Aujourd’hui, les habitants de Djawlé sont sommés de vider les lieux, pour les beaux yeux d’un suprématiste, raciste et esclavagiste maure répondant au nom de Wejaha Ould Hassen. Le plus grave est que toute cette opération de déguerpissement collectif dont le but est d’offrir les champs des habitants à ce Wejaha, est chapeautée par l’administration mauritanienne, représentée par le chef d’arrondissement de Lekseiba, le Préfet de R’Kiz et le Gouverneur de la région. La gendarmerie est utilisée dans cette opération comme une force d’occupation et ses éléments dressés pour épouvanter et terroriser les femmes et les enfants du village de Djawlé, dont la plupart est soit en état d’arrestation ou placés en résidence surveillée.
Le sus-nommé Wejaha Ould Hassen vivait au Sénégal et n’est rentré en Mauritanie qu’à la faveur des évènements de 89 avec la vague de rapatriés. Il a été accueilli par les villageois de Djawlé parmi lesquels il a vécu pendant un certain temps et avec lesquels il a partagé le pain et le sel. Les villageois lui avaient même offert un lopin de terre pour la culture.
Contacté au téléphone, Elemine Ould Cheikh, notable du village de Djawlé, a affirmé que le malheur des habitants de Djawlé se poursuit et que les personnes arrêtées dans le cadre de cette expropriation à caractère d’esclavage agricole dans le département de R’Kiz, sont toujours en détention. Selon lui, il faudrait que l’administration mauritanienne les extermine jusqu’au dernier, mais que jamais ils n’abandonneront leurs terres ancestrales au profit d’un escroc qui tantôt déclare avoir acheté les terres et tantôt se réclame maitre des esclaves de Djawlé et que la propriété de l’esclavage en droit musulman appartient à son maitre.
Djawlé est aujourd’hui le symbole de la résistance de la population harratine contre les survivances de l’esclavage. Elle est aussi un démenti formel aux allégations du pouvoir mauritanien, celui de Mohamed Abdel Aziz, de lutte contre l’esclavage et d’égalité entre les citoyens.
A rappeler que plusieurs décisions judiciaires ont été prises en faveur des habitants et que Mohamed Ould Boilil, du temps où il était ministre de l’Intérieur, avait même intercédé il y a plusieurs années en faveur des habitants. La propriété des lieux, connus sous le nom de «Ghlig Ehel Cheikh » du nom des ancêtres des habitants, est attestée par tous les habitants de Lekseiba.
Cheikh Aîdara
source aidara.mondoblog.org
Article publié dans le cadre du Projet « Liberté, Droits et Justice : combattre l’esclavage par ascendance en Mauritanie » exécuté par SOS Esclaves sur financement du Département d’Etat des Etats-Unis