Colloque sur l’extrémisme violent s’est ouvert ce mercredi 11 avril 2018, à Nouakchott. Réunis pour deux jours, professeurs d’université, religieux, membres de la société et responsables étatiques sont appelés à trouver réponse à cette interrogation:«quelles solutions pour atténuer la radicalisation des jeunes». Organisé par le Syndicat National des Étudiants de Mauritanie (SNEM), cette rencontre vise à contribuer à la lutte contre ce fléau qui guette les jeunes, le plus souvent livrés à eux mêmes.
«Nous venons ce jour, prouver une fois de plus que le Syndicat National des Étudiants de Mauritanie est bien plus qu’un ensemble de jeunes minus de pancartes et qui protestent. Le SNEM c’est aussi, une force de proposition», a déclaré d’emblée Dia El Hadj Ibrahim, Secrétaire Général du SNEM. Selon Dia Elhadj, la lutte contre la radicalisation «nécessite la mise en commun des acteurs et la mutualisation des efforts. C’est pour cette raison, que nous sommes convaincus que l’étudiant mauritanien a son mot à dire, sa pierre à apporter à l’édifice».
Le SNEM vient ainsi d’entamer deux jours d’échanges et de réflexions sur le rôle que le jeune de façon générale et l’étudiant en particulier devra jouer dans ce combat contre l’extrémisme violent. A travers les ateliers, conférences et panels, «nous serons amenés, ensemble, à étudier le phénomène de long en large pour à la fin contribuer à l’éradication de l’extrémisme violent», précise un des organisateurs.
Présents dans la salle, acteurs de la société civile, religieux, Etat ont tous fait une intervention sur le rôle qu’ils devraient jouer, pour lutter contre la radicalisation. En ce qui concerne la société civile, Aicha Warr USAID note trois missions essentielles: d’abord celle de sensibiliser les jeunes, renforcer leurs capacités dans la recherche de l’emploi et alerter l’État. Mais du côté de Djeinaba Touré, c’est un autre son de cloche. Elle estime que beaucoup d’organisations de la société civile, ne s’intéressent à cette thématique que parce que les bailleurs ont des fonds pour cela. Or, «il faut s’approprier la thématique pour faire un travail avec un réel impact», martèle t-elle.
De son côté, le représentant du ministère de l’enseignement originel dira que la Mauritanie est à l’avant-garde de la lutte contre l’extrémisme violent. Il cite à titre d’exemple: les séances de dé-radicalisation avec les détenus salafistes ou encore les études réalisées sur différents segments de la population. On apprend d’ailleurs que la catégorie la plus touchée dépasse les 35 ans, soit l’âge limite selon l’Union Africaine (définition jeune).
En outre, la question de l’extrémisme violent sous le prisme religieux. On a tendance, a lier extrémisme violent et extrémisme religieux. De nos jours, cela ne fait plus qu’un, à force de l’entendre. Intervenant sur ce point, Tahirou Diabira main dans la main souligne que ceux qui se revendiquent de l’islam et commentent des attentats à tout va, «font une appropriation sauvage des textes de l’islam». Pour Diabira, il ne suffit pas de mémoriser le coran ou quelques versets. Il faut aller au-delà, apprendre le contexte dans lesquels ces versets sont tombés».
Enfin, la responsabilité des médias dans la compréhension de l’extrémisme violent. Pour l’assistance, des tueries se passent toujours les jours, notamment aux États Unies. Mais on utilise ce qualificatif que quand c’est un musulman ou quelqu’un se revendique de l’islam que cela scandalise le monde.
Une fois les interventions et panels finis, les participants ont été invités à rejoindre les 3 ateliers. Le premier a traité au rôle de l’État. Le second correspond au rôle de la société civile et des médias et le troisième celui des femmes dans la prévention.
Ce colloque faut-il le rappeler, est organisé en partenariat avec le Service D’Action Culturelle et de Coopération de l’Ambassade de France en Mauritanie. La France est engagée dans la lutte contre l’extrémisme violent, notamment dans le Sahel avec sa force militaire Barkhane et son soutien au Groupe du G5Sahel.
source lereflet.net