Deux policiers armés kidnappés et braqués !
La vague de criminalité secouant Nouakchott, ces jours derniers, prend chaque jour de l’ampleur. Les bandes agissent nuit et jour, sans crainte. Chaque vingt-quatre heures compte son lot de victimes, en presque tous les quartiers. Braquages, agressions, vols à main armée, viols et autre crimes, un peu partout, malgré les efforts des autorités. Rien de bien nouveau, hélas, pour la population civile, victime « traditionnellement » privilégiée mais voici que même les flics ne sont plus épargnés.
Il y a quelques jours, deux vieux policiers en civil attendent un moyen de transport pour se rendre de Riyad à Capitale. L’un d’eux entend retourner, le jour même, à son poste de Rosso et porte sac en conséquence. Tous les deux sont armés de leur pistolet. Il est huit heures et il y a foule à attendre taxi. Ah ! Voici une Toyota Avensis qui s’arrête ! Trois hommes à bord, en plus du chauffeur. Celui qui était à l’avant descend pour céder la place aux deux vieux. Rien que de très normal et voilà le taxi filant vers le Nord. Un peu plus loin, le véhicule tourne à gauche. Les deux policiers supputent simplement que le chauffeur va déposer quelqu’un à Dar El Beidha. Mais voici que la voiture bifurque vers un terrain sans habitation et s’arrête. Un passager descend de la cabine arrière. Au même moment, les deux vieux se sentent piqués au cou. « Pas un geste ou vous êtes morts ! », menacent en chœur les bandits. Les deux de derrière tiennent poignards, le chauffeur et celui qui est sorti du véhicule pointent machettes. Voilà nos deux policiers vite désarmés, dépouillés du sac et jetés hors de l’auto qui repart en trombe. Après avoir noté l’immatriculation du véhicule, ils se rendent au commissariat de Riyad 3 ou l’un d’eux est en poste. On y enregistre leur déclaration, avant de les placer en garde à vue. La Direction régionale de la police de Nouakchott-Sud ouvre une enquête.
Premier indice
La voiture utilisée par la bande est identifiée le lendemain. Elle appartient à une agence de location, sise à Capitale, et a été louée par certain Hassen ould Abdallahi, garanti par un chauffeur qui le connaît. Aussi ne lui a-t-on pas demandé de déposer une pièce d’état-civil auprès de l’agence. Le responsable de celle-ci est embarqué au CSPJ.
Les enquêteurs entrent en contact avec le chauffeur alors en déplacement hors de la ville. Il leur communique le numéro du téléphone du suspect. Le portable sonne mais personne ne répond. On commence cependant à cribler les noms de tout récidiviste prénommé ou surnommé Hassen. De fil en aiguille et d’aiguille en recoupements, les enquêteurs ciblent le fameux Hassen « Atrous », tout dernièrement remis en liberté. La traque commence. Elle va durer trois jours.
La bande dans les filets
Atrous doit son sobriquet à sa forte odeur. Il a un gros palmarès, ce bandit. Arrêté, déféré et écroué, à plusieurs reprises, il ne compte plus ses séjours en taule. C’est dans un de ses repaires secrets, à Kandahar, que la police finit par le choper. Son lieutenant, Ould Aboukar, est coffré le lendemain à Tarhil. Un de leurs deux complices est arrêté le même jour ; le quatrième est toujours en cavale, à l’heure où ce papier est écrit. Les deux armes ont été heureusement retrouvées, avec un gros butin amassé par la bande.
Les deux policiers ont été relâchés mais seront certainement sanctionnés pour négligence, par la Direction générale de la Sûreté. Les trois suspects sont en garde à vue au commissariat de police Arafat 2, en attendant leur déferrement, prévu la semaine prochaine. Rappelons qu’en 2012, des bandits avaient tué, à Dar Naïm, un policier qui les traquait.
Mosy
source lecalame.info