Les locaux de la Wilaya du Guidimagha ont abrité mardi 4 décembre 2018, une réunion portant lancement des activités de formation en éducation environnementale, en présence du Wali, Diallo Amadou Oumar, des responsables des services techniques de l’Etat, des élus locaux membres du Conseil régional et de certaines municipalités de la région. Une série de formations sur des thématiques environnementales a été initiée dans le cadre des interventions du Programme Co-Management des ressources naturelles, côtières et terrestres (CorMCT) de la Coopération mauritano-allemande, à travers son champ d’intervention n°3, «Gestion décentralisée des ressources naturelles» de la GIZ (Coopération allemande).
La formation devra porter sur deux principaux thèmes. Le premier est relatif au rôle des arbres porteurs en général, et plus particulièrement les espèces forestières fruitières dont les produits non ligneux (fruits) sont éligibles à la transformation, à la valorisation et à la commercialisation. Le deuxième est lié aux feux de brousse.
Les participants ont suivi une communication présentée par l’expert-consultant de l’ONG ADIG, et qui a tourné autour de deux axes essentiels.
L’apport de la GIZ et des associations locales
L’expert a ainsi abordé les actions conduites par la Coopération mauritano-allemande à travers les divers projets et programmes qu’elle appuie depuis l’année 2000. A été mis en exergue les actions pilotes menées par le ProGRN-GIZ dans le cadre de la gestion décentralisée des ressources au Guidimagha, les expériences et les acquis, mais aussi les actions en cours menées dans le cadre du CorMCT-GIZ et qui ont contribué au développement et au renforcement de la capacité de vingt-cinq (25) Associations de Gestion Locale Collective (AGLC) en gestion des ressources au Guidimagha. Cette opération a touché onze (11) communessur les dix-huit (18) que compte la Wilaya.
«Ces associations communautaires contribuent à la restauration d’un environnement sans cesse menacé dans ses bases de production essentielles, et cela depuis le déclenchement des crises climatiques qui ont eu des répercussions considérables sur les conditions de vie des populations dans les villes et dans les zones rurales» a constaté l’expert. Selon lui, l’appui apporté par la GIZ aux efforts du Ministère de l’Environnement a eu des impacts réels sur les villages qui se sont structurés en AGLC. «Ces associations, partenaires reconnues par l’administration, prennent de plus en plus conscience de leur utile participation à la lutte contre la dégradation des terres et à la protection des ressources forestières, à travers la promotion des travaux de défense et de restauration des sols (DRS)», a-t-il déclaré. Ces actions ont permis, selon lui, le maintien du potentiel productif des zones agro-sylvo-pastorales, tout en assurant la durabilité des productions végétales vivrières et pastorales, ce qui permet de préserver les moyens de subsistance des populations et du bétail et assurer leur autosuffisance alimentaire.
Le deuxième point abordé par l’expert a porté sur l’importance des arbres, des arbustes et des espèces forestières porteuses. «Les bienfaits des végétaux ligneux et non ligneux, sont bien connus de tous, des forestiers comme des populations du Guidimagha qui ont toujours vécu avec les arbres, sources à la fois des bois de chauffe essentiels dans leur vie quotidienne, d’aliments pour leurs bétails, de produits utiles pour l’économie des ménages ruraux et de moyens de lutte contre la pauvreté » a souligné l’expert de l’ONG «ADIG». Il a également mis en exergue les facteurs de dégradation continuelle de l’environnement et des ressources, citant les mauvaises pratiques (coupes abusives, carbonisation et défrichements irréfléchis, etc.) mais aussi les feux de brousse provoqués par les hommes (feux allumés par les cultivateurs, les éleveurs, les braconniers, les fumeurs, le pot d’échappement des véhicules, etc.).
Du choix des zones éligibles
Le Président de l’ONG «ADIG», Hamada Bneijara, a abordé pour sa part les critères qui ont présidé au choix des écoles prioritaires, des localités et communes retenues pour suivre cette formation en éducation environnementale, de l’identification des points focaux, jusqu’à la mise en place des «Clubs des amis de la Nature » dans chaque école. Il a évoqué l’implication des services techniques de la Direction régionale de l’enseignement et de la Direction régionale de l’Environnement, mais aussi celle des élus locaux dans la mobilisation sociale et l’accompagnement du processus. La finalité de cette formation, créer une «éco-conscience environnementale à la base », dès l’école primaire, a été bien appréhendée par les différents intervenants. Ceux-ci ont ainsi compris la nécessité de mener ensemble un plaidoyer collectif à but social au niveau de la Wilaya, pour susciter un militantisme engagé en faveur de la gestion de l’environnement et la préservation des écosystèmes pour les générations futures.
L’Education environnementale en deux axes majeurs
Le programme de formation devrait tourner autour de deux points majeurs : la valorisation des produits forestiers non ligneux et les pare-feu manuels à l’intention de dix (10) écoles primaires, des 5ème et 6ème année Années, réparties dans les communes de Boully, Darfort et Ghabou. Plusieurs villages situés dans ces communes de la zone d’intervention des AGLC ont été ciblés. Il s’agit de Bourgou, Moylaha, Karakoro et Adel Assaba (Bouly), Karakoro Goudja, Mougnou et Merguemou (Ghabou), MBeidia, Sakha et Daffort (Daffort).
Les points essentiels pour la GIZ
Parlant au nom de la composante CorMCT-GIZ, Dr.Maarouf, a déclaré que certains éléments d’information sont essentiels à retenir. Selon lui, la formation doit atteindre au moins cinq cents ((500) apprenants, dont des élèves et des groupes bénéficiaires (membres des AGLC, conseillers municipaux). Il a rappelé que l’objectif de cette formation en «Education Environnementale » est de faire de cette thématique l’affaire de tous, de créer une «Famille pour l’Environnement» de sorte que les parents, leurs enfants et leurs petits-enfants s’assurent et bénéficient des avantages de l’environnement pour conserver une planète saine. Il faudrait aussi, selon Dr.Maarouf, que les enseignants assurent le relais pour faire connaître aux enfants leur milieu naturel et les amener à l’aimer et le protéger. Il s’agir de faire des élèves, des «futurs adeptes et défenseurs de l’environnement».
La séance s’est achevée par le mot de clôture prononcé par le Wali du Guidimagha et aux termes duquel, il a rappelé l’importance accordée par l’Etat à l’environnement. Il a appelé les acteurs impliqués dans cette «Formation Environnementale » à s’investir dans ce combat pour la protection des ressources naturelles et de cette «Terre que nous avons en partage». Il a souhaité voir un jour les jeunes écoliers du Guidimagha, transformer leurs établissements scolaires et leurs classes en «Espaces Verts».
Cheikh Aïdara
source aidara.mondoblog.org