La police a réprimé ce lundi 25 juillet, une manifestation des militants de l’organisation pour l’Officialisation des Langues Nationales (L'OLAN). De nombreux blessés graves dont notre confrère et coordinateur de l’OLAN, Doro Guèye, son épouse et trois autres militants, sévèrement battus par des policiers déchainés, ont été admis d’urgence dans une structure hospitalière. Deux militantes, Salimata Ba et Souzy Boye qui avaient investi l’assemblée nationale ont été interpellées. Leurs proches sont depuis sans leurs nouvelles. Salimata Ba a réussi de la tribune réservée au public à interpeller les députés sur la dangerosité de cette loi et à interrompre brièvement la séance plénière en ces termes:’’Sachez que c’est l’avenir du peuple que vous êtes en train de discuter.
C’est de notre avenir dont il s’agit. Chers députés, sachez que tout le peuple vous écoute’’. Elle sera violemment délogée par un préposé à la sécurité. Les protestataires appelaient à la justice linguistique, à l’officialisation des langues nationales, à l’amendement du très problématique article 65 du projet de loi et à la suppression de l’annexe. Le projet de loi d'orientation sur l'éducation nationale suscite des réactions controversées dans le pays. Le président de IRA Mauritanie et député, Biram Dah Abeïd a condamné ‘’un acte inacceptable. Il fallait agir autrement en la laissant s'exprimer. Pourquoi le Parlement va agir comme la police des régimes d'exception.
Ce genre de procédés est à dénoncer et je dénonce vigoureusement ce mépris". La députée Mme Kadiata Malick Diallo a déploré que des ‘’ citoyens, qui n’ont fait qu’user d‘un droit garanti par la Constitution, ont été soumis à des traitements inhumains et indignes. Un comportement d'autant plus inacceptable que cette répression brutale s'est déroulée devant la Représentation du peuple. C'est un scandale. Les organisations agréées, tels la Commission Nationale des Droits de l’Homme, le Mécanisme National contre la Torture, ainsi que toutes les organisations de la même compétence et l'opinion en général, doivent se mobiliser pour exiger le respect des droits des citoyens, et l'application de sanctions appropriées contre les auteurs de ce comportement inadmissible’’.
Sans prendre en compte les avis et recommandations des experts, militants des langues nationales et de certains députés partisans d’amendements, l’assemblée nationale a, comme une lettre à la poste, adopté, lundi, la loi d’orientation de l’Education nationale, lors d’une séance plénière.
Défendant le texte, le ministre de l’Education nationale et de la Réforme du Système éducatif, porte-parole du gouvernement, M. Mohamed Malaînine Ould Eyih, a précisé que ‘’cette loi est intervenue pour mettre un terme à la détérioration alarmante du système éducatif national et son incapacité à relever les défis auxquels le pays est confronté, une situation que les réformes successives n’ont pas réussi à remédier depuis l’indépendance’’.
‘’L’État mauritanien vient de sacrifier, indique OLAN, une nouvelle fois un droit fondamental d’expression en s’adonnant au musellement et à la répression à l’encontre de paisibles militants qui demandaient qu’il leur accorde des droits fondamentaux. Nous appelons les organisations nationales et internationales des droits de l’homme à prendre conscience de cette situation préoccupante’’.
‘’Par cette loi, la Mauritanie prive, fait remarquer l’OLAN, des franges de sa population d’un droit fondamental d’expression culturelle. La répression observée hier et aujourd’hui n’en constitue pas moins une violation grave d’un droit fondamental garanti par la constitution.
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