Deux nouveaux cadavres à Sebkha
Après le meurtre de Tevragh Zeïna (la mort du jeune artiste Mohamed Lemine ould Eyda), qui choque encore l’opinion publique, deux nouveaux cadavres ont été découverts dans la capitale. Samedi 10 Novembre, vers le milieu de la nuit, au populeux et dangereux quartier de Sebkha, des passants remarquent un corps humain couché, à plat ventre sur le sol d’une ruelle sombre, entre le marché Sebkha et la fameuse station-service qui brûla dans les années quatre-vingt. On informe la police qui rapplique aussitôt, dresse un cordon de sécurité autour du cadavre qui semble avoir reçu plusieurs coups de poignard. Après le constat routinier des autorités, le corps est identifié avant d’être évacué à la morgue. Il s’agit d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, appelé Saddam ould Abeid. Il fréquentait un lieu de jeux de hasard connu dans la zone.
Comme à son habitude, la police ouvre une enquête. Quelques suspects parmi les habitués dudit lieu sont raflés et entendus. Il n’en est sorti rien de concret qui puisse porter une accusation contre quiconque. L’enquête continue.
Trois jours auparavant, une bagarre éclatait, vers vingt-trois heures, près du cinéma Saada de Sebkha. Deux membres d’un groupe de jeunes toxicomanes se disputaient une « tioumpaya » – soit une petite quantité de haschich et se sont violemment battus. L’un d’eux tire soudain son poignard et en porte plusieurs coups à son antagoniste qui s’effondre aussitôt et meurt, baignant dans le sang. Le tueur prend la poudre d’escampette. Agée de dix-neuf ans et native de Sebkha, la victime s’appelle Pathé. La police a passé quelques jours à la recherche de son meurtrier avant que le père de celui-ci ne vienne le remettre aux autorités. Il est alors mis en garde à vue, avant d’être déféré et écroué.
Un troisième au Ksar
Le lendemain au vieux quartier du Ksar, un autre cadavre a été découvert non loin de l’école 2. Il s’agit aussi d’un jeune homme mais le cadavre ne porte, cette fois, aucune blessure. L’enquête a permis d’établir qu’il s’agit de Cheikh Sidati ould Es-soudani. La police penche pour l’hypothèse d’une mort naturelle. Ses proches demandent cependant un approfondissement de l’enquête car, physiquement fort, Cheikh Sidati ne souffrait d’aucune maladie et sa mort leur semble suspecte.
Rappelons enfin qu’un tragique meurtre avait eu lieu au quartier Dar el Beidha, au Sud de Nouakchott, il y a deux mois. Un adolescent avait égorgé un autre, au vu et su des passants, sous un éclairage public. Drogue et jalousie, tel était le cocktail détonateur de ce drame.
Campagne contre les mauvaises mœurs
Pour la énième fois, nos autorités ont, tout dernièrement, décidé de reprendre campagne contre les mœurs légères. Après des dizaines de descentes analogues, au cours des années passées, plusieurs lieux de rencontres suspectes ont été fermés et beaucoup de personnes arrêtées. Des réseaux, comme celui de Fatou Mar, Mariem « 4 heures », Habi ou Sidi « le marabout », ont été démantelés. Au Sud de la ville, quasiment tous les lieux de rencontre ont été fermés. Mais les fameux « appartements clos » des autres parties de la ville n’ont pas été inquiétés. « Les victimes sont toujours les pauvres, alors que les personnes protégées continuent à encaisser sans crainte », affirme F. S. qui travaille dans ce secteur informel. Les rafles ont tout de même permis, aux services de l’immigration, d’arrêter nombre d’étrangers en situation irrégulière. Ils ont été presque tous expulsés hors du pays », déclare une source de la police.
Mosy
source lecalame.com