C’est quoi encore, cette histoire de mandat ? Un, deux, trois ou indéfiniment. Et c’est encore quoi ce sentiment de culpabilité que les infatigables applaudisseurs veulent imprimer dans la conscience de notre président de la République avant de le laisser même achever son premier magistère ? Mon Allah ! Mais la Constitution ne prévoit-elle pas un second mandat systématique juste tributaire de la volonté de Son Excellence ? Nul besoin de réunions des partis de la majorité, ni des initiatives des élus ou notables d’une quelconque région, ni encore moins des regroupements de jeunes, de femmes, d’homosexuels ou transgenres en tout genre.
Attention, Président ! C’est encore et toujours le même mode opératoire aveuglant et opaque qui risque de vous mener seul au tréfonds des méandres et travées des secousses de l’Histoire. Que ces ministres, ces conseillers présidentiels et ministériels, ces directeurs généraux de grandes entreprises, ces hauts fonctionnaires, ces hommes d’affaires, ces femmes et ces jeunes vous donnent des arguments pour « continuer à rester » ; que ces « soutiens indéfectibles » vous concoctent moult livres blancs magnifiant les « grandes réalisations », fruit de la mise en œuvre effective de vos engagements électoraux de 2019 : soit. Mais le peuple en saura-t-il pour autant comment furent claqués des milliers de milliards et« soufflèrent » ces zélés admirateurs sur ces montants faramineux ? Quel en est l’impact économique et social ?
Sur l’école, vous dit-on ? Alors qu’ils vous disent pourquoi, dans leur école républicaine, ils demandent aux parents d’élèves – dont 95% ont des problèmes de manger et de boire – d’acheter les accoutrements pour leurs enfants ? C’est bien, l’école républicaine… mais elle ne se décrète pas. Ce ne sont pas les visites marathon et carnavalesques d’un ministre de l’Éducation jouant à l’enseignant – parfois à l’enseignante… –qui vont en ancrer les fondements. Les centaines de projets réalisés dans tout le pays ? Hé bien, que ces messieurs-dames vous en décrivent les impacts concrets sur le quotidien des gens ! Une fois déduits – cela va sans dire mais cela vous paraîtra beaucoup plus clair en le disant – les voitures rutilantes (TXL, V8 et autres) de leurs coordinateurs et les salaires mirobolants de leurs employés dont le plus modeste dépasse de très loin le traitement d’un professeur du Supérieur…
Qu’ils vous disent comment fonctionnent les hôpitaux de Nouakchott et de l’Intérieur et quels sont leurs équipements ! Et vous justifient dans la foulée le ridicule de voir telle énorme cérémonie avec toutes les télévisions publiques et privées, radios et invités de marque, pour la réception d’un scanner de seconde génération ou cinq à dix lits d’hôpital… Vraiment pas proportionnel au budget du ministère, encore moins aux conventions de financement que celui-ci passe à signer avec les bailleurs. Qu’ils vous disent en quoi les adwabas, les villages et campements ont profité des caisses de Taa’zour ou des programmes du CDHAHRASC ! Le théâtre de mauvais goût et de piètre scénario n’a jamais fait avancer d’un pied le développement du pays. Une salle de classe par-ci, un point de santé par-là ou un montant cash-transfert là-bas ne sont en fait qu’un « poing dans le flanc d’un taureau ». Qu’ils vous disent dans quel état sont les tronçons routiers interurbains ! Y a qu’en Mauritanie qu’une route se dégrade avant même d’être inaugurée : la route Aleg-Boutilimit en est une parfaite illustration. Dites-le-lui, vas-y,allez-y ! Dites au Président où est passé l’argent du premier mandat… avant de le pousser à en briguer un second ! Salut.
Sneiba El Kory
lecalame