Journaliste de la télévision privée Al-Mourabitoune, Ahmed Ould Wediaa avait été arrêté à son domicile à Nouakchott, selon ses collègues. «Ahmed Ould Wediaa a été remis en liberté ce lundi par le procureur de la République après 12 jours passés aux mains de la police», a affirmé une source policière, confirmée par un membre de la famille du journaliste.
Les raisons de son arrestation n'ont pas été officiellement annoncées. Le journaliste, membre actif d'organisations des droits humains, dont SOS Esclaves, une ONG antiesclavagiste dont il est vice-président, a été interrogé par la police sur «ses blogs et messages sur les réseaux sociaux en faveur du respect des droits de l'Homme» notamment, selon ses proches.
Ahmed Ould Wediaa avait été interpellé à la suite de manifestations de contestation des résultats de l'élection présidentielle du 22 juin, le jour même du rétablissement du réseau internet mobile, interrompu à la suite de ces manifestations. Il est proche de la coalition ayant soutenu la candidature de l'ex-premier ministre, Sidi Mohamed Ould Boubacar, arrivé troisième avec 17,87% des voix, lors de ce scrutin présidentiel remporté au premier tout par le candidat du pouvoir, l'ancien chef d'état-major Mohamed Cheikh El-Ghazouani.
Mohamed Cheikh El-Ghazouani succédera le 2 août à Mohamed Ould Abdel Aziz. Il s'agira de la première transition entre deux présidents élus, dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d'Etat de 1978 à 2008, date du putsch qui a porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir avant son élection en 2009. Ce dernier ne pouvait se représenter après deux mandats.
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