Eh bien, Birame Dah Abeid lâche le morceau, c’est l’IRA qui est à l’origine de ces fameux chiffres de 20% introuvables dans le rapport officiel de Gulnara Shahinian.
«Le Programme des Nations unies pour le Développement et l’Union Européenne (UE) ont proposé une enveloppe financière pour une enquête indépendante sur l’esclavage en Mauritanie, mais le gouvernement s’est rétracté. Il a peur que cette enquête indépendante révèle au monde l’ampleur du phénomène qui sévit à la fois dans les villes et au niveau du monde rural».
Dans la lancée, le leader de l’IRA ajoute «mais notre organisation, bien qu’elle ne soit pas reconnue officiellement et qu'elle soit même pourchassée, a tenté un recensement sous forme de recoupements.
Celui-ci nous a permis de découvrir que 20% de la population sont des esclaves domestiques qui travaillent, sans repos, sans salaires, sans soins, subissent des viols, sont susceptibles d’être loués, gagés et vendus».
Il faut donc croire Birame sur parole. Hélas, depuis longtemps sa parole ne vaut pas celle de l’imam Malick. Lui qui déclare partout à l’étranger que l’apartheid est en vigueur en Mauritanie jusqu’à accuser les pays voisins de l’Afrique noire de lâcheté face au sort des noirs de Mauritanie :
« Il est étonnant que tant de pays africains, se soient engagés dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, sans lever le petit doigt, aujourd’hui, devant la mainmise, sur le pouvoir, d’une minorité raciale en Mauritanie. »
Pourtant, il suffit de mettre les pieds en Mauritanie pour savoir que c’est un mensonge éhonté.
Côté chiffres, en 2016 enfin les américains proposent des chiffres officiels mais c’est seulement à propos des enfants réduits à l’esclavage domestique comme à Kaédi :
« Bien que des ONG aient consigné plus de 7 100 affaires d’enfants travaillant comme domestiques avec des signes de travail forcé et que la police ait identifié plus de 649 victimes de l’esclavage d’enfants et de la mendicité forcée en 2016, les pouvoirs publics n’ont enquêté sur aucune de ces affaires ou soustrait de victimes des situations d’exploitation dans lesquelles elles se trouvaient. »
On trouve enfin sur le site de l’Abolition Institute pour compléter les faux chiffres de CNN et du département d’état américain, un copié-collé au rayon littérature, sans donner le lien vers la source comme s’ils avaient lu l’ouvrage, des extraits concernant la Mauritanie issus d’un livre de Kevin Bales en 2004 dont les paroles doivent être prises pour argent comptant puisque c’est lui qui les prononce. A part ça n’espérez pas de sources à propos des proportions. Sur l’Abolition Institute c’est présenté ainsi : « Kevin Bales est l’un des principaux experts au monde sur l’esclavage actuel. Ci-dessus sont des extraits qui donnent le frisson, de son livre avant-gardiste « Disposable people » en Mauritanie »