Le procès de plus de 200 instigateurs présumés du putsch manqué du 15 juillet dernier s'est ouvert lundi sous haute sécurité dans une prison près d'Ankara, aux abords de laquelle des dizaines de manifestants ont réclamé la peine de mort pour les accusés.
Parmi les 221 personnes jugées au cours de ce procès, 26 sont des généraux et 12 des civils. Deux cents personnes sont actuellement en détention provisoire, 9 comparaissent libres et 12 sont en fuite, a précisé l'agence progouvernementale Anadolu.
Ces personnes sont notamment jugées pour "violation de la constitution", "assassinat de 250 personnes" et "appartenance et direction d'une organisation terroriste" et risquent de multiples condamnations à vie.
Le procès se tient dans la prison de Sincan, près d'Ankara, où une immense salle d'audience a été construite spécialement pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué.
Dans la salle, les accusés étaient encadrés par de nombreux gendarmes et militaires, et ont, au cours de la matinée, décliné leur identité à tour de rôle.
Seuls 5 des 9 accusés comparaissant libres étaient présents dans la matinée et l'audience a été suspendue jusqu'à l'arrivée des quatre autres prévue en début d'après-midi. Le tribunal lira alors l'acte d'accusation.
L'ancien chef de l'armée de l'air Akin Öztürk, l'un des accusés les plus en vue du procès, doit également s'exprimer dans l'après-midi.
Parmi les autres accusés de premier plan figurent l'ancien général Mehmet Disli, frère d'un député de l'AKP, le parti au pouvoir, ainsi que le colonel Ali Yazici, ancien aide-de-camp militaire du président Recep Tayyip Erdogan.
Traîtres
Le lent énoncé des identités a été interrompu à plusieurs reprises par les cris et les interpellations du public. Quelques dizaines de personnes étaient présentes, certaines femmes brandissant des portraits de leurs proches tués la nuit du 15 juillet.
L'une d'elles, frêle, dont le fils a été tué lors du coup d'Etat a notamment dû être évacuée à deux reprises, ne cessant d'invectiver les accusés en pleurant: "Traîtres!", répétait-elle d'une voix stridente, jusqu'à s'évanouir brièvement et être prise en charge par des urgentistes.
A leur arrivée au tribunal déjà, les accusés ont été hués par des dizaines de manifestants qui scandaient des slogans réclamant la peine de mort. Certains ont lancé en leur direction des cordes nouées.
La peine capitale a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature turque à l'entrée dans l'Union européenne. Mais depuis le putsch manqué, M. Erdogan a assuré à plusieurs reprises qu'il était disposé à la rétablir, évoquant même un potentiel référendum sur le sujet.
"Nous leur voulons la peine de mort, et pas qu'ils soient logés, nourris, blanchis ici", déclare Cengiz Öztürk, un manifestant qui affirme avoir affronté les putschistes le 15 juillet. "Nous voulons que ces traîtres à la Nation soient enterrés dans des cimetières sans drapeaux."
"Les slogans et les cordes lancées contre les accusés, et bien ça, c'est le sentiment de 80 millions de personnes", affirme Tarik Sebik, de l'Association du 15 juillet, créée pour défendre les victimes du putsch manqué.
Aux abords du tribunal, de nombreux policiers étaient déployés, ainsi que quelques véhicules blindés, un drone et des snipers.
Bête noire
La tentative de coup d'Etat de la mi-juillet a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.
Ankara accuse Fethullah Gülen, un prédicateur islamiste installé aux Etats-Unis, d'être le cerveau du putsch manqué, et demande régulièrement à Washington son extradition.
L'intéressé, un ancien allié du président turc Recep Tayyip Erdogan devenu sa bête noire, dément tout rôle dans le coup manqué.
Selon l'acte d'accusation, plus de 8.000 militaires ont pris part à la tentative de putsch, au cours de laquelle 35 avions de guerre, 37 hélicoptères, 74 chars, 246 véhicules blindés et près de 4.000 armes légères ont été utilisés par les putschistes, rapporte Anadolu.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 47.000 personnes ont été arrêtées lors de purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.
