Naha Mint Seyidi, première femme journaliste mauritanienne à travailler avec brio pendant des décennies, tant à la Radio étatique qu’à la Télévision officielle est décédée le samedi 24 juillet courant, a-t-on annoncé à Nouakchott.
Son expérience de l’audio-visuel et son ancienneté au sein des deux plus grandes institutions médiatiques du pays lui ont valu le surnom de la reine de la télévision locale et de la radio nationale.
Mint Seyidi est considérée comme l’ainée des femmes annonceur dans les milieux de l’information.
Cette autodidacte est une des figures marquantes de la presse parlée et télévisée. Elle est restée le symbole de la principale édition du journal arabe sur les ondes et le petit écran en Mauritanie avec sa soeur cadette Khadaja et plus tard Raki SY (pour le Journal en français), selon le site Maurifemme.
A l’origine de l’échec du coup d’Etat de Kader
« L’une des belles voix que les mauritaniens avaient suivi sur le transistor est incontestablement celle de la speakerine Naha Mint Seyidi, qui a joué un rôle considérable dans l’échec de la tentative de putsch de 1984, dirigée par feu Kader et Ould Sidi », indique le portail Cridem en mars 2012, citant le site web exclusivement dédié à la femme « Errim.net ».
« Sous la menace persistante de Kader et d’Ahmed Salem Ould Sidi, la présentatrice a simulé des contacts avec le centre émetteur puis des débuts de préparation pour commencer les programmes, détrompant ainsi quelques instants la vigilance des officiers, jusqu’à l’entrée brusque des gardes qui ont maitrisé la situation », ajoute le confrère.
Naha ne fut non seulement la première femme à intégrer la radio nationale dès l’aube de sa création en 1959, mais aussi la première femme à présenter un journal télévisé en Mauritanie.
Retraitée de la télévision, elle avait continué cependant son travail à la radio.
Elle fut honorée à plusieurs reprises par des présidents et chefs d’États arabes pour ses performances médiatiques, son enthousiasme ainsi que son statut comme l’une des premières femmes arabes à intégrer le circuit médiatique dans la région.
Elle fut honorée en 1967 par le président égyptien défunt Gamal Abdel Nasser, le président tunisien Habib Bourguiba et le président des Émirats arabes unis Khalifa ben Zayed Al Nahyane. En 1977 et au cours des cérémonies célébrant l’indépendance, le premier président mauritanien Moktar Ould Daddah l’honora de la médaille de l’indépendance.
En 2002, le gouvernement l’a honoré une nouvelle fois pour l’ensemble de sa carrière. Naha Mint Seyyidi a représenté la Mauritanie dans plusieurs forums arabes et internationaux.
L’Union des femmes journalistes mauritaniennes avait organisé en mars dernier à Nouakchott une cérémonie de remise des prix de la première édition du « Prix Naha Mint Seydi des médias et des questions féminines » en présence d’un grand nombre d’acteurs des médias mauritaniens et de syndicats de la presse.
A citer aussi à propos des femmes qui se sont illustrées dans le milieu médiatique, Marième DIALLO WANE, pour le journal en langue Pulaar au tout début de la radio nationale, puis viennent Salka MINT SNEID, Yenserha, Amina MINT HMEID et toutes les autres qui ont marqué les médias mauritaniens, à leurs débuts.
senalioune