La présidente de l’ONG espagnole « ESAD AFRICA », Christiania Bernadette Noumou a reconnu que les projets qui devaient être réalisés en Mauritanien en 2010 avec le concours d’une fondation espagnole sur financement du conseil de solidarité et de citoyenneté du gouvernement de Valence (Espagne) n’ont pas été réalisés.
La présidente de l’ONG espagnole révèle par ailleurs que le même phénomène s’était déroulé au Cameroun malgré la mobilisation des financements destinés à la réalisation de certains projets dans ce pays, ce qui avait été « un véritable échec ».
Ces révélations avaient été faites par la présidente de l’ONG espagnole devant un tribunal espagnol en tant que témoin dans le cadre d’un dossier devant la justice incriminant certains responsables gouvernementaux accusés de dilapidation de fonds destinés à la coopération internationale.
Un dossier dans lequel avait déjà été condamné l’homme politique Rafael Blasco Castani et d’autres responsables accusés d’avoir détourné 6 millions d’euros, alors qu’il était conseiller pour la solidarité et la citoyenneté dans le gouvernement de Valence de 2008 à 2011.
Ce montant était destiné à aider certains pays pauvres dont la Mauritanie.
Blasco, ancien porte-parole du parti populaire au parlement de la région de Valence de 2009 à 2012, avait également occupé depuis 1985 de hautes fonctions dans le gouvernement régional dont celui de ministre de la santé (2006-2007) et conseiller chargé de la solidarité et de la citoyenneté de 2007 à 2011.
Ce scandale connu en Espagne sous le nom de « scandale de la coopération » avait mis fin à la carrière politique de différentes personnalités dont Blasco et était apparue en 2010 quand les médias s‘en étaient mêlés.
Un député avait introduit une requête auprès de l’assemblée nationale qui avait conduit en 2012 à l’arrestation de 14 personnes dans le cadre de ce dossier, un nombre qui atteindra 27 plus tard.
En 2015 Blasco, 75 ans sera condamné à 6 ans de prison ferme après avoir été reconnu « le cerveau du scandale », puis libéré en 2019.
Il demeurait cependant poursuivi dans d’autres affaires de corruptions d’où la réouverture de ce dossier de nouveau devant la justice ces jours-ci.
Le tribunal a entamé l’audition des témoins dont la présidente de l’organisation du développement de l’Andalousie (ASAD), créée en 2005, une organisation non lucrative qui œuvre pour le changement des structures de base qui entravent l’autogestion et le développement des peuples.
Selon un journal espagnol Christiania, qui avait créé un petite ONG, a été approchée par Blasco qui lui a proposé d’agrandir son ONG afin de participer à des projets d’importance dans les pays pauvres dans le cadre de la coopération internationale.
La présidente de l’ONG a déclaré que son ONG avait été engagée par Blasco dans la réalisation de certains projets d’appui à des petits agriculteurs, la construction de maisons pour orphelins et des dispensaires qui ont été attribués à des sociétés qui n’avaient pas les compétences pour réaliser les travaux sur le terrain.
En Mauritanie a-t-elle dit la société a importé des engins mais les travaux n’ont pas été achevés, les sessions de formations programmées pour les bénéficiaires non organisées.
Elle a ajouté par ailleurs que des aménagements agricoles qui étaient prévus pour des populations locales notamment les femmes sont demeurés lettre morte.
A propos de fonds, christiania a dit qu’elle avait signé un document pour l’achat d’un seul tracteur et que les accusés avaient utilisé sa signature pour transférer les fonds à deux sociétés étrangères dont une américaine.
Elle a assuré que l’utilisation faite des moyens financiers n’avait aucun rapport avec les projets prévus.
La présidente de l’ONG a ajouté que quand elle s’était aperçue que la situation n’était pas normale, elle s’est rendue dans le bureau de Blasco qui l’a renvoyé en prenant la défense de la société intermédiaire, qui « travaille correctement » selon lui, accusant son ONG de « laxisme ».
saharamedias