L'immense salle d'audience de Sincan avait déjà accueilli en février le procès de 330 putschistes présumés.
source (©AFP / 22 mai 2017 13h16)
Parmi les 221 personnes jugées au cours de ce procès, 26 sont des généraux et 12 des civils. Deux cents personnes sont actuellement en détention provisoire, 9 comparaissent libres et 12 sont en fuite, a précisé l'agence progouvernementale Anadolu.
Ces personnes sont notamment jugées pour "violation de la constitution", "assassinat de 250 personnes" et "appartenance et direction d'une organisation terroriste" et risquent de multiples condamnations à vie.
Le procès se tient dans la prison de Sincan, près d'Ankara, où une immense salle d'audience a été construite spécialement pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué.
Dans la salle, les accusés étaient encadrés par de nombreux gendarmes et militaires, et ont, au cours de la matinée, décliné leur identité à tour de rôle.
Seuls 5 des 9 accusés comparaissant libres étaient présents dans la matinée et l'audience a été suspendue jusqu'à l'arrivée des quatre autres prévue en début d'après-midi. Le tribunal lira alors l'acte d'accusation.
L'ancien chef de l'armée de l'air Akin Öztürk, l'un des accusés les plus en vue du procès, doit également s'exprimer dans l'après-midi.
Parmi les autres accusés de premier plan figurent l'ancien général Mehmet Disli, frère d'un député de l'AKP, le parti au pouvoir, ainsi que le colonel Ali Yazici, ancien aide-de-camp militaire du président Recep Tayyip Erdogan.
Traîtres
Le lent énoncé des identités a été interrompu à plusieurs reprises par les cris et les interpellations du public. Quelques dizaines de personnes étaient présentes, certaines femmes brandissant des portraits de leurs proches tués la nuit du 15 juillet.
L'une d'elles, frêle, dont le fils a été tué lors du coup d'Etat a notamment dû être évacuée à deux reprises, ne cessant d'invectiver les accusés en pleurant: "Traîtres!", répétait-elle d'une voix stridente, jusqu'à s'évanouir brièvement et être prise en charge par des urgentistes.
A leur arrivée au tribunal déjà, les accusés ont été hués par des dizaines de manifestants qui scandaient des slogans réclamant la peine de mort. Certains ont lancé en leur direction des cordes nouées.
La peine capitale a été abolie en 2004 dans le cadre de la candidature turque à l'entrée dans l'Union européenne. Mais depuis le putsch manqué, M. Erdogan a assuré à plusieurs reprises qu'il était disposé à la rétablir, évoquant même un potentiel référendum sur le sujet.
"Nous leur voulons la peine de mort, et pas qu'ils soient logés, nourris, blanchis ici", déclare Cengiz Öztürk, un manifestant qui affirme avoir affronté les putschistes le 15 juillet. "Nous voulons que ces traîtres à la Nation soient enterrés dans des cimetières sans drapeaux."
"Les slogans et les cordes lancées contre les accusés, et bien ça, c'est le sentiment de 80 millions de personnes", affirme Tarik Sebik, de l'Association du 15 juillet, créée pour défendre les victimes du putsch manqué.
Aux abords du tribunal, de nombreux policiers étaient déployés, ainsi que quelques véhicules blindés, un drone et des snipers.
Bête noire
La tentative de coup d'Etat de la mi-juillet a fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés.
Ankara accuse Fethullah Gülen, un prédicateur islamiste installé aux Etats-Unis, d'être le cerveau du putsch manqué, et demande régulièrement à Washington son extradition.
L'intéressé, un ancien allié du président turc Recep Tayyip Erdogan devenu sa bête noire, dément tout rôle dans le coup manqué.
Selon l'acte d'accusation, plus de 8.000 militaires ont pris part à la tentative de putsch, au cours de laquelle 35 avions de guerre, 37 hélicoptères, 74 chars, 246 véhicules blindés et près de 4.000 armes légères ont été utilisés par les putschistes, rapporte Anadolu.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 47.000 personnes ont été arrêtées lors de purges engagées après le 15 juillet et l'instauration de l'état d'urgence.
L'immense salle d'audience de Sincan avait déjà accueilli en février le procès de 330 putschistes présumés.
source (©AFP / 22 mai 2017 13h16)