Une femme échappe de justesse à des bandits
Le quartier haut standing Soukouk a toujours connu un climat de calme relatif, malgré son éloignement du centre-ville. A l’extrémité Nord de ce quartier nanti, se trouvent quelques villas, guère habitées car la plupart est encore en chantier. Les passants sont rares et les véhicules n’y passent que de temps à autre. Il y a quelques jours, vers cinq heures, une femme en arpentait une piste vers l’axe goudronné. Passe une Toyota Hilux, avec trois jeunes hommes à bord. Souffrante, la dame leur fait signe d’arrêter. Et de leur demander de la conduire jusqu’au bord du goudron où elle trouvera facilement, incha Allah, un taxi. Le chauffeur l’embarque et la voiture repart. Mais pourquoi dans la direction opposée à l’axe bitumé ?
La passagère leur fait aussitôt la remarque pour se voir répondre qu’ils ont quelqu’un à déposer avant de faire demi-tour. Mais voilà qu’on a maintenant dépassé les dernières habitations et la voiture roule toujours. La femme fait part de son inquiétude aux trois occupants du véhicule. Pour toute réponse, deux d’entre eux dégainent des poignards et lui intiment l’ordre de se taire, en saisissant son sac à main. Juste à ce moment, la voiture se voit ralentie par le sable. La femme arrache alors son sac des mains des bandits, ouvre la portière et saute hors du véhicule. Devant le risque de s’enliser, le conducteur hésite à freiner, alors que des gens accourent déjà du voisinage. La voiture disparait donc, avant même qu’on puisse relever sa plaque d’immatriculation. Choquée et apeurée, la dame passe un moment à pleurer puis on la ramène chez elle.
Voitures closes
Les mauvaises mœurs ont malheureusement pris de l’ampleur chez nous, ces dernières années, malgré notre spécificité religieuse et conservatrice. L’exode rural et ses conséquences, ordonnées par la mondialisation, avec ses effets sur les mentalités, sont les principaux facteurs de ce néfaste phénomène. Les pouvoirs publics luttent contre ce fléau, sans arriver à l’éradiquer complètement.
A Nouakchott, la plupart des quartiers populaires abritent, c’est notoire, des réseaux pervers et des centres clandestins de rencontre intimes. Au Sud de la ville, des dizaines de maisons closes sont tenues par divers réseaux mafieux, comme Mariem « 4 heures », Habi, Fatou Mar, Sidi le marabout, Boibatou, etc. Au Nord et Nord-est, le fameux Rabah et compagnie, la vieille Aminetou, le réseau « Mgaizira », etc.
Tout dernièrement, ce phénomène a évolué avec les tentes de passe de l’axe Aziz où l’on servait repas et boissons. Les autorités y ont mis fin mais leurs détenant ont émigré vers de cieux plus cléments. Des campements entiers de restaurations et rencontres intimes se sont ainsi fixés sur deux nouveaux axes : Tarhil et route Nouakchott-Akjoujt. Des rafles et descentes y sont souvent effectuées par la police sans parvenir à les démanteler. On pense que des personnes influentes en protégeraient plusieurs.
Et une nouvelle mode est apparue ! Des responsables de réseaux pervers louent des concessions dans les zones industrielles. Murs de quatre mètres de hauteur, gardien veillant la nuit à l’entrée. La concession est fermée, le jour. Dès après le crépuscule, le gardien se met en faction. De temps à autre, un véhicule aux verres fumés s’arrête à la porte. Le gardien se précipite à la vitre du chauffeur qui la descend pour lui glisser une somme d’argent. Voici la grande porte ouverte et le véhicule fait son entrée pour se garer dans un coin obscur. Le couple y passe un moment avant de repartir. Un autre véhicule arrive et ainsi de suite. Il arrive parfois que plusieurs véhicules se rangent côte à côte dans cette concession de passe. Le patron viendra faire la collecte vers une heure du matin.
« Lehnech » refait surface
« Lehnech » veut dire, en dialecte hassaniya, serpent. Ce sobriquet fut donné à un tristement célèbre personnage, un récidiviste connu pour ses nombreux séjours carcéraux et ses crimes. En compagnie de sa bande, il était toujours aux aguets du côté du marché Capitale et de Charé Errizgh. Il doit son surnom à sa capacité de se faufiler facilement dans la moindre étroite ouverture. Il dévalisa ainsi des magasins et boutiques, sans passer par porte ou fenêtres. Son dernier séjour en prison, entamé voici deux ans, a pris fin tout dernièrement et le voici souvent à roder de nouveau entre ces marchés. Mais la fameuse brigade des recherches du banditisme a fixé un nouveau poste dans la zone et ses éléments y patrouillent en permanence… Rappelons qu’en 2010, « Lehnech » et compagnie avaient semé la terreur à la capitale et aux médinas. Ses jeunes frères faisaient partie de La bande, ainsi que le fameux « Boudou » qui formait, avec lui, le plus infernal duo.
Mosy
lecalame.info