Un premier bilan du projet Farim
Mené depuis 2015 en Mauritanie, ce projet avait pour objectif de lutter contre la précarité énergétique, de réduire l’utilisation domestique du charbon de bois et d’améliorer l’accès à une énergie de cuisson propre. Le Gret, à travers son fonds de dotation et en partenariat avec Engie, a ainsi permis la mise en place d’une filière locale de foyers de cuisson améliorés, commercialisés sous le nom de fourneaux Fayda.
La première phase du projet (2015-2016) visait la conception d’un fourneau adapté au contexte mauritanien, tandis que la seconde (2017-2019) avait pour finalité de développer une filière locale et pérenne de production et de diffusion de fourneaux améliorés. Cette seconde phase a ainsi permis la création d’un atelier de production et d’un réseau de distribution à Nouakchott et Rosso, en collaboration avec des associations, des coopératives, des mutuelles et des acteurs du secteur privé. Grâce à cette initiative, près de 2 000 fourneaux ont été produits et diffusés. Dix jeunes artisans-soudeurs sont sortis diplômés des centres de formation du CFPP et de Caritas, et de nouveaux emplois ont également pu être créés pour cinq artisans-soudeurs et 17 distributrices de fourneaux. Ces avancées ont en outre œuvré à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de cuisson des ménages par la réduction des dépenses énergétiques et la diminution des maladies respiratoires dues à la pollution de l’air intérieur.
Par ailleurs, un travail collaboratif avec tous les acteurs de la chaîne de valeur (utilisatrices, distributrices, artisans, etc.) a impulsé le développement de nouveaux produits tels qu’une grille de cuisson, un modèle de fourneau adapté à la préparation du thé, un autre dédié à la restauration ou encore aux cérémonies.
Agir à différentes échelles
L’atelier de clôture du projet Farim a eu lieu en décembre 2019 sous la présidence de Boubacar Ethmane, directeur du Département de la protection de la nature du ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), de représentants de divers ministères concernés, de la région de Nouakchott, de maires et adjoints au maire de plusieurs communes de Nouakchott et de Rosso, et des partenaires techniques et de distribution des fourneaux Fayda.
L’atelier s’est ouvert sur un bilan des résultats obtenus, et a été suivi d’échanges autour des perspectives, des difficultés rencontrées et des solutions possibles. Les discussions entre les différents acteurs se sont orientées vers la centralité et l’urgence de prendre en main la problématique des énergies de cuisson à toutes les échelles. Au niveau national, une stratégie claire centrée sur les énergies de cuisson doit être intégrée dans les politiques et prise en compte lors de la budgétisation annuelle des agences étatiques de lutte contre la pauvreté. Au niveau communal, les mairies doivent s’engager à prendre en compte cette problématique dans les plans de développement communaux (PDC) et travailler avec tous les partenaires pour faciliter l’accès du produit aux personnes les plus dépendantes au charbon.
Les autorités présentes se sont par ailleurs engagées à réfléchir à des solutions adaptées pour répondre aux besoins des ménages, en collaboration avec le Gret.
Ce dernier poursuivra ses efforts pour renforcer et pérenniser cette filière, mais cette fois dans le cadre du volet énergie du projet Sécurité Alimentaire Formation Insertion Résilience et Emploi (Safire), lancé en mars 2019. Il prévoit notamment d’appuyer les entrepreneurs dans la mise en place d’autres ateliers de production à travers le pays, de renforcer les parcours de formation adaptés à ces nouveaux métiers, et de favoriser l’insertion professionnelle des personnes formées.
gret.org