La Coordination Maghrébine des Droits Humains (CMODH) a organisé à Rabat (Maroc) le 21 et 22 octobre 2017 son cinquième sommet auquel ont participé les représentants d’organisations de droits humains venus de la Mauritanie, de l’Algérie, de la Tunisie, de la France et du Maroc. Au cours du premier jours de leurs travaux, les responsables de la CMODH ont suivi des communications de quelques experts relatifs au droit au développement suivis de vifs débats qui leur ont permis de faire l’état des lieux des droits de l’homme dans tous les pays du Maghreb à l’exception de la Lybie dont les délégués n’ont pas pu obtenir le visa pour rentrer au Maroc.
Au cours du second jour, les militants des droits humains maghrébins ont procédé à la présentation, à la discussion et à la validation du rapport moral et du rapport financier de leur organisation. Un audit financier commandité par la CMODH auprès d’un bureau d’experts a permis de dissiper les soupçons et les accusations dont cette structure a fait l’objet puisque les conclusions des études ont permis de voir que la gestion a scrupuleusement respecté les règles de la transparence et de commodité financière requises par les standards internationaux.
Puis encore les participants aux travaux de la cinquième session ont procédé à la validation des amendements des statuts de leur organisation et au renouvellement de ses instances à travers l’élection de son coordinateur et des membres de son secrétariat et l’adoption du plan d’action 2018. La Coordination Maghrébine des Droits Humains a été créée le 30 mars 2006 à Rabat sur la base d’une idée qui a germé en juin 2005 à Barcelone lors de la tenue du Forum Social Maghrébin. Elle compte aujourd’hui 28 membres dont 20 à part entière et 8 ayant un statut d’observateur.
Les organisations mauritaniennes des droits humains SOS- Esclaves, Association Mauritanienne des Doits de l’homme (AMDH) et la Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH) sont des membres à part entière de la CMODH. Alors que le Forum des Organisations Nationales de la Société Civile (FONADH) et l’Association des Femmes Chefs de Ménage (AFCF) sont membres observateurs. Des délégués de toutes ces organisations à l’exception de ceux du FONADH et de la LMDH ont assisté au cinquième conseil de la Coordination Maghrébine des Droits Humains. L’objectif global de la CMODH est d’appuyer la défense des Droits Humains, tant en termes de protection qu’en termes de promotion, dans les pays maghrébins au profit de l’ensemble des citoyens du Grand Maghreb. Pour cela, la CMODH vise en particulier à :
1.Renforcer la solidarité et la coopération entre ses membres dans leur lutte pour la protection et la promotion des droits humains dans leur dimension globale et universelle.
2.Participer à la diffusion des valeurs de démocratie, de tolérance, d’égalité et de la culture des droits humains et renforcer le rapprochement et la solidarité entre les peuples de la région.
3.Contribuer à l’égalité Homme/Femme pour l’ensemble des droits
4.Mettre en œuvre la solidarité et la coopération pour la protection des défenseurs des droits humains conformément à la déclaration internationale sur la protection des défenseurs des droits humains.
5.Nouer des relations solides avec les diverses associations maghrébines dans la société civile.
6.Contribuer à la défense des migrants dans les pays maghrébins et dans les pays de migration des Maghrébins.
A la fin des travaux du cinquième conseil, les participants ont élaboré un communiqué final dans lequel ils condamnent toutes les violations des droits humains et toutes les restrictions des libertés fondamentales commises à travers les cinq pays du Maghreb, notamment entre autres la mise sous contrôle judiciaire en Mauritanie de quatre journalistes et de deux syndicalistes. Il faut rappeler que depuis sa création, la CMODH n’a pu organiser ses rencontres qu’au Maroc qui abritent ses structures : Le Conseil de la CMODH, le Bureau de la CMODH, le Secrétariat du Bureau et la Coordination de l’organisation. Lorsqu’en 2015, la CMODH a programmé de faire sa quatrième session à Nouakchott (Mauritanie) certains de ses membres (les Marocains et les Maghrébins de nationalité française ou européenne) n’ont pas pu obtenir de visas. Ce qui a obligé la CMODH de changer de cap et de retourner tenir sa session au Maroc.
source lecalame.info