Bagarre au garage
Le Ksar est le plus ancien quartier de Nouakchott. Il fut construit à la fin des années quarante, sous la dune où était établi le poste militaire de « Tarfayet El Mansour », plus tard baptisé : Nouakchott. Ses rues sont larges, contrairement aux autres quartiers de la ville. Mais les dizaines de garages mécaniques et autres boutiques de ferraille qu’elles hébergent les ont rendues plus étroites que celles des Médina. Il est devenu extrêmement difficile, aux véhicules, de s’y déplacer.
Jeudi 29 Novembre, lendemain donc de notre Fête nationale, une violente bagarre éclate en l’un de ces garages, non loin de l’ancien aéroport. Un mécanicien conduisant un véhicule à réparer ne parvenait pas à se frayer un passage et s’est emporté contre celui de ses collègues qui bloquait la rue. Ils en viennent aux mains sous les yeux de plusieurs témoins qui n’interviennent pas pour les séparer. Malheureusement, l’un des protagonistes s’empare d’un gros marteau et en fracasse le crâne de son adversaire qui tombe, raide mort. Après les formalités d’usage en tel cas, la police a arrêté le meurtrier.
Les motos de la terreur
La zone Est de Nouakchott est en proie à un climat d’insécurité, ces jours-ci. De Tenweich à Tin Soueilim, de Dar El Barka à El Velloudja, la plupart des quartiers vivent dans la psychose du crime. Des bandes de malfaiteurs sévissent jour et nuit, faisant de nombreuses victimes, à la barbe et au nez des patrouilles des forces sécuritaires. Vols, cambriolages, braquages, agressions et viols, tout y passe et les fameuses bandes de Ten Soueilim ne cessent de défier la police.
Un nouveau grave phénomène est venu noircir davantage ce sombre tableau. Visage masqué, des malfaiteurs se déplacent à moto, commettant moult délits et terrorisant les citoyens. Ainsi à Mellah où une dizaine de femmes se sont fait délestées, très tôt la nuit, de leurs sacs. Des vendeurs mobiles de cartes de recharge ont subi le même sort. L’un d’eux a même été grièvement blessé, traîné qu’il a été longuement, sur l’asphalte, avant qu’il ne lâche prise.
El Velloudja, vers vingt-une heures, circulation encore très dense…Dans sa boutique, une femme discute avec sa fille en train d’allaiter son bébé. Soudain, une moto, chargée de deux hommes de teint foncé et enturbannés, s’arrête juste à l’entrée. L’un des malfaiteurs pointe une machette et ordonne, en bon hassaniya : « Si vous ne donnez pas tout ce que vous avez, je coupe la tête du bébé ! ». Affolées, la femme et sa fille se hâtent de lui passer le contenu de leurs sacs, en plus des téléphones et bijoux. Les bandits empochent le tout et disparaissent. Quoique la police ait reçu de nombreuses plaintes contre ses motards, aucun d’eux n’a été encore appréhendé.
L’imposteur
Au quartier jouxtant la fameuse clinique Najah du Carrefour, une boutique de vente de détail ouvre ses portes, vers sept heures. Le boutiquier vient à peine de terminer sa prière. Une voiture s’arrête devant la boutique, un homme bien habillé, porte-document sous le bras, en descend. Il entre et salue. « Protection des consommateurs, je viens pour un contrôle de qualité et date », lance-t-il, avant de dépasser le vendeur et de se diriger tout droit vers les étagères. Et de jeter un coup d’œil, par ci et par là, avec un air inquisiteur. Surpris et inquiet, le boutiquier implore Allah que le contrôleur ne lui colle une amende. Vœu exaucé, semble-t-il, puisqu’à peine cinq minutes plus tard, l’homme prend congé, après avoir rassuré le commerçant que tout est en règle. Et celui-ci de le remercier de bon cœur. Avant de s’en mordre les doigts, peu après, au constat de la disparition d’une importante somme d’argent et d’un lot de cartes qu’il avait cachés quelque part dans son magasin.
Deux jours plus tard, au quartier Poteau 11 d’Arafat, le même véhicule s’arrête en face d’une boutique et se présente en tant qu’agent du contrôle des prix. Petit tour sous les yeux du boutiquier et s’en va. Mais on remarque vite, après son départ, que le contenu du tiroir n’y est plus. Plusieurs autres boutiques, en différents quartiers de la ville, ont reçu cet indésirable visiteur qui a toujours réussi à subtiliser quelque chose. La police en a dressé un portrait-robot à partir des déclarations de ses victimes. Il pourrait s’agir d’un repris de justice, connu pour arnaque et imposture.
Mosy
source lecalame.info