Les mauritaniens fatalistes par nature, attendent toujours de la providence l’ultime justice en ce bas monde. Depuis 1978, ils ont appris à n’espérer le changement que de la part des militaires : coup d’état après coup d’état. Aussi quand Aziz leur a imposé pacifiquement sa loi, sa justice, ses impôts, sa culture, son histoire, son drapeau, son hymne, sa monnaie, en un mot sa démocratie, les mauritaniens se sont mis en boule en attendant qu’arrive ce qui arrivait toujours : un coup d’état.
Pour leur malheur, il n’y aura pas de coup d’état : Aziz s’en va ! Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas vraiment, on n’en sait rien mais il part. C’est là le dernier signe d’une étrange baraka car s’il n’avait pas un Ghazouani pour sauver les meubles et essayer de recoller les pots cassés, qu’allait devenir Aziz ? Obligé de tenter le diable avec un 3ème mandat ou trouver un Sidioca bis avec tous les risques que cela eût comportés.
La baraka a commencé avec deux coups d’état soutenus par l’opposition : le premier en 2005 et le second en 2008 soutenu par le chef de l’opposition historique à Taya.
Ensuite politiquement tout lui a réussi. A l’extérieur le voilà propulsé président de l’Union Africaine par défaut car le tour revenait à l’Afrique du nord et la Mauritanie était seule en lice. Ce fut l’année du sommet Afrique – USA et voilà Aziz co-organisateur avec Obama. Côté arabe, il devient secrétaire général de la Ligue Arabe et le voilà l’ami des rois et des princes avec une entrée de service chez le roi saoudien.
Il a passé deux mandats dans les airs. Hasard du calendrier, il a acheté un Boeing Max 8 pour le prestige du peuple mais c’est lui qui s’en sert et a échappé à un accident mortel si la providence l’avait choisi et non une des deux compagnies qui ont payé le prix du logiciel Boeing.
Quant à la politique intérieure : aucun dirigeant démocrate ou tyran ne pouvait espérer meilleur boulevard. En 2005, l’opposition était déjà esquintée par 27 ans de régime militaire dont 21 de Taya. Aziz, s’installant à l’ombre d’un de ses mentors, a pu s’occuper de la vraie transition. En 2008, il sortit de l’ombre et personne ne sachant encore à qui il a affaire, Aziz eut tout loisir de balader les opposants avec des accords bidons de Dakar pendant qu’il mettait au pas hommes d’affaires et autres récalcitrants.
Rien qu’avec les armes politiques, le populisme, la démagogie, les boucs émissaires tout désignés, la fierté nationale mystifiée, il a réussi à diviser les mauritaniens comme jamais. Tous les mouvements identitaires, fanatiques ont prospéré comme jamais avant Aziz mais tout ça sous le contrôle de son pouvoir. C’est bien l’UPR qui a permis à Birame encore radical d’être candidat à la présidentielle entre ses séjours en prison et ses discours anti-beïdanes, c’est sous Aziz que les fanatiques de l’islam arrivage ont imposé leur loi dont un Mkheitir fait encore les frais malgré la décision de la justice jusqu’à obliger Aziz, pour calmer la rue, à changer la loi pour condamner à mort plus vite faisant fi de tout repentir, même si une sourate ne porte pas pour rien le nom « repentir »
Réussite politique pour tenir le pouvoir et faire voter tout et n’importe quoi. Endetter le pays pour des conneries sans aucun compte à rendre à personne ni engendrer aucune opposition jusqueboutiste.
Voilà pour la réussite politique vue du seul angle du renforcement de pouvoir Azizien sans compter le prix de cette politique au-delà des chiffres macroéconomiques salués par le FMI et la banque mondiale. Chiffres qui vont toujours de pair avec la misère des peuples qui survivent avec l’économie informelle.
Baraka politique, diplomatique et sécuritaire. La sécurité extérieure est assurée en collaboration avec les grandes puissances occidentales : USA France. Quant à la sécurité intérieure, si les mauritaniens vivent dans la peur de la criminalité galopante et l’insécurité psychologique, la lutte contre le terrorisme est efficace.
