Les Mauritaniens iront donc aux urnes le 29 Juin pour réélire le président Ghazwani. « Pourquoi lui et pas un autre ? », serait-on tenté de se demander. Tout simplement parce que c’est une élection sans enjeu. Il n’existe, à ce jour, aucun candidat capable de lui porter contradiction. Comme à son habitude, l’opposition y va en ordre dispersé, avec plusieurs candidats qui n’obtiendront à coup sûr que la portion congrue. Celui qui a les meilleures chances d’engranger le maximum de voix est incontestablement Biram, arrivé second en 2019. Pourra-t-il rééditer cet exploit ? Son électorat s’est-il érodé avec le départ de certains compagnons et les coups de butoir du pouvoir ? La candidature d’El Id Mohameden M’bareck ne va-t-elle pas lui ravir une partie de son exploit, surtout que le Front qui le présente a réalisé un score plus qu’honorable lors des dernières législatives, malgré son jeune âge ?
Et que dire de l’opposition historique (RFD et UFP) qui ne s’est toujours pas prononcée, même si elle ne pèse plus lourd en termes d’électorat ? Dernière nouveauté : Des jeunes aux dents longues – Ahmed ould Haroun et Noureddine Mouhamedou – ont annoncé leur candidature et comptent beaucoup sur la jeunesse. Au Sénégal, disent-ils, c’est elle qui s’est battue et a fini par gagner. Pourquoi pas chez nous ? Pour une raison toute simple : le conglomérat – généraux, hommes d’affaires, chefs de tribu, notabilités, administration – qui nous dirige n’a pas dit son dernier mot et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Quitte à renouveler tous les cinq ans un cirque dont les résultats sont connus d’avance. L’alternance attendra. L’Arlésienne si désirée n’est pas à l’ordre du jour. Le sera-t-elle d’ailleurs un jour ?
Ahmed ould Cheikh
lecalame