Le Réseau des Organisations de Sécurité Alimentaire (ROSA) en Mauritanie, attire l’attention du président Mohamed OuldCheikh El Ghazouani « sur la gestion catastrophique du patrimoine foncier dans le pays durant les 40 dernières années et lui demande avec insistance de ne pas accéder à une sollicitation récente des gouverneurs visant le rétablissement de leurs compétences dans ce domaine », à travers une déclaration publiée lundi.
En Mauritanie, les autorités de l’administration territoriale, signale-t-on, avaient la prérogative de gestion du foncier au niveau local (urbain et rural pendant) plus de 10 décennies, en vertu d’une loi datant de 1983. ROSA rappelle « qu’ils ont profité de ce statut pour créer de nombreux conflits à la fois au niveau urbain et rural. Ce qui a motivé le retrait de cette prérogative en 2015. »
Reçus par le président mauritanien le 08 mai dernier, les gouverneurs ont sollicité le rétablissement de cette prérogative et auraient obtenu une promesse dans ce sens.
Farouchement opposé à cette perspective, le réseau d’ONG réitère « sa demande d’un moratoire de 5 ans dans l’attribution des terres à tous les investisseurs nationaux et internationaux, pour permettre aux différents acteurs (Etat, propriétaires terriens, organisation agro-pastorales, société civile, secteur privé national) de trouver la meilleure formule qui garantisse un équilibre entre l’impératif de développement agricole et le respect du droit inaliénable à la propriété. Ce qui permettrait un diagnostic sur la gestion du foncier rural et urbain à travers tout le pays de 1983 à 2020, afin de capitaliser les forces et faiblesses du système ».
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