L’Inspecteur Général de l’Etat, M. Hassan Zein, a expliqué que l’opération de lutte contre la corruption est un enjeu sociétal qui nécessite les efforts concertés de tous afin de la combattre, indiquant que la lutte contre ce fléau relève d’une approche intégrée se trouvant au centre des engagements du Président de la République Monsieur Mohamed Ould Cheikh El- Ghazouani.
Il a ajouté que la lutte contre la gabegie constitue une volonté politique qui n’exclura aucune personne faisant objet de suspicion quel que soit son statut. Elle, sera menée suivant une approche appropriée et un arsenal juridique renforcé.
C’est lors d’une conférence de presse, organisée mardi après-midi, au sein de l’Inspection générale d’Etat à Nouakchott, que l’Inspecteur général à ladite Inspection, a dressé le bilan de l’activité menée par l’Inspection au cours des derniers six mois.
L’Etat, dit-il, a mis à la disposition de l’Inspection tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de sa mission en toute indépendance. Des mesures qui ont visé principalement le renforcement de son arsenal juridique et du renouvellement de son organigramme intérieur.
Il a ajouté que dans le souci de lui permettre de mener à bien sa mission en toute indépendance, l’Inspection générale d’Etat a été directement affiliée à la Présidence de la République, en plus du renforcement de ses ressources humaines.
L’inspecteur général a déclaré qu’en plus de l’Inspection générale d’Etat, l’Inspection des finances et les inspections sectorielles, auxquelles incombent la surveillance des fonds publics, il y a lieu de souligner qu’il existe d’autres partenaires que sont le Parlement, la justice et l’administration, tout comme la presse nationale et la société civile qui doit jouer, fait- il remarquer, un rôle majeur dans la lutte contre ce fléau en toute objectivité.
Au sujet de l’approche poursuivie par l’Inspection, M. Ould Zein a précisé que l’Inspection prépare chaque année un programme selon les risques constatés au niveau des marchés publics et budgets de chaque établissement. Ce programme est réversible en cas d’enregistrement d’affaire de corruption et suivant les directives des autorités.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, l’Inspection mobilise environ 12 missions de contrôle qui vont élaborer des rapports provisoires après s’être enquis des besoins des établissements et des marchés publics. A l’issue de ces rapports, des recommandations seront formulées aux établissements en cas d’enregistrement d’erreurs de gestion, tandis qu’en cas de détournement les responsables seront contraints de rembourser les sommes détournées dans un délai ne dépassant un mois et dans le cas contraire ils seront déférés à la justice.
L’Inspection mène également d’autres actions qui ne sont que la surveillance, à savoir la sensibilisation et le soutien aux administrateurs. Dans ce cadre, poursuit-il, une carte de risques sera mise en œuvre au niveau des ministères leur permettant d’identifier désormais les points de risques pour faciliter le travail de l’Inspection, soulignant qu’une étude dans ce sens a été déjà mise en place au niveau des ministères de l’Education nationale et de la Santé ; et va englober les autres départements dans les mois à venir.
S’agissant des réalisations, l’Inspecteur général a indiqué que durant les six derniers mois l’Inspection a pu mobiliser 19 missions de contrôle dont certains rapports sont en phase de finalisation, soulignant qu’à l’issue des missions, des équipes ont été mobilisées à l’intérieur du pays où elles se sont rendues dans 178 regroupements urbains et 180 installations et activités pour s’enquérir de leur conformité aux normes requises dans les cahiers des charges.
D’après l’inspecteur, ces missions de contrôle ont visé près de 60 milliards MRO où des disfonctionnements ont été remarqués. Parmi ces sommes, environ 14 milliards n’ont pas été dépensés conformément aux normes. 2,7 milliards ont fait objet de demande d’acquittement dont 1,3 milliard a été déjà remboursé, en plus d’autres détournements où les auteurs ont été condamnés.
Il a ajouté que parmi ces fonds dépensés de manière abusive, 8 milliards ont fait l’objet de réserve. Il s’agit généralement de fausses factures et dont 3 milliards, résultant d’erreurs de gestion, seront déférés à la cour des comptes.
Concernant l’engagement du personnel de l’Inspection, M. Ould Zein a souligné que ceci relève des prérogatives du Président de la République de nommer les inspecteurs sur des bases légales précises et non pas d’un recrutement au sens propre du terme.
Propos recueillis par Salem Mori/sms.
AMI