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Fenêtre d’opportunité sur le long terme pour le secteur informel de la couture dans la Moughataa de Bassikounou et au camp de MBERA : pendant et après LA COVID19

Mardi 23 Juin 2020 - 08:25

A l’extrême Est de la Mauritanie, à plus de 1400 Km de la capitale, vivent plus de 50000 réfugiés du Nord Mali et 40000 mauritaniens dans une région enclavé et fragile. Suite à l’arrivée du COVID dans le Sahel, l’activité économique des travailleurs informels du camp et des localités environnantes a vécu de plein fouet l’impact socio-économique et la réduction des activités. Les projets de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)en collaboration avec le UNHCR et avec l’appui du département d’état des USA ont lancé une initiative pour relancer l’activité économique et limiter les effets de la pandémie. Les artisans tailleurs locaux ont pu réorienter leur production pour contribuer à l’effort national de lutte contre la propagation de l’épidémie.

L’Organisation internationale du Travail (OIT) en étroite collaboration avec le gouvernement mauritanien soutient l’activité du secteur informel et le développement de compétences plus particulièrement pendant la crise de la COVID 19. Cet appui permet aux professionnels de l’industrie textile locale, de faire face aux effets liés à la situation actuelle, de réduire son impact économique sur leurs activités et de participer aux efforts de prévention et de réduction de la propagation de l’épidémie dans la Wilaya du Hodh El Chargui.

Pendant un peu plus de deux mois, 50000 masques barrières et 5000 blouses de travail seront produits localement dans le camp de Mbera et dans la Moughataa Bassikounou. Cette production est accompagnée d’une formation pour renforcer les capacités techniques des tailleurs de Bassikounou et du camp des réfugiés de Mbera sur la confection des masques barrières et blouses de travail selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les formations théoriques (deux semaines) et pratiques (sept semaine) se dérouleront au niveau du Centre de Formation et de Qualification Professionnelle (CFQP) crée par le BIT au camp Mbera et dans la Maison des Jeunes de Bassikounou.

Cette initiative s’intègre dans le cadre du programme Teampreneurship (entreprendre en équipe) du BIT, mis en place pour stimuler l’entrepreneuriat en équipe auprès des jeunes réfugiés et mauritaniens et appuyer le développement des entreprises locales et les projets de développement économique local (DEL).

Cette initiative offre à vingt-cinq (25) tailleurs locaux, une occasion d’adapter leurs activités à la situation de crise sanitaire actuelle. Ainsi, ils pourront non seulement, participer aux efforts nationaux de lutte contre la COVID 19, mais également avoir un niveau de revenus satisfaisant pour faire face aux effets négatifs de la crise sur l’assiette ménagère tout en assurant le maintien des emplois crées dans leurs ateliers respectifs.

Cette mesure accompagne les directions du gouvernement pour la nouvelle normalité qui rend obligatoire le port de masques dans la rue et au travail. La journée des réfugiés permettra de faire une première distribution de 11000 masques pour les réfugiés.

À moyen terme, ce soutien au développement des compétences et à la fourniture de services aux ateliers de tailleurs se poursuivront et auront pour objectif d’une part, la structuration de la filière couture et l’amélioration de la productivité et de la qualité de la production locale comme étape importante vers la formalisation.
A Bassikounou, comme au camp de Mbera, des artisans indépendants des différentes communautés réfugiés et mauritaniennes participeront aussi à des groupes associatifs (Teampreneurship), qui pourront ensuite devenir membres d’organisations professionnelles et intégrer le Centre de Formation et de Qualification Professionnelle (CFQP) de Mbera ou la future Maison des Artisans de Bassikounou en construction par le BIT.

TEMOIGNAGES

Oumar ag Alla, Tailleur-réfugié

"Je suis Oumar ag Alla, 31 ans etcélibataire. Je suis tailleur et vis au camp de Mbera avec ma famille qui est à ma charge. J’ai suivi une formation avec des tailleurs venus de Nouakchott,envoyé par le BIT. Ils nous ont appris la technique de confection de blouses et masques et aujourd’hui je suis moi-même en mesure de travailler seul et d’assister d’autres tailleurs en ce sens. Avec cette formation nous avons appris à confectionner des masques, ce qui nous permettra de nous protéger, protéger les populations hôtes et respecter les gestes barrières d’une part. Aussi, conserver nos emplois et une source de revenue d’autre part. Mon souhait est faire de cette activité une source de revenue productive qui va me permettre d’être autonome et chercher des partenaires et des clients afin de pouvoir travailler et revendre nos masques ou d’autres produits".

Boubacar Oumar Cissé, Tailleur-réfugié

« Je suis Boubacar Oumar Cissé, 19 ans et célibataire. Je suis tailleur et vis au camp de Mberadepuis 2013 avec ma famille qui est à ma charge à moitié. Pour cette formation, le BIT nous à envoyé deux tailleurs depuis Nouakchott pour nous former à confectionner des masques et des blouses. Cet appui du BIT a été très bénéfique. Maintenant je dispose des techniques de confections des masques et blouses et de moyens pour me protéger et protéger mon entourage. En plus, cela nous apermis d’avoir une source de revenus en cette période de confinement. Suite à la formation, j’ai pour projet de retourner dans mon atelier, apprendre à quelques tailleurs les techniques de confections des masques et blouses et ensuite en faire une activité économique tout en participant à l’effort de prévention et de protection contre le COVID 19 Je remercie le BIT et tous ces partenaires Pour cette formation qui nous servira beaucoup dans l’avenir en nous permettant d’être plus autonome.  »

Guité Diop, Responsable Technique International des projets USDOS et UNHCR
« Cette activité, en plus de répondre à la demande de soutien du gouvernement mauritanien à l’activité du secteur informel pendant la crise de la COVID 19, rentre dans le cadre du programme du BIT sur les services d’appui aux entreprises (SAE) et aux projets DEL.Les problématiques auxquelles font face les acteurs des filières étant nombreuses, c’est pourquoi les Services d’Appui aux Entreprises (SAE)couvrent toute une série d’appuis divers et complémentaires avec une approche « chaîne de valeur » afin d’agir de manière organisée sur l’ensemble des goulots d’étranglement des principales chaînes de valeur visées. Ainsi, avec l’appui financier du BPRM et de l’UNHCR, ce soutien au développement des compétences et à la fourniture de services d’appui aux entreprises locales (SAE), et en particulier aux ateliers de tailleurs du camp des réfugiés de Mbera et de Bassikounou débouchera inéluctablement sur la structuration de la filière, en lien avec le développement de la chaîne de valeur,comme étape importante vers la formalisation. Ainsi, une importante activité logistique est mise en place pour développer et rendre accessibles des SAE de qualité pour les acteurs des filières, afin de favoriser un développement économique inclusif et durable dans la Moughataa de Bassikounou".

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