Côté malédiction, Aziz s’est pris une balle amie qui l'aurait l’emporté sans le secours des meilleurs médecins français. Il a perdu un fils promu à un brillant destin et qui, contrairement aux fils des dictateurs, avait la tête sur les épaules. Ses autres enfants ont défrayé la chronique soit pour des histoires de balle amie ou des accidents de voiture.
Mais la grande malédiction de tout ça, c’est qu’après les pleins pouvoirs, un boulevard politique avec une opposition anecdotique, Aziz n’a rien fait de tout ça sinon en profiter et diviser les mauritaniens. Il a raté l’occasion historique d’être un homme d’état visionnaire, courageux et décidé. Il a fait le jeu de tous les ressorts de la division des mauritaniens. Même les oulémas n’ont plus honte de faire le jeu du pouvoir quoi qu’il fasse et certains vont jusqu'à escroquer les mauritaniens.
Aziz a gouverné comme un homme qui a peur et ne pense qu’à détruire toutes forces capables de le renverser ou le juger : bilan, jamais la société n’a été psychologiquement si résignée face à tant de corruption morale, politique et religieuse.
Reste que la baraka semble encore l’emporter sur la malédiction peut-être parce qu’Aziz n’a tué ni torturé personne. Il n’y a que contre Bouamatou qu’il a perdu ses moyens, engageant l’état tout entier jusqu’à sa diplomatie pour rendre les coups que son ami d’hier lui assénait politiquement en Mauritanie. Contre les journalistes, jamais un président avant lui n’a été aussi critiqué, insulté jour et nuit sans qu’il réagisse sauf si l’affaire prend une tournure internationale. Là, voyant qu’on joue avec lui de toutes les armes même de la mauvaise foi sans preuve aucune, il abuse de la justice et fait de la diffamation un délit.
Pour gouverner, Aziz s’est contenté de profiter de la terreur qu’inspire le pouvoir aux mauritaniens tenus par le salaire et la crainte des impôts.
Va-t-il profiter de cette baraka qui lui apporte Ghazouani pour prendre le large définitivement ou sa soif de pouvoir va-t-elle le pousser à intriguer pour revenir au plus vite tenter le diable ?
VLANE
Pour leur malheur, il n’y aura pas de coup d’état : Aziz s’en va ! Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas vraiment, on n’en sait rien mais il part. C’est là le dernier signe d’une étrange baraka car s’il n’avait pas un Ghazouani pour sauver les meubles et essayer de recoller les pots cassés, qu’allait devenir Aziz ? Obligé de tenter le diable avec un 3ème mandat ou trouver un Sidioca bis avec tous les risques que cela eût comportés.
La baraka a commencé avec deux coups d’état soutenus par l’opposition : le premier en 2005 et le second en 2008 soutenu par le chef de l’opposition historique à Taya.
Ensuite politiquement tout lui a réussi. A l’extérieur le voilà propulsé président de l’Union Africaine par défaut car le tour revenait à l’Afrique du nord et la Mauritanie était seule en lice. Ce fut l’année du sommet Afrique – USA et voilà Aziz co-organisateur avec Obama. Côté arabe, il devient secrétaire général de la Ligue Arabe et le voilà l’ami des rois et des princes avec une entrée de service chez le roi saoudien.
Il a passé deux mandats dans les airs. Hasard du calendrier, il a acheté un Boeing Max 8 pour le prestige du peuple mais c’est lui qui s’en sert et a échappé à un accident mortel si la providence l’avait choisi et non une des deux compagnies qui ont payé le prix du logiciel Boeing.
Quant à la politique intérieure : aucun dirigeant démocrate ou tyran ne pouvait espérer meilleur boulevard. En 2005, l’opposition était déjà esquintée par 27 ans de régime militaire dont 21 de Taya. Aziz, s’installant à l’ombre d’un de ses mentors, a pu s’occuper de la vraie transition. En 2008, il sortit de l’ombre et personne ne sachant encore à qui il a affaire, Aziz eut tout loisir de balader les opposants avec des accords bidons de Dakar pendant qu’il mettait au pas hommes d’affaires et autres récalcitrants.
Rien qu’avec les armes politiques, le populisme, la démagogie, les boucs émissaires tout désignés, la fierté nationale mystifiée, il a réussi à diviser les mauritaniens comme jamais. Tous les mouvements identitaires, fanatiques ont prospéré comme jamais avant Aziz mais tout ça sous le contrôle de son pouvoir. C’est bien l’UPR qui a permis à Birame encore radical d’être candidat à la présidentielle entre ses séjours en prison et ses discours anti-beïdanes, c’est sous Aziz que les fanatiques de l’islam arrivage ont imposé leur loi dont un Mkheitir fait encore les frais malgré la décision de la justice jusqu’à obliger Aziz, pour calmer la rue, à changer la loi pour condamner à mort plus vite faisant fi de tout repentir, même si une sourate ne porte pas pour rien le nom « repentir »
Réussite politique pour tenir le pouvoir et faire voter tout et n’importe quoi. Endetter le pays pour des conneries sans aucun compte à rendre à personne ni engendrer aucune opposition jusqueboutiste.
Voilà pour la réussite politique vue du seul angle du renforcement de pouvoir Azizien sans compter le prix de cette politique au-delà des chiffres macroéconomiques salués par le FMI et la banque mondiale. Chiffres qui vont toujours de pair avec la misère des peuples qui survivent avec l’économie informelle.
Baraka politique, diplomatique et sécuritaire. La sécurité extérieure est assurée en collaboration avec les grandes puissances occidentales : USA France. Quant à la sécurité intérieure, si les mauritaniens vivent dans la peur de la criminalité galopante et l’insécurité psychologique, la lutte contre le terrorisme est efficace.
Côté malédiction, Aziz s’est pris une balle amie qui l'aurait l’emporté sans le secours des meilleurs médecins français. Il a perdu un fils promu à un brillant destin et qui, contrairement aux fils des dictateurs, avait la tête sur les épaules. Ses autres enfants ont défrayé la chronique soit pour des histoires de balle amie ou des accidents de voiture.
Mais la grande malédiction de tout ça, c’est qu’après les pleins pouvoirs, un boulevard politique avec une opposition anecdotique, Aziz n’a rien fait de tout ça sinon en profiter et diviser les mauritaniens. Il a raté l’occasion historique d’être un homme d’état visionnaire, courageux et décidé. Il a fait le jeu de tous les ressorts de la division des mauritaniens. Même les oulémas n’ont plus honte de faire le jeu du pouvoir quoi qu’il fasse et certains vont jusqu'à escroquer les mauritaniens.
Aziz a gouverné comme un homme qui a peur et ne pense qu’à détruire toutes forces capables de le renverser ou le juger : bilan, jamais la société n’a été psychologiquement si résignée face à tant de corruption morale, politique et religieuse.
Reste que la baraka semble encore l’emporter sur la malédiction peut-être parce qu’Aziz n’a tué ni torturé personne. Il n’y a que contre Bouamatou qu’il a perdu ses moyens, engageant l’état tout entier jusqu’à sa diplomatie pour rendre les coups que son ami d’hier lui assénait politiquement en Mauritanie. Contre les journalistes, jamais un président avant lui n’a été aussi critiqué, insulté jour et nuit sans qu’il réagisse sauf si l’affaire prend une tournure internationale. Là, voyant qu’on joue avec lui de toutes les armes même de la mauvaise foi sans preuve aucune, il abuse de la justice et fait de la diffamation un délit.
Pour gouverner, Aziz s’est contenté de profiter de la terreur qu’inspire le pouvoir aux mauritaniens tenus par le salaire et la crainte des impôts.
Va-t-il profiter de cette baraka qui lui apporte Ghazouani pour prendre le large définitivement ou sa soif de pouvoir va-t-elle le pousser à intriguer pour revenir au plus vite tenter le diable ?
VLANE