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Blasphème : la Mauritanie devient plus radicale que l’Arabie Saoudite et le Pakistan…

Vendredi 17 Novembre 2017 - 19:19

Blasphème : la Mauritanie devient plus radicale que l’Arabie Saoudite et le Pakistan…
A chaud, au coeur d’une terrifiante tempête politico-religieuse déclenchée par l’affaire Mkheitir au lendemain d’une peine allégée en attendant la dernière décision de la cour suprême, le pouvoir mauritanien a décidé de calmer la furie des milieux radicaux dont certains accusent désormais le chef de l’état d’être digne du sort Mkheitir.
 
Pour ce faire, rien de tel que d’être plus radical que les radicaux en changeant la loi de la république islamique de Mauritanie en matière de repentir en cas de blasphème.  Loi écrite avec l’aval des oulémas mauritaniens à une époque où ils ne prenaient pas leurs ordres à l’étranger ni ne défrayaient la chronique pour des affaires de moeurs en recevant pour certains des coups de poings au sortir d’une mosquée de la part d’un proche ou en déstabilisant le marché de l’immobilier par leurs affaires intempestives.
 
Ainsi le ministre de la justice, le sympathique Brahim Ould Daddah, qui hier riait du sort à réserver au serment fait au nom de Dieu par Aziz à propos du 3ème mandant, le voilà en inquisiteur voulant être plus radical que les radicaux en matière de repentir. Plus radical que jamais et tout autant de bonne foi, le voilà qui annonce que la loi va être changée afin qu’à l’avenir le verdict allégé par la cour d’appel dans un énième rebondissement de l’affaire Mkheitir ne soit plus possible…
 
Alors que le repentir est indissociable de la justice islamique au point qu’une sourate entière ( 9 )  porte son nom, alors que bien des érudits estiment que le châtiment pour blasphème n'est que du ressort de Dieu car rien dans le coran ne permet explicitement de sanctionner le blasphémateur ici-bas, voilà que la justice de la république islamique de Mauritanie décide tout simplement de se passer de repentir pour condamner à mort en matière de blasphème.
 
Pour la nouvelle version de l’article 306 : « Chaque musulman, homme ou femme, qui se moque ou outrage Allah ou Son Messager (Mahomet) - Paix et Salut sur Lui - ses anges, ses livres ou l’un de ses Prophètes est passible de la peine de mort, sans être appelé à se repentir. Il encourt la peine capitale même en cas de repentir » 
 
 
Et ce, même si les versets 33 et 34 de la sourate 5 disent clairement que ceux qui font la guerre contre Allah et son messager doivent être tués sauf ceux qui se sont repentis avant d’être pris…

«  33. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas; et dans l'au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, 
34. excepté ceux qui se sont repentis avant de tomber en votre pouvoir: sachez qu'alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » 
 
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De plus, si on regarde
ce qui passe dans le monde musulman, on trouve pareille radicalité en Iran mais pas même en Arabie Saoudite où la justice est nuancée : la peine de mort existe pour blasphème mais il est prévu des sanctions moindres. Le cas de Raif Badawi en témoigne. Blogueur qui s’est moqué de l’islam sans ménagement. Le voilà qui échappe à la peine de mort et écope d’une peine de prison et d’un millier de coups de fouet. Avec la nouvelle loi mauritanienne, il serait tué.
 
Au Pakistan, en cas de blasphème, c’est la mort, la prison à vie ou l’amende. Là encore cela dépend en fonction des faits : «   Le chapitre XV du code pénal43 traite des infractions relatives à la religion, les peines prévues s'étendent de la simple amende à la peine capitale. L'article 295-B punit la souillure du Coran par une peine d'emprisonnement perpétuelle. L’article 295-C est le plus sévère :
 
sur l’emploi de remarque désobligeante, etc. vis-à-vis du prophète Mahomet : Quiconque par ses paroles ou ses écrits de façon formelle ou rapportée, par des insinuations directes ou indirectes, défie le nom sacré du prophète Mahomet sera puni par la mort ou condamné à la prison à vie. Il pourra également être condamné à payer une amende. »

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Aucune peine de mort pour blasphème en Egypte, en Jordanie sans parler du Maroc où l’insulte contre Dieu et ses prophètes coûte 1 à 5 ans de prison plus une amende.

http://www.alwihdainfo.com/salma/Maroc-la-sanction-du-blaspheme-alourdie_a23.html

 
 
Quant aux arguments sur lesquels se fondent certains pour justifier la peine de mort dans les cas avérés de blasphème, il paraît qu'il s'agit de hadiths prononcés en période guerre pour les raisons qu'on peut comprendre. Comment imaginer qu'une justice islamique éclairée puisse ne donner aucun crédit au repentir alors que c'est en gagnant les coeurs que le prophète psl, par son exemple,  a permis de donner à l'islam des lumières les moyens de son expansion malgré tout ce qu'il a subi. Ainsi plus d'un milliard 900 millions de musulmans dans le monde vivent tranquillement leur foi dans tous les pays du monde malgré tout ce qui est fait et dit en leur nom par un petit nombre qui sème le désordre et la terreur.

Hélas, l’islam ancestral de Mauritanie semble faire place à un islam arrivage avec la bénédiction du pouvoir pompier pyromane tantôt par cynisme tantôt par peur des foules fraîchement radicalisées...

VLANE

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