Le nombre de morts du coronavirus est reparti à la hausse aux Etats-Unis et l'Amérique latine a dépassé le seuil des 15.000 décès, alors qu'en Chine les lycées rouvrent mercredi dans la province du Hubei qui a été le berceau de la pandémie.
La maladie de Covid-19 a fait au moins 256.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, contraignant plus de la moitié de l'humanité à rester chez elle.
L'Amérique latine et les Caraïbes, où l'épidémie devrait être au plus haut dans les prochains jours selon les experts, ont enregistré plus de 282.000 cas de Covid-19, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles à 02H30 GMT mercredi.
Après le Brésil (7.921 décès et 114.715 contaminations), les pays les plus touchés sont le Mexique (2.271 et 24.905) puis l'Equateur (1.569 et 31.881).
En Europe, le déconfinement est encore sur toutes les lèvres mercredi, notamment en Russie et en Allemagne.
Avec toute une panoplie de variantes et mesures spécifiques d'un pays à l'autre (couvre-feu, état d'urgence, etc). Il en va de même désormais avec la levée progressive de ces dispositions, avec prudence et maintien des gestes-barrière, à mesure que l'épidémie semble se résorber.
La chancelière allemande, Angela Merkel, doit discuter en vidéo-conférence avec les présidents des seize gouvernements régionaux des nouvelles étapes du déconfinement.
Ils vont notamment examiner l'opportunité de donner leur feu vert à la reprise de la Bundesliga à huis clos, possiblement à partir du 15 mai.
"Il y a un grand désir, compréhensible, de se déconfiner davantage", a reconnu la chancelière, selon plusieurs sources, mardi soir lors d'une réunion des dirigeants du parti conservateur CDU.
"Mais nous devons veiller à ne pas provoquer de deuxième vague d'infection", a-t-elle ajouté, plaidant pour une "approche régionale" de la pandémie.
La levée des restrictions a déjà bien commencé en Allemagne, avec la réouverture ces derniers jours de magasins, musées, lieux de culte ou aires de jeu.
- Par étapes -
Un point d'étape sur le processus de sortie de crise est également au menu du gouvernement belge.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a prévu de s'adresser aux députés qui doivent se prononcer sur la prolongation de l'état d'urgence dans l'un des pays les plus touchés au monde par le Covid-19.
L'Espagne déplore 25.613 morts, en quatrième position derrière les Etats-Unis (71.022), le Royaume-Uni (29.427) et l'Italie (29.315 morts). Face à l'amélioration de la situation sur le territoire, Madrid a commencé ces derniers jours à relâcher les mesures particulièrement strictes imposées à la population.
Plus surprenant: le président russe, Vladimir Poutine, réunit son gouvernement mercredi sur le déconfinement du pays malgré la propagation fulgurante du virus. Le 28 avril, il jugeait encore que son pays n'avait pas encore atteint le pic de l'épidémie.
Selon les statistiques officielles divulguées mardi, 10.102 nouveaux cas ont été enregistrés lors des 24 dernières heures, à peine moins que les deux jours précédents. La Russie compte désormais 155.370 cas.
Mais le bilan officiel des décès attribués au Covid-19 est de 1.451 morts, soit un taux de mortalité très faible par rapport à ce qui a été enregistré en Italie, en Espagne ou aux Etats-Unis.
Pour les autorités russes, c'est le résultat de la fermeture rapide des frontières, du grand nombre de tests effectués et d'un suivi des infections. Mais des voix mettent en doute ces statistiques, soupçonnant notamment que de nombreux décès ne soient pas comptabilisés car attribués à d'autres pathologies.
Le pays se prépare officiellement, à partir du 12 mai, à la levée progressive des mesures de confinement en vigueur depuis fin mars.
- Royaume-Uni: premier d'Europe -
Au Royaume-Uni, devenu mardi le premier pays d'Europe à dépasser les 30.000 morts et le deuxième le plus touché dans le monde, les autorités assurent cependant que le pic de la pandémie est passé.
Elles s'apprêtent à annoncer dans les prochains jours de premières mesures permettant de redémarrer certains pans de l'économie et de s'adapter à une crise partie pour durer. Tout en prenant garde à éviter un rebond.
Outre-Atlantique, le président Donald Trump est lui aussi pressé de voir l'économie repartir, même au prix d'un bilan encore plus lourd.
Après avoir ralenti ces trois derniers jours, le rythme de décès quotidiens est reparti à la hausse avec 2.333 décès supplémentaires en 24 heures. Selon plusieurs modèles épidémiologiques, la barre des 100.000 morts pourrait être atteinte d'ici début juin.
Pendant ce temps-là, l'épicentre originel de l'épidémie continue de renouer progressivement avec la vie d'avant.
Les lycées du Hubei, province chinoise où se trouve la ville de Wuhan où est apparu le coronavirus en décembre, ont rouvert leurs portes mercredi pour accueillir les élèves de terminale dans un premier temps. La date de reprise des cours pour les autres classes de lycée, de collège ou d’école primaire, n’a pas été annoncée.
Masque sur le visage, les élèves sont passés devant des caméras infrarouge qui détectent une possible fièvre tout respectant une distance d'un mètre entre eux.
Les écoles et les universités du pays ont été fermées fin janvier, pour cause de Nouvel an chinois puis de coronavirus. La plupart des provinces de Chine ont déjà rouvert en partie les établissements scolaires, notamment pour les élèves de terminale, à l'exception notable de la capitale Pékin.
La quasi-totalité du Hubei a été bouclée fin janvier par un cordon sanitaire destiné à empêcher la propagation du nouveau coronavirus. Son chef-lieu, Wuhan, a mis fin au bouclage le 8 avril.
Selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 19H00 GMT, la Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao) a officiellement dénombré 82.881 cas (1 nouveaux entre lundi et mardi), dont 4.633 décès (0 nouveau), et 77.853 guérisons.
AFP