L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), a organisé le 24 janvier dernier, une conférence de presse pour rendre public le rapport d’une mission d’observation sur l’axe Rosso-Nouakchott. Cette activité rentre dans le cadre du projet Loujna Tounkaranté....
... Elle a été réalisée par l’AMDH, le Réseau Migration et Développement (REMIDEV-Sénégal) et le collectif Loujna. Des membres de la société civile mauritanienne, les personnalités indépendantes, les chercheurs et la presse ont étaient présents à cette conférence de presse.
D’emblée, Mr Amadou Mbow, secrétaire général de l’AMDH, a précisé le contexte dans lequel cette mission s’inscrit et vise à faire l’état des lieux de la libre circulation des personnes sur l’axe Dakar-Nouakchott. Il a souligné les grandes lignes du rapport et mis l’accent sur les principales recommandations pour rendre effective la liberté de circulation entre les deux pays.
Pour sa part, Me Fatimata Mbaye, présidente de l’AMDH, a passé en revue les différentes conventions internationales sur la migration tout en soulignant la problématique du respect de celles-ci, des lois nationales et les mécanismes de protection en vue de faciliter le déplacement des personnes en migration.
Un débat s’en est suivi à travers lequel, les journalistes ont posé des questions relatives à cette problématique de libre circulation des personnes et des biens entre le Sénégal et la Mauritanie et partant, dans l’espace CEDEAO. Les conférenciers sont donc revenus amplement sur les contours du rapport et les raisons qui ont motivé cette mission d’observation sur cet axe Dakar-Nouakchott avec un accent particulier au niveau de la frontière Rosso.
Le titre du rapport reste révélateur : « les mobilités en danger ». Le rapport retrace les différentes entraves à la liberté de circulation notamment les difficiles conditions de mobilité et de séjour en Mauritanie, la multiplication des postes de contrôle sur l’axe Rosso-Nouakchott, le durcissement de la législation mauritanienne en matière de migration, les conditions de détention dans les prisons, la complicité des démarches judiciaires pour la régularisation des migrants entre autres points soulevés par la mission d’observation.
A la lecture du rapport, plusieurs acteurs sont intervenus soit pour témoigner ou pour souligner les actions menées par l’administration mauritanienne ou la société civile.
Pour mieux comprendre la situation, le rapport a indiqué tout au début que «Le contexte mondial et ouest africain est actuellement marqué par la multiplication des entraves à la liberté de circulation des personnes ». Une situation qui est également corolaire «de l’externalisation des politiques migratoires européennes en Afrique et des crises multiformes qui se manifestent par les conflits militaires et les intolérances religieuses … » ajoutant que c’est «la mal-gouvernance économique et politique qui pousse les populations et les États à réagir de manière diverse».