une source digne de foi nous affirme que le chef de la bande aurait été relaxé le jour même, sur intervention d’une personne influente qui essaierait de surcroît et « par tous les moyens », précise la même source, de faire relâcher les quatre autres écroués. Rappelons que plusieurs autres criminels, y compris des tueurs, furent par le passé relâchés sans problèmes, suite à des interventions de personnes haut placées.
Mosy
lecalame.info