Ces formations viennent pour renforcer les structures organisationnelles de la pêche artisanale, dans le but de les rendre plus dynamiques et plus structurées, œuvrer à travers ces actions à combler le déficit en travailleurs qualifiés dans les filières de valorisation des chaînes de valeur de ce sous-secteur des pêches. Il vise surtout la promotion d’emplois décents pour les jeunes hommes et femmes, confrontés à une grande difficulté à entrer sur le marché du travail. En effet, le secteur des pêches crée environ 35.000 emplois, soit 3% de la population active et environ 30% des emplois formels au niveau national. La pêche artisanale contribue à 80% de l’emploi du secteur.
Mieux structurer les coopératives de la pêche artisanale
Un consortium formé de plusieurs groupements de pêcheurs, de détaillantes et transformatrices, de mareyeurs, collecteurs et distributeurs, vont être encadrés par des structures locales oeuvrant dans le secteur de la pêche artisanale. Ces dernières ont été initiées durant deux semaines aux outils du BIT en matière de développement coopératif, tels que Think Coop, Start Coop et Mycoop.
A l’issue de cette formation, les participants disposent désormais de connaissances et d’outils nécessaires pour diagnostiquer des coopératives, leur concevoir un plan d’accompagnement sur dix séances d’une demi-journée et mettre en œuvre ce plan d’accompagnement. Ils disposent également d’une excellence compréhension du concept de coopérativisme, ses avantages et inconvénients, ses implications et les raisons d’utiliser ce type de collaboration. Ils peuvent dorénavant distinguer entre une coopérative, une GIE et une association et se sont familiarisés avec le cadre juridique national sur ce sujet ainsi que sur les outils du BIT sur le coopérativisme. Ils ont été aussi formés sur l’accompagnement des micro et petites entreprises de la pêche artisanale.
Quelques réactions post-formation
Giles Coles, point focal du BIT : «à la fin de cette formation, nous allons recruter un consortium avec plusieurs partenaires locaux qui va mettre en place une dizaine d’activités, dont l’accompagnement d’acteurs économiques telles que les coopératives. Cette formation fait suite à plusieurs que nous avons mené durant ces deux mois. Pour ce qui est de la formation sur le coopérativisme, elle s’est étalée sur dix jours pour une vingtaine de participants. Le BIT compte à travers ce personnel local formé, accompagner les groupements économiques travaillant dans la pêche artisanale sur le concept du coopérativisme, qu’est-ce qu’une coopérative, quels sont les principes fondamentaux d’une coopérative, quel est le processus de création et de développement d’une coopérative. Cette formation est un mélange de théorie et de pratique. D’ailleurs la deuxième semaine a été consacrée à des exercices de simulation sur le terrain. Les participants ont mis en exercice ce qu’ils ont appris en accompagnant des coopératives de la pêche artisanale, à travers les outils du BIT qu’ils ont appris, à commencer par l’identification des besoins, les études de faisabilité techniques et financières».
Ramata Ly, Sahara Consulting : «cette formation m’a beaucoup servi pour pouvoir accompagner sur le terrain les regroupements de pêcheurs à se réunir en coopératives. Pour moi, Start Coop constitue l’outil le mieux adapté et le plus facile à utiliser. Il est le plus détaillé et celui que je maîtrise le plus».
Aïssata Bal, Sahara Consulting : «cette formation du BIT en accompagnement des coopératives m’a été très utile car en temps normal, je travaille dans le développement et l’autonomisation des femmes. Maintenant notre idée est beaucoup plus fixée sur quand est-ce qu’une coopérative doit se constituer et comment elle se constitue. Ce qui nous permettra une fois sur le terrain de comprendre pourquoi beaucoup de coopératives ont échoué».
Youssouf Dieng, ONG Action : «cette formation tombe au bon moment car mon organisation s’apprêtait à accompagner des groupements de pêcheurs à mieux se constituer. Les outils du BIT qui nous ont été présentés, notamment Start Coop, constituent ainsi une aubaine pour moi, car c’est l’approche la plus adaptée pour cette action».
Abdallahi Niang, Sahara Consulting : «cette formation m’a permis personnellement de me familiariser sur des réalités que je ne connaissais pas, comme les coopératives. Elle m’a permis à présent d’être bien outillé pour accompagner les groupements de la pêche artisanale à se former en de véritables coopératives, pas celles qu’elles prétendent être».
Mohamed Ibrahim Sarr, Sahara Consulting ; «cette formation nous a permis de nous améliorer en termes d’outils pour accompagner les coopératives du secteur de la pêche artisanale ou les regroupements qui veulent s’organiser en coopératives. Pour cela, je trouve que Star Coop, l’un des outils du BIT, est le mieux adapté et le plus facile à être utilisé».
Comment créer de l’emploi pour les jeunes et les migrants dans la pêche artisanale
Pendant cinq jours au cours du mois de mars, une douzaine de personnes pour la plupart des partenaires locaux recrutés par le BIT dans le cadre du projet Promopêche, ont été formées pour la création et l’accompagnement de caisses d’épargne et de crédit dans le secteur de la pêche artisanale. Cette formation a également visé des membres d’institutions de microfinance déjà actifs dans l’encadrement des groupes d’épargne et de crédit dans le cadre de leurs activités. La formation a tourné autour de la méthodologie Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) et ses outils, que les participants devront mettre en pratique de manière autonome.
L’objectif est de former des agents de terrain et des superviseurs capables d’accompagner et de créer dans les zones du projet Promopêche et sur un cycle de 12 moi au maximum, au profit de populations à faibles revenus ou dont les revenus sont irréguliers, des Associations villageoises d’épargne et de crédit.
La sensibilisation à l’entreprenariat au profit des acteurs de la pêche artisanale
Cette formation qui a eu lieu en avril 2019, va permettre de mettre en place des séances d’éducation financière dans le secteur de la pêche artisanale sur les zones d’intervention de Promopêche, à savoir, les quatre points de débarquement ciblés, MHeïjrat, Tiwlit, PK 93 et PK 144.
Sous la férule d’une consultante internationale, Yousra Hamed, spécialiste en finance inclusive, microfinance et éducation financière du BIT, une dizaine de personnes ont été formées pour prendre le relais et former à leur tour les acteurs de la pêche artisanale, à raison de 40 heures étalées sur une trentaine de séances animées.
Le Making Microfinance Work au profit de personnels d’institutions de microfinance
L’accès aux services financiers pour les pêcheurs artisanaux, les détaillants et les transformatrices est l’un des axes du projet Promopêche. D’où la nécessité d’avoir sur le marché, des institutions de microfinance saines et gérées selon la logique de pérennisations des services financiers disponibles. Ce qui suppose la formation des acteurs selon les outils de gestion les plus performants pour garantir la mise à disposition au profit des usagers d’une gamme d’outils à même d’améliorer le fonctionnement de leur institution.
C’est dans ce cadre que le BIT a fait appel au Centre International de Formation de Turin (ITCILO) pour la formation de formateurs mauritaniens en Making Microfinance Work (Volume 1). Les participants à cette formation de formateurs, une quinzaine, sont du milieu des microfinances locales. Ils sont partenaires actuels ou potentiels partenaires pour la mise en œuvre des activités de Promopêche et du BIT. Pendant dix jours, ils ont été formés à travers des exposés, des études de cas et des échanges qui leur permettront d’améliorer la performance de leur institution de microfinance.
Les participants y ont appris le management, c’est-à-dire la définition de la vision stratégique et le rôle du manager dans l’atteinte des objectifs de l’institution, le marketing ou la fidélisation de la clientèle à travers le développement de produits et services adaptés, la gestion des risques, ou la cartographie des risques qui porte sur les meilleurs moyens de minimiser ceux auxquels l’IMF est le plus vulnérable, l’architecture organisationnelle, qui permet la mise en place d’institutions solides et durables, et enfin, l’efficacité et la productivité, soit l’utilisation efficiente des ressources humaines et financières pour maximiser les résultats.
L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités en gestion des professionnels de la microfinance en élargissant la compréhension des différentes fonctions qui contribuent à la bonne performance des IMF, en fournissant une gamme d’outils susceptibles d’aider les gestionnaires à améliorer la performance de leurs services, agences ou institution. Cette formation vise aussi à stimuler le partage d’expériences et de stratégies de réponses aux défis actuels mais aussi d’exposer les gestionnaires aux expériences de la microfinance dans d’autres régions du monde et inspirer une réflexion plus innovante sur ce qui pourrait être faisable dans l’environnement local.
Cheikh Aïdara
source aidara.mondoblog.org