L'opposition vénézuélienne restait plus mobilisée que jamais mardi pour exiger le départ du président socialiste Nicolas Maduro, malgré les morts qui s'accumulent lors des manifestations secouant le pays depuis un mois.
Malgré les 26 personnes qui ont trouvé la mort au cours de ces rassemblements, selon le parquet, l'opposition appelle à un nouveau défilé mercredi en faveur d'élections générales anticipées, l'objectif central de ces mobilisations.
Mot d'ordre pour cette marche à haut risque: gagner le centre de Caracas pour protester face aux locaux du Défenseur du peuple, l'autorité veillant au respect des droits de l'Homme.
Jusqu'à présent les milliers d'opposants défilant contre le président ont toujours été empêchés d'atteindre le coeur de la capitale par les forces de l'ordre, qui les ont repoussés avec des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en caoutchouc.
"Je ne peux tolérer la violence, je regrette la mort de 26 personnes, qu'elles soient pro-gouvernement ou de l'opposition. La mort d'une personne est toujours regrettable", a déclaré à la presse Luisa Ortega, la procureur générale de la Nation, précisant que les victimes sont "quatre adolescents et 22 adultes".
Le parquet a également dénombré 437 blessés et 1.289 personnes arrêtées pour divers troubles et pillages survenus dans cette "ambiance de crispation politique", a souligné Mme Ortega.
Pour sa part, Nicolas Maduro a parlé de "29 morts", mardi soir au cours d'un discours, sans donner plus de précisions. Le parquet n'avait pour l'heure pas modifié son bilan.
Extrémistes de l'opposition
"Nous avançons. Nous ne nous rendons pas. Si nous arrivons à maintenir la pression, nous allons obtenir le changement", a déclaré Freddy Guevara, vice-président du Parlement, l'unique institution contrôlée par l'opposition, depuis fin 2015.
Mardi, le Parlement a débattu de la possible révocation des juges du Tribunal suprême, l'institution qui a déclenché cette vague de protestations le 1er avril en confisquant brièvement les pouvoirs des députés, avant de les rétrocéder 48 heures plus tard devant le tollé diplomatique.
La procureure Ortega elle-même avait critiqué cette décision comme une "rupture de l'ordre constitutionnel", s'affichant ainsi comme la seule voix discordante au sein du clan chaviste (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013).
Lundi, trois hommes ont été tués et sept personnes blessées lors d'une journée de mobilisation au cours de laquelle des milliers d'opposants ont bloqué les routes du pays.
"Combien de morts faut-il encore aux extrémistes de l'opposition pour abandonner la violence comme moyen de faire la politique ?", s'est indigné le général Vladimir Padrino Lopez, ministre de la Défense et chef de l'armée, allié crucial du président Maduro.
Conflit fratricide
Dans ce pays pétrolier dont l'économie s'est effondrée avec la chute des cours du brut, la majorité des aliments et médicaments sont introuvables. Lassés, sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de Nicolas Maduro, selon un sondage Venebarometro.
Mardi sur Twitter, le célèbre chef d'orchestre vénézuélien Gustavo Dudamel a appelé les responsables politiques de son pays à "laisser de côté les ego et les idéologies pour écouter et penser aux gens" et dénoncé un "conflit fratricide".
L'un des hauts dirigeants du chavisme, Diosdado Cabello, a pourtant assuré lundi que "Nicolas ne va pas partir" avant la fin de son mandat, en décembre 2018.
Pour les analystes du cabinet Eurasia, le camp anti-Maduro est pourtant en position de force: "L'opposition est plus unie dans les rues et semble avoir retrouvé de l'énergie", écrivent-ils dans une note.
Or, dans le clan présidentiel "l'unité est plus fragile que par le passé, et la pression de plus en plus forte de la rue et de la communauté internationale a le potentiel pour élargir, voire faire éclater entièrement les fissures existantes", ajoutent-ils.
M. Maduro a invité l'opposition à reprendre le dialogue gelé depuis décembre, appelant le pape François à "accompagner" ces discussions. L'an dernier, une médiation sous l'égide du Saint-Siège avait échoué.
Onze pays latino-américains ainsi que les Etats-Unis plaident pour des élections.
Une précédente vague de manifestations en 2014 avait fait officiellement 43 morts.
source (©AFP / 26 avril 2017 02h01)
Malgré les 26 personnes qui ont trouvé la mort au cours de ces rassemblements, selon le parquet, l'opposition appelle à un nouveau défilé mercredi en faveur d'élections générales anticipées, l'objectif central de ces mobilisations.
Mot d'ordre pour cette marche à haut risque: gagner le centre de Caracas pour protester face aux locaux du Défenseur du peuple, l'autorité veillant au respect des droits de l'Homme.
Jusqu'à présent les milliers d'opposants défilant contre le président ont toujours été empêchés d'atteindre le coeur de la capitale par les forces de l'ordre, qui les ont repoussés avec des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en caoutchouc.
"Je ne peux tolérer la violence, je regrette la mort de 26 personnes, qu'elles soient pro-gouvernement ou de l'opposition. La mort d'une personne est toujours regrettable", a déclaré à la presse Luisa Ortega, la procureur générale de la Nation, précisant que les victimes sont "quatre adolescents et 22 adultes".
Le parquet a également dénombré 437 blessés et 1.289 personnes arrêtées pour divers troubles et pillages survenus dans cette "ambiance de crispation politique", a souligné Mme Ortega.
Pour sa part, Nicolas Maduro a parlé de "29 morts", mardi soir au cours d'un discours, sans donner plus de précisions. Le parquet n'avait pour l'heure pas modifié son bilan.
Extrémistes de l'opposition
"Nous avançons. Nous ne nous rendons pas. Si nous arrivons à maintenir la pression, nous allons obtenir le changement", a déclaré Freddy Guevara, vice-président du Parlement, l'unique institution contrôlée par l'opposition, depuis fin 2015.
Mardi, le Parlement a débattu de la possible révocation des juges du Tribunal suprême, l'institution qui a déclenché cette vague de protestations le 1er avril en confisquant brièvement les pouvoirs des députés, avant de les rétrocéder 48 heures plus tard devant le tollé diplomatique.
La procureure Ortega elle-même avait critiqué cette décision comme une "rupture de l'ordre constitutionnel", s'affichant ainsi comme la seule voix discordante au sein du clan chaviste (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013).
Lundi, trois hommes ont été tués et sept personnes blessées lors d'une journée de mobilisation au cours de laquelle des milliers d'opposants ont bloqué les routes du pays.
"Combien de morts faut-il encore aux extrémistes de l'opposition pour abandonner la violence comme moyen de faire la politique ?", s'est indigné le général Vladimir Padrino Lopez, ministre de la Défense et chef de l'armée, allié crucial du président Maduro.
Conflit fratricide
Dans ce pays pétrolier dont l'économie s'est effondrée avec la chute des cours du brut, la majorité des aliments et médicaments sont introuvables. Lassés, sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de Nicolas Maduro, selon un sondage Venebarometro.
Mardi sur Twitter, le célèbre chef d'orchestre vénézuélien Gustavo Dudamel a appelé les responsables politiques de son pays à "laisser de côté les ego et les idéologies pour écouter et penser aux gens" et dénoncé un "conflit fratricide".
L'un des hauts dirigeants du chavisme, Diosdado Cabello, a pourtant assuré lundi que "Nicolas ne va pas partir" avant la fin de son mandat, en décembre 2018.
Pour les analystes du cabinet Eurasia, le camp anti-Maduro est pourtant en position de force: "L'opposition est plus unie dans les rues et semble avoir retrouvé de l'énergie", écrivent-ils dans une note.
Or, dans le clan présidentiel "l'unité est plus fragile que par le passé, et la pression de plus en plus forte de la rue et de la communauté internationale a le potentiel pour élargir, voire faire éclater entièrement les fissures existantes", ajoutent-ils.
M. Maduro a invité l'opposition à reprendre le dialogue gelé depuis décembre, appelant le pape François à "accompagner" ces discussions. L'an dernier, une médiation sous l'égide du Saint-Siège avait échoué.
Onze pays latino-américains ainsi que les Etats-Unis plaident pour des élections.
Une précédente vague de manifestations en 2014 avait fait officiellement 43 morts.
source (©AFP / 26 avril 2017 02h01)