Aziz, chacun le connaît, il n’y a plus de surprise. Il a réussi à berner à peu près tout le monde, ce qui lui a permis de gouverner de façon relativement pacifique et son « départ » arrive à temps pour lui vu qu’il est démasqué, il allait sûrement finir par montrer un visage moins sympathique. Finalement 10 ans, c’est le seuil après lequel, tout dictateur risque de sombrer dans la tyrannie.
Aziz s’en va un peu ou définitivement, qui sait ? Ce qui est sûr, c’est qu’il va donner les clés de la boutique à Ghazouani à moins que la candidature de ce dernier ne s’effondre à cause d’un scandale, permettant à Aziz de pousser un civil plus domestique mais là encore, il n’est pas dit que l’armée accepte après coup un Sidioca bis.
Admettons qu’Aziz s’en aille vraiment, qu’allons-nous gagner ou perdre avec Ghazouani ? Qui connaît Ghazouani à part ceux qui ont travaillé avec lui donc les gens du milieu sécuritaire qui ne tarissent pas d’éloges à son sujet, qu’ils soient mauritaniens ou étrangers. A part eux, qui sait qui est Ghazouani ?
Chaque mauritanien peut s’accrocher à quelques faits irréfutables durant les deux mandats d’Aziz sans aller jusqu’à 2005. Chaque mauritanien pourra lui reconnaître une loyauté à Aziz sans faille, une discrétion en matière financière, son nom n’ayant jamais été mêlé à aucun scandale comme ce fut régulièrement le cas pour Aziz.
Aujourd’hui tout le monde semble en avoir assez du caractère d’Aziz et son mépris pour les choses de l’esprit qui n’engagent pas la sécurité ou l’argent, sa façon brutale de diriger les gens, ses collaborateurs comme de simples exécutants et autant de kleenex, son populisme dévastateur en matière d’unité nationale poussant à son paroxysme la marginalisation de l’élite hratine, son cynisme en matière religieuse avec la promotion d’oulémas du parjure ou la protection d’un Cheikh Madoff, son rapport mamelouk à l’Arabie Saoudite, sa soif d’effacer tout ce qui ne lui plaît pas de l’histoire du pays et vouloir la réécrire à sa guise comme si les politiques devaient se mêler d’histoire, sa froideur quand il s’agit de toucher à tous les symboles du pays avant son règne, etc.
Bien des choses à reprocher à Aziz mais l’homme a aussi des qualités humaines, une vision même courte et certainement une envie de bien faire selon l’horizon disponible à son univers psychologique. Si on peut estimer qu’il semble d’une nature égoïste et ingrate à laquelle il doit sa carrière politique et militaire, il a aussi mis le pied à l’étrier à bien des jeunes femmes et hommes, il a anesthésié la classe politique, mis au pas guerriers et marabouts, redonné à la Mauritanie une certaine dimension diplomatique surtout face à nos voisins mais sa plus grande réussite c’est la liberté d’expression qu’il a tolérée en Mauritanie.
Une liberté d’expression unique dans le monde arabe et sous des régimes autoritaires comme le sien. Chacun a pu dire ce qu’il veut sur Aziz. On craignait plus d’attaquer tel ou tel général ou PM que leur chef Aziz. Le régime ne coffrait tel et tel qu’après de sérieux dérapages indéfendables et condamnables dans toutes les démocraties.
Passons. Aziz s’en va. Bon vent et même bon débarras même si je crois qu’il ne lâchera pas le pouvoir car ce pouvoir ne se transmet pas en héritage chez nous. Soit l’armée le vire gentiment soit il reviendra.
On verra. En attendant, voilà Ghazouani. Tout le régime et même certains opposants se félicitent déjà de son arrivée comme si l’essentiel était qu’Aziz parte et que quelqu’un de plus cultivé prenne en main cette poudrière qu’Aziz laisse derrière lui.
Reste que le commun des mortels ne sait pas qui est Ghazouani surtout qu’il vient de dire qu’il assume toute la politique d’Aziz. J’ose espérer qu’il le dit par loyauté et non par conviction sinon Aziz n’a qu’à rester car on préférera toujours l’orignal à la copie.
Ghazouani copie politique d’Aziz ? Je n’y crois pas. Reste qu’on aimerait connaître maintenant son avis sur les dossiers qu’Aziz lui lègue : Mkheitir, Cheikh Madoff, l’islam arrivage wahhabite, discrimination de l’élite hratine, son projet de société, son programme économique face au chômage endémique des jeunes diplômés, son rapport à la liberté d’expression etc.
De tout ça nous ne savons rien à part son premier remarquable discours de candidat. C’est donc le grand saut vers l’inconnu mais c’est toujours mieux que le connu tristement trop reconnu…
VLANE
Aziz s’en va un peu ou définitivement, qui sait ? Ce qui est sûr, c’est qu’il va donner les clés de la boutique à Ghazouani à moins que la candidature de ce dernier ne s’effondre à cause d’un scandale, permettant à Aziz de pousser un civil plus domestique mais là encore, il n’est pas dit que l’armée accepte après coup un Sidioca bis.
Admettons qu’Aziz s’en aille vraiment, qu’allons-nous gagner ou perdre avec Ghazouani ? Qui connaît Ghazouani à part ceux qui ont travaillé avec lui donc les gens du milieu sécuritaire qui ne tarissent pas d’éloges à son sujet, qu’ils soient mauritaniens ou étrangers. A part eux, qui sait qui est Ghazouani ?
Chaque mauritanien peut s’accrocher à quelques faits irréfutables durant les deux mandats d’Aziz sans aller jusqu’à 2005. Chaque mauritanien pourra lui reconnaître une loyauté à Aziz sans faille, une discrétion en matière financière, son nom n’ayant jamais été mêlé à aucun scandale comme ce fut régulièrement le cas pour Aziz.
Aujourd’hui tout le monde semble en avoir assez du caractère d’Aziz et son mépris pour les choses de l’esprit qui n’engagent pas la sécurité ou l’argent, sa façon brutale de diriger les gens, ses collaborateurs comme de simples exécutants et autant de kleenex, son populisme dévastateur en matière d’unité nationale poussant à son paroxysme la marginalisation de l’élite hratine, son cynisme en matière religieuse avec la promotion d’oulémas du parjure ou la protection d’un Cheikh Madoff, son rapport mamelouk à l’Arabie Saoudite, sa soif d’effacer tout ce qui ne lui plaît pas de l’histoire du pays et vouloir la réécrire à sa guise comme si les politiques devaient se mêler d’histoire, sa froideur quand il s’agit de toucher à tous les symboles du pays avant son règne, etc.
Bien des choses à reprocher à Aziz mais l’homme a aussi des qualités humaines, une vision même courte et certainement une envie de bien faire selon l’horizon disponible à son univers psychologique. Si on peut estimer qu’il semble d’une nature égoïste et ingrate à laquelle il doit sa carrière politique et militaire, il a aussi mis le pied à l’étrier à bien des jeunes femmes et hommes, il a anesthésié la classe politique, mis au pas guerriers et marabouts, redonné à la Mauritanie une certaine dimension diplomatique surtout face à nos voisins mais sa plus grande réussite c’est la liberté d’expression qu’il a tolérée en Mauritanie.
Une liberté d’expression unique dans le monde arabe et sous des régimes autoritaires comme le sien. Chacun a pu dire ce qu’il veut sur Aziz. On craignait plus d’attaquer tel ou tel général ou PM que leur chef Aziz. Le régime ne coffrait tel et tel qu’après de sérieux dérapages indéfendables et condamnables dans toutes les démocraties.
Passons. Aziz s’en va. Bon vent et même bon débarras même si je crois qu’il ne lâchera pas le pouvoir car ce pouvoir ne se transmet pas en héritage chez nous. Soit l’armée le vire gentiment soit il reviendra.
On verra. En attendant, voilà Ghazouani. Tout le régime et même certains opposants se félicitent déjà de son arrivée comme si l’essentiel était qu’Aziz parte et que quelqu’un de plus cultivé prenne en main cette poudrière qu’Aziz laisse derrière lui.
Reste que le commun des mortels ne sait pas qui est Ghazouani surtout qu’il vient de dire qu’il assume toute la politique d’Aziz. J’ose espérer qu’il le dit par loyauté et non par conviction sinon Aziz n’a qu’à rester car on préférera toujours l’orignal à la copie.
Ghazouani copie politique d’Aziz ? Je n’y crois pas. Reste qu’on aimerait connaître maintenant son avis sur les dossiers qu’Aziz lui lègue : Mkheitir, Cheikh Madoff, l’islam arrivage wahhabite, discrimination de l’élite hratine, son projet de société, son programme économique face au chômage endémique des jeunes diplômés, son rapport à la liberté d’expression etc.
De tout ça nous ne savons rien à part son premier remarquable discours de candidat. C’est donc le grand saut vers l’inconnu mais c’est toujours mieux que le connu tristement trop reconnu…
VLANE