Qui se souvient encore d’Arise Mauritanie, cette société fondée en vingt-quatre heures par deux indiens décidément chanceux et avec lesquels pas moins de cinq ministres signèrent, en un temps record, une convention pour la construction d’un quai à conteneurs au port de Nouakchott ? Sur ordre bien évidemment d’Ould Abdel Aziz, quelques mois avant son départ du pouvoir en 2019. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Tout le monde y vit – à juste titre d’ailleurs – un montage grossier réalisé pour des motifs inavouables au profit de la parentèle de l’ex-Président. Le dossier avait même été inclus dans l’agenda de la commission d’enquête parlementaire avant qu’il n’en soit retiré. Sans explications. Sentant le vent tourner, les deux tristement célèbres frères Gupta, décidaient d’impliquer le groupe français Meridiam, en lui cédant la majeure partie du capital de la société.
La France entrait alors en jeu et Macron de jouer, auprès de Ghazwani, le VRP de cette entreprise qui pouvait désormais dormir sur ses deux oreilles. Jusqu’à quand ? Il va bien falloir que cette affaire dévoile, un jour ou l’autre, ses secrets. Après le coup d’État au Gabon, l’opinion publique et la Société civile n’ont cessé de dénoncer les accointances entre le groupe Arise IIP et l’ancien pouvoir. Et le nouveau n’aura d’autre choix que de jouer carte sur table. À quand notre tour ? Il faudra bien qu’on nous dise un jour ou l’autre par quel tour de passe-passe le miracle Arise a eu lieu et comment cette énorme casserole a pu échapper aux mailles du filet de la commission parlementaire…
Ahmed ould Cheikh
(1) : voir notamment : www.humanite.fr/monde/tchad/enquete-sur-arise-iip-la-firme-qui-depouille-les-paysans-africains-789407
lecalame