Crimes en Ramadan
Notre mois sacré et béni du Ramadan était traditionnellement un mois de paix et de pardon entre tous les musulmans. Des trêves interrompaient les guerres fratricides.« Je jeûne, je jeûne ! », s’écrie le musulman, à la moindre provocation et n’accepte de porter le moindre préjudice ni même déranger autrui, durant cette période. Malheureusement, il semble que la délinquance de Nouakchott ne soit pas de cet avis.
Meurtre d’un jeune homme
A l’instar de toutes les rues de Nouakchott, celles d’El Mina connaissent une grande animation nocturne durant le mois béni. Des groupes de jeunes y passent de longues heures à jouer au football ou discuter en plein air. D’autres circulent un peu partout, dans un va-et-vient incessant, le plus souvent jusqu'à l’aube. Ce qui gêne beaucoup les malfaiteurs qui opèrent la nuit, à l’ordinaire. Ceux-ci avaient pris l’habitude de changer leurs horaires, durant le Ramadan, vols et cambriolages s’y raréfient, la nuit, pour se redéployer au petit matin, alors que tout le monde dort encore…
Point chaud du crime, El Mina a connu un nouveau drame dans la nuit du vendredi 17 Mai. Un cadavre est découvert dans une ruelle sombre, vers deux heures du matin. C’est celui d’un jeune homme qui a reçu plusieurs coups de poignard qui l’ont vidé de sang, en moins d’une heure. La police prévient les autorités judiciaires pour accomplir les rituelles formalités. Le cadavre est identifié, une enquête ouverte, un suspecté arrêté, quelques heures plus tard : Aziz, un récidiviste fraichement sorti de prison. Au cours de son audition, il reconnaît avoir bien commis cet assassinat, pour des raisons très subjectives. « Après la clôture de l’enquête et la reconstitution du meurtre, le coupable sera déféré et écroué », déclare une source proche de l’enquête.
Rappelons qu’en 2008, un imam revenant à pied, très tôt la nuit, de la mosquée Qatar d’El Mina, avait été poignardé par un délinquant drogué.
Un imam grièvement blessé
Arafat est une autre zone à forte activité criminelle, depuis des années. En plusieurs de ses quartiers, des bandes n’y cessent de défier la police. Un sadique violeur y sévit, depuis 2005, sans qu’on n’arrive à lui mettre la main dessus. Vendredi 17, quartier Msid en-Nour, l’imam Ould Tiyib achève sa Nafila, vers 23 heures, et sort de la mosquée pour rentrer chez lui. Dans une ruelle proche, le voilà soudain entouré de quatre gaillards armés de poignards qui s’emploient à lui en porter de nombreux coups. Il parvient cependant à appeler « au secours » et des passants accourent aussitôt, faisant fuir ses assaillants. On les poursuit ; en vain car les gaillards courent vite. L’imam saignant est évacué à l’hôpital où les médecins parviennent heureusement à le sauver. Il est actuellement soigné à l’hôpital de l’Amitié, son état est stable, malgré ses graves blessures.
Un jeune homme tire sur sa femme
Autre drame au quartier E-Nord de Tevragh Zeïna. Jeudi 16 Mai, vers vingt-deux heures, non loin de l’ancien siège de la SNDE, une jeune fille apparemment encore mineure descend en hâte d’une voiture conduite par un individu de type maghrébin qui « file aussitôt », selon des témoins. Un second véhicule avec deux hommes à bord arrive aux trousses du premier. L’un des occupants sort un pistolet et tire sur la fille qui s’écroule, alors que la voiture disparaît. Evacuée d’urgence au CHN, la victime est aussitôt placée en réanimation. Le lendemain, la police appréhende un premier suspect : M.O.M, l’ex-mari de la victime ; tout récemment relâché de prison. Il rendait la vie difficile à son épouse, obligée au divorce, il y a quelques mois. Son complice qui conduisait le véhicule est lui aussi coffré au commissariat spécial chargé des mineurs en conflit avec la loi de la wilaya Nouakchott-Ouest.
Mosy
source lecalame